Le chef de la commission d’enquête palestinienne sur la mort de
Yasser Arafat a approuvé mercredi la venue de juges d’instruction
français pour enquêter sur la mort du dirigeant historique palestinien à
Ramallah, où il est inhumé.
"Nous affirmons notre accord à la venue de la commission française
formée pour enquêter sur le décès du président Yasser Arafat", a déclaré
dans un communiqué le chef de la commission d’enquête palestinienne,
Tawfiq Tirawi.
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Mort d’Arafat : les juges français veulent se rendre à Ramallah
Les juges enquêtant sur la thèse d’un possible empoisonnement de
Yasser Arafat ont demandé à se rendre à Ramallah, où est inhumé
l’ex-dirigeant palestinien et où des policiers français réaliseront des
prélèvements, a annoncé dans un communiqué sa veuve, Souha Arafat. En
attendant ce déplacement, dont la date demeure inconnue, Souha Arafat a
appelé la Ligue arabe et l’Autorité palestinienne à suspendre leurs
"initiatives" relatives au décès de son mari, afin de faciliter le
travail des enquêteurs français.
Une information judiciaire a été ouverte fin août et confiée à trois
juges d’instruction de Nanterre, après une plainte contre X pour
assassinat avec constitution de partie civile de Souha Arafat, après la
découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur
des effets personnels de l’ex-dirigeant palestinien. "Je me félicite
que les trois magistrats instructeurs du tribunal de grande instance de
Nanterre en charge du dossier aient d’ores et déjà indiqué
officiellement à mon avocat avoir entrepris les démarches nécessaires à
leur transport à Ramallah", a indiqué Souha Arafat dans un communiqué
diffusé mercredi par le cabinet de son conseil, Me Pierre-Olivier Sur.
"Ainsi, des experts de la police scientifique française pourront très
prochainement effectuer des prélèvements sous leur autorité", ajoute
Souha Arafat. Dans son communiqué, Souha Arafat salue les initiatives
prises pour faire la lumière sur le décès de son mari. "Cependant, dès
lors qu’une information judiciaire a été ouverte en France, elle doit
primer sur toute autre procédure, car elle est la garantie incontestable
d’indépendance et de neutralité, en vue de la manifestation de la
vérité", ajoute-t-elle.
"Dès lors, je demande respectueusement à l’Autorité palestinienne et à
la Ligue arabe de suspendre toute initiative tant que la justice
française est saisie, sauf à agir de concert avec elle", poursuit-elle.
Fin juillet, des pays de la Ligue arabe avaient donné leur feu vert à
l’idée présentée par le président palestinien Mahmud Abbas de la mise
en place d’une commission d’enquête internationale sur la mort de Yasser
Arafat. L’Institut de radiophysique de Lausanne avait indiqué le 24
août qu’il était prêt à se rendre à Ramallah pour examiner la dépouille
du leader palestinien.
La polémique sur les causes de la mort d’Arafat avait été relancée
après la diffusion le 3 juillet, par la chaîne arabe Al Jazeera, d’un
documentaire. Il révélait que l’Institut de Lausanne, qui a analysé des
échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d’Arafat
remis à sa veuve par l’hôpital français, y avait découvert "une quantité
anormale de polonium". Après cette découverte, le Centre hospitalier
universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l’Autorité
palestinienne demandant l’examen de la dépouille. Il avait alors
sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord.
Il n’y a jamais eu d’informations médicales claires sur la mort
d’Arafat, le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire de Percy
(Hauts-de-Seine). Les dirigeants palestiniens et ses proches sont
persuadés qu’il est mort empoisonné. Le rapport d’hospitalisation
français, daté du 14 novembre 2004, avait fait état d’une inflammation
intestinale "d’allure infectieuse" et de troubles de coagulation
"sévères".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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