mercredi 5 septembre 2012

Palestine : les juges français veulent se rendre à Ramallah à propos de la mort d'Arafat

Le chef de la commission d’enquête palestinienne sur la mort de Yasser Arafat a approuvé mercredi la venue de juges d’instruction français pour enquêter sur la mort du dirigeant historique palestinien à Ramallah, où il est inhumé.
"Nous affirmons notre accord à la venue de la commission française formée pour enquêter sur le décès du président Yasser Arafat", a déclaré dans un communiqué le chef de la commission d’enquête palestinienne, Tawfiq Tirawi.

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Mort d’Arafat : les juges français veulent se rendre à Ramallah
Les juges enquêtant sur la thèse d’un possible empoisonnement de Yasser Arafat ont demandé à se rendre à Ramallah, où est inhumé l’ex-dirigeant palestinien et où des policiers français réaliseront des prélèvements, a annoncé dans un communiqué sa veuve, Souha Arafat. En attendant ce déplacement, dont la date demeure inconnue, Souha Arafat a appelé la Ligue arabe et l’Autorité palestinienne à suspendre leurs "initiatives" relatives au décès de son mari, afin de faciliter le travail des enquêteurs français.
Une information judiciaire a été ouverte fin août et confiée à trois juges d’instruction de Nanterre, après une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile de Souha Arafat, après la découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l’ex-dirigeant palestinien. "Je me félicite que les trois magistrats instructeurs du tribunal de grande instance de Nanterre en charge du dossier aient d’ores et déjà indiqué officiellement à mon avocat avoir entrepris les démarches nécessaires à leur transport à Ramallah", a indiqué Souha Arafat dans un communiqué diffusé mercredi par le cabinet de son conseil, Me Pierre-Olivier Sur.
"Ainsi, des experts de la police scientifique française pourront très prochainement effectuer des prélèvements sous leur autorité", ajoute Souha Arafat. Dans son communiqué, Souha Arafat salue les initiatives prises pour faire la lumière sur le décès de son mari. "Cependant, dès lors qu’une information judiciaire a été ouverte en France, elle doit primer sur toute autre procédure, car elle est la garantie incontestable d’indépendance et de neutralité, en vue de la manifestation de la vérité", ajoute-t-elle.
"Dès lors, je demande respectueusement à l’Autorité palestinienne et à la Ligue arabe de suspendre toute initiative tant que la justice française est saisie, sauf à agir de concert avec elle", poursuit-elle. Fin juillet, des pays de la Ligue arabe avaient donné leur feu vert à l’idée présentée par le président palestinien Mahmud Abbas de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur la mort de Yasser Arafat. L’Institut de radiophysique de Lausanne avait indiqué le 24 août qu’il était prêt à se rendre à Ramallah pour examiner la dépouille du leader palestinien.
La polémique sur les causes de la mort d’Arafat avait été relancée après la diffusion le 3 juillet, par la chaîne arabe Al Jazeera, d’un documentaire. Il révélait que l’Institut de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d’Arafat remis à sa veuve par l’hôpital français, y avait découvert "une quantité anormale de polonium". Après cette découverte, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l’Autorité palestinienne demandant l’examen de la dépouille. Il avait alors sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord.
Il n’y a jamais eu d’informations médicales claires sur la mort d’Arafat, le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire de Percy (Hauts-de-Seine). Les dirigeants palestiniens et ses proches sont persuadés qu’il est mort empoisonné. Le rapport d’hospitalisation français, daté du 14 novembre 2004, avait fait état d’une inflammation intestinale "d’allure infectieuse" et de troubles de coagulation "sévères".

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