lundi 19 novembre 2012

Israël/Palestine : Gaza toujours bombardée

Haine...
 
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Des bombardements ont fait 10 morts, dont un enfant de 5 ans, lundi matin dans la bande de Gaza, au sixième jour de l’offensive israélienne contre les groupes armés palestiniens, selon des sources médicales palestiniennes.
Quatre personnes, dont un enfant de 5 ans et deux femmes de 20 et 23 ans, ont été tuées par un raid dans le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza.
Trois Palestiniens d’une même famille sont ensuite morts dans une frappe sur la voiture dans laquelle ils se trouvaient à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien.
En outre, un fermier de 50 ans a été retrouvé mort dans la ville de Beit Lahiya, dans le nord du territoire palestinien, selon des sources médicales.
Et deux autres fermiers ont été tués dans une frappe sur Qarara, à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Ces décès portent le bilan des violences à 90 morts — 87 Palestiniens et 3 Israéliens — depuis le début mercredi de l’offensive israélienne contre les groupes armés de la bande de Gaza.
Dimanche a été la journée la plus meurtrière avec 31 Palestiniens tués, en majorité des femmes et des enfants, en dépit des efforts, en particulier de l’Egypte, pour tenter d’instaurer une trêve entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Depuis mercredi, jour où Israël a tué le chef militaire du Hamas, les raids israéliens ont fait côté palestinien 78 morts, dont 23 enfants et plusieurs femmes, ainsi que des centaines de blessés, selon un bilan fourni par les autorités palestiniennes.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est attendu au Caire pour se joindre aux efforts de paix. Il sera mardi en Israël. L’Egypte est en pointe depuis le début pour tenter de négocier une trêve. Ses représentants ont rencontré dimanche les deux parties en conflit.
Selon la presse israélienne, une délégation israélienne s’est rendue au Caire pour des discussions. Un porte-parole du gouvernement s’est refusé à tout commentaire.
Le président égyptien Mohamed Morsi a rencontré Khaled Méchaal, le chef politique du Hamas ainsi que Ramadan Challah du Djihad islamique. Mais le communiqué publié ne dit pas si les négociations ont été concluantes.
Dans un message sur Facebook, Izzat Richek, un proche conseiller de Khaled Méchaal, écrit que le Hamas acceptera un cessez-le-feu seulement si Israël "cesse son agression, met fin à sa politique d’assassinats ciblés et lève le blocus de Gaza."
De son côté, le vice-premier ministre israélien, Moshe Yaalon a fait la liste de ses conditions sur Twitter : "Si le sud est calme et si aucune roquette ni missile ne sont tirés sur les citoyens israéliens, ni d’attaques terroristes organisées à partir de la bande de Gaza, nous n’attaquerons pas."

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Washington "soutient le droit d’Israël à se défendre"
Le président américain Barack Obama a estimé dimanche que les tirs de roquettes en direction d’Israël avaient "précipité" la crise à Gaza où l’armée israélienne a effectué dimanche de nouveaux raids, un acte de défense, selon lui, légitime. "Les États-Unis soutiennent complètement le droit d’Israël de se défendre", a-t-il déclaré. "Israël est en droit d’attendre que des missiles ne soient pas tirés sur son territoire."
"Si cela peut être accompli sans l’accroissement des activités militaires à Gaza, c’est préférable", a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse à Bangkok où il est arrivé dimanche pour une tournée asiatique. "Ce n’est pas préférable juste pour le peuple de Gaza, c’est aussi préférable pour les Israéliens, car, si les troupes israéliennes sont à Gaza, elles sont bien plus en danger de subir des pertes ou d’avoir des blessés", a-t-il poursuivi.
Ses propos intervenaient à un moment où les rumeurs sur un possible cessez-le-feu dans les prochains jours se multipliaient. Mais le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affiché sa fermeté, affirmant que l’armée israélienne était prête à "étendre significativement" ses opérations, en allusion à une offensive terrestre.
"L’événement ayant précipité" le plongeon dans la crise actuelle a été le tir de "missiles sur des zones habitées", a encore dit Barack Obama. "Aucun pays dans le monde ne tolérerait que des missiles pleuvent sur ses citoyens depuis l’extérieur de ses frontières", a-t-il relevé. L’objectif désormais est de "mettre fin à ces tirs de missiles sans une nouvelle escalade de la violence dans la région". Le président a par ailleurs estimé que la possibilité d’une "solution à deux États serait repoussée très loin dans l’avenir" sans la fin des violences.

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Pour Fabius, "la guerre n’est pas une option, il y a urgence à intervenir"
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé dimanche à Tel-Aviv que "la guerre n’est pas une option" et qu’il y a "urgence à intervenir" pour obtenir un cessez-le-feu entre Israël et les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza.
"La guerre n’est pas une option. Ce n’est jamais une solution. Il y a urgence à intervenir. Il y a deux mots clé : urgence et cessez-le-feu", a déclaré M. Fabius lors d’un point de presse à Tel-Aviv à l’issue d’une visite d’une journée en Israël et dans les Territoires palestiniens.
"La situation dans la bande de Gaza comme en Israël est très difficile avec beaucoup de morts. La France veut être un facilitateur du cessez-le-feu", a-t-il ajouté en rappelant la "position spécifique" de la France, "amie d’Israël et qui traditionnellement défend les droits des Palestiniens".
"Nous espérons avancer sur le cessez-le-feu. Nous le souhaitons aussi rapide que possible", a encore dit le chef de la diplomatie française.
Les efforts se sont intensifiés dimanche pour une trêve entre le Hamas au pouvoir à Gaza et Israël, au cinquième jour de l’offensive israélienne sur le territoire palestinien.
Un responsable israélien s’est rendu dimanche au Caire pour discuter d’une trêve.
Un responsable du Hamas à Gaza, Ahmad Youssef, a précisé que le mouvement souhaitait "la levée du blocus injuste de Gaza et l’arrêt des fréquentes agressions et assassinats" de la part d’Israël.
"Nous n’avons pas de contacts directs avec le Hamas tant qu’il n’a pas expressément renoncé à la violence. En même temps, je pense que le président égyptien (Mohamed Morsi) peut avoir un rôle important et utile dans cette crise", a estimé Laurent Fabius.
Le président français François Hollande a eu un nouvel entretien téléphonique dimanche avec M. Morsi, qu’il a informé des démarches du chef de la diplomatie française dans la région pour obtenir un cessez-le-feu immédiat entre le Hamas et Israël.
"Il y a des conversations officielles et pendant ce temps nous discutons aussi par téléphone avec ceux qui sont au Caire et ailleurs", a indiqué M. Fabius, en précisant qu’il avait parlé dans la journée avec l’ex-président américain Bill Clinton, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ainsi qu’avec "les Egyptiens, les Turcs et les Qataris".
"On peut travailler en deux phases : le cessez-le-feu. Puis le traitement de toute une série de problèmes qui se posent à Gaza. Il est possible qu’en ce qui concerne la deuxième phase, il y ait un certain nombre de garanties internationales", a-t-il dit, sans autre précision.
"Notre seule condition pour une trêve, c’est que tous les groupes terroristes opérant à Gaza cessent complètement le feu", lui a répondu le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.
"Quand ils auront stoppé les tirs, nous serons prêts à envisager les propositions (de trêve) du ministre français des Affaires étrangères et de ses amis", a ajouté M. Lieberman dans des propos diffusés par la radio publique israélienne.
Lors de ce déplacement d’une journée, M. Fabius a rencontré les principaux dirigeants israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Shimon Pérès et le ministre de la Défense Ehud Barak ainsi que M. Lieberman. Il s’est aussi entretenu à Ramallah (Cisjordanie) avec le président palestinien, Mahmud Abbas.
Dans un communiqué, M. Pérès a expliqué qu’"Israël n’a d’autre choix que de se défendre". "Il faut comprendre qu’il y a des millions de civils innocents en Israël qui ne peuvent pas dormir à cause de la peur des roquettes", a-t-il ajouté.
Sont attendus lundi à Jérusalem l’envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et le ministre allemand des Affaire étrangères Guido Westerwelle, selon une source officielle israélienne.

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