dimanche 18 novembre 2012

Israël/Palestine : Nouveaux raids israéliens meurtriers à Gaza

L’armée israélienne a effectué dimanche matin de nouveaux raids sur Gaza, tuant trois jeunes enfants, tandis que les efforts s’intensifiaient pour une trêve, en particulier de la part de l’Égypte. Un enfant de 18 mois a été tué et ses deux frères âgés de 4 et 5 ans grièvement blessés dimanche matin dans un raid israélien sur le centre de la bande de Gaza, a annoncé un porte-parole des services médicaux d’urgence du Hamas, Adham Abou Salmiya. Dans la nuit, deux autres enfants âgés d’un et trois ans ont été tués au cours de deux raids sur des maisons à Beit Lahiya et Beit Hanoun, non loin de la frontière avec Israël, selon des sources médicales. À Beit Lahiya, l’explosion a entièrement rasé la maison et déchiré les façades de bâtiments voisins, selon un journaliste sur place. Dimanche matin, des habitants choqués fouillaient les décombres pour retrouver leurs affaires.
Depuis le déclenchement mercredi de l’opération militaire israélienne "Pilier de défense", 49 Palestiniens - dont neuf mineurs - et trois Israéliens ont péri, tandis que plus de 450 Palestiniens et 18 Israéliens ont été blessés, selon un décompte de l’AFP. Il s’agit de l’opération israélienne la plus importante contre la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, depuis l’offensive dévastatrice de décembre 2008-janvier 2009, qui avait tué environ 1 400 Palestiniens sans parvenir à faire cesser durablement les tirs de roquettes en direction d’Israël. Dimanche matin, huit roquettes ont été tirées en direction d’Israël, sans faire ni blessé ni dégâts, après une pause dans les tirs depuis 21 heures samedi (19 heures GMT), selon l’armée. Quatre ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome, trois ont touché le territoire et la dernière est tombée côté palestinien.

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Israël détruit le bureau de la chaîne russe RT
La chaîne publique russe Russia Today (RT) a annoncé dimanche que le bureau à Gaza de son antenne en langue arabe avait été détruit dans la nuit dans un raid israélien contre deux centres de presse, qui a blessé huit journalistes palestiniens, mais personne dans l’équipe de RT. L’armée israélienne a confirmé, dimanche, l’attaque contre les bâtiments, expliquant avoir visé l’antenne sur le toit parce que le Hamas l’utilisait également pour ses "communications opérationnelles".
"Le bureau de Russia Today à Gaza, situé dans le centre de presse al-Shawa, a été détruit par une frappe aérienne israélienne contre l’immeuble. L’équipe n’a pas été touchée", a indiqué la chaîne dans un communiqué. "L’antenne en langue arabe de RT, Rusiya Al-Yaum, a été frappée par les forces israéliennes dans la bande de Gaza dans les premières heures du 18 novembre, approximativement à 1 h 30 en heure locale", a précisé la chaîne. "Les bureaux de la chaîne étaient situés au dernier étage de l’immeuble de 11 niveaux, avec ceux d’autres médias, dont Sky News, ITV et des agences de presse palestiniennes", poursuit RT.
"Au total, la partie israélienne a lancé quatre missiles, dont un a frappé le bureau de RT", a encore indiqué la chaîne, qui a ajouté avoir repris ses activités depuis le cinquième niveau de l’immeuble. Selon des témoins, le complexe a été sérieusement endommagé. Les journalistes à l’intérieur avaient été évacués après un premier raid, qui a été suivi de deux autres frappes au moins sur le site. Le complexe abritait la chaîne de télévision al-Quds, considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.
Russia Today est la chaîne publique internationale de la Russie et émet dans le monde en anglais, arabe et espagnol. Lancée en 2005 par le Kremlin avec de gros moyens et l’objectif de faire pendant aux grandes chaînes occidentales, elle a été récemment accusée de couvrir le conflit en Syrie d’une manière trop favorable au régime de Damas. La Russie a dénoncé cette semaine les "frappes disproportionnées d’Israël sur la bande de Gaza", tout en appelant les militants palestiniens à mettre fin à leurs tirs de roquettes sur l’État hébreu.

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Un émissaire israélien au Caire en vue d’un cessez-le-feu à Gaza
Un haut responsable israélien est arrivé dimanche au Caire pour entamer des discussions en vue d’un cessez-le-feu qui mettrait fin à l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza depuis cinq jours, selon des responsables de la sécurité égyptienne. L’émissaire israélien, qui n’a pas été identifié par la sécurité égyptienne, est arrivé à l’aéroport du Caire et a immédiatement été pris en charge sur le tarmac, ont précisé ces mêmes sources sous le couvert de l’anonymat.
Nabil Shaath, un conseiller du président palestinien Mahmud Abbas actuellement au Caire, a confirmé l’arrivée du responsable israélien. Il y a des "tentatives sérieuses pour atteindre un cessez-le-feu", a estimé le conseiller. Shaahth devait se rendre à Gaza plus tard dans la journée de dimanche pour travailler dans le sens d’un cessez-le-feu. L’Égypte a mené des efforts au niveau international pour instaurer une trêve qui mettrait fin aux combats entre Israël et les militants du Hamas à Gaza.

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Israël exige la fin des tirs de Gaza avant d’envisager une trêve
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a déclaré dimanche qu’Israël était prêt à envisager une trêve à condition que tous les groupes armés palestiniens de Gaza stoppent leurs tirs.
"Notre seule condition pour une trêve, c’est que tous les groupes terroristes opérant à Gaza cessent complètement le feu", a affirmé M. Lieberman avant de s’entretenir avec son homologue français Laurent Fabius en visite à Jérusalem.
"Quand ils auront stoppé les tirs, nous serons prêts à envisager les propositions (de trêve) du ministre français des Affaires étrangères et de ses amis", a-t-il ajouté dans des propos diffusés par la radio publique israélienne.
"La guerre doit être évitée et peut être évitée. Le président de la République française François Hollande m’a demandé de venir parce que nous sommes dans une situation d’urgence", a de son côté déclaré M. Fabius aux journalistes qui l’accompagnent en Israël et dans les Territoires palestiniens.
"La solution est un cessez-le-feu (...) Nous sommes ici, nous qui parlons aux uns et aux autres. Nous voulons aider à trouver les termes d’un cessez-le-feu (...) Nous insistons sur l’urgence et la nécessité de trouver un cessez-le-feu", a insisté le chef de la diplomatie française.

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