jeudi 13 septembre 2012

Syrie : l’émissaire Lakhdar Brahimi arrive à Damas

Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a entamé jeudi sa première visite à Damas depuis sa prise de fonctions, durant laquelle il doit notamment rencontrer le président Bachar al-Assad, a annoncé son porte-parole.
"L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe est arrivé à Damas. Durant sa visite en Syrie, M. Brahimi aura des entretiens avec le gouvernement et des représentants de l’opposition syrienne et de la société civile", a indiqué le porte-parole Ahmad Fawzi dans un communiqué.
Quelques heures avant l’arrivée du médiateur qui doit rencontrer le président Bashar al-Assad, le sang continuait de couler notamment à Alep, où 11 personnes ont péri dans un raid aérien sur cette métropole du nord de la Syrie, théâtre d’une bataille acharnée depuis plus d’un mois et demi.
Londres a réaffirmé jeudi que le régime du président Assad, resté sourd aux appels à quitter le pouvoir, est "condamné" et "ne peut pas survivre".
M. Brahimi, dont c’est la première visite depuis sa prise de fonctions début septembre, doit rencontrer jeudi le chef de la diplomatie Walid Muallem.
Vendredi, il doit s’entretenir avec des membres de l’opposition de l’intérieur, tolérée par le régime et samedi, avec le président syrien, selon la même source.
L’émissaire, qui a succédé à Kofi Annan, avait jugé lundi sa mission "extrêmement difficile", alors que le conflit armé en Syrie ne donne aucun signe de répit.
A Alep, une vidéo diffusée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) montre des corps, la plupart ensanglantés et certains carbonisés, posés dans des pick-up ou sur le trottoir après un raid sur le quartier de Tariq al-Bab.
Les insurgés, qui avaient annoncé avoir unifié leurs forces militaires dans la métropole, continuaient en outre d’opposer une forte résistance à Alep, malgré les bombardements incessants de leurs bastions par l’armée.
Jeudi, selon des habitants, ils ont avancé à Midane, un quartier stratégique du centre qui ouvre l’accès à la principale place de la cette deuxième ville de Syrie. Les rebelles étaient également engagés dans des combats sur plusieurs autres fronts d’Alep.
La veille, les insurgés ont lancé une attaque spectaculaire à la voiture piégée contre une position de l’armée dans la province voisine d’Idleb (nord-ouest), tuant 18 soldats, selon l’OSDH.
Par ailleurs, un ex-député syrien, Ahmad el-Turk, a été tué abattu par les forces de sécurité qui perquisitionnaient chez lui jeudi à l’aube et ont arrêté son fils, selon l’OSDH, une organisation qui s’appuie sur un large réseau de militants.
En dépit de ces violences qui ne baissent pas en intensité, le régime du président Assad est "condamné", a jugé le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, en visite à Bagdad.
"Nous estimons que le régime d’Assad est condamné, il ne peut pas survivre. Tant de crimes ont été commis que (ce régime) ne devrait pas survivre", a déclaré M. Hague au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Hoshyar Zebari.
Rien ne permet de croire à une solution proche du conflit, en raison notamment des divergences qui persistent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, avait de nouveau écarté une intervention militaire occidentale en Syrie en l’absence d’un accord de la Russie et de la Chine, deux pays alliés du régime Assad qui bloquent toute action contre le pouvoir syrien à l’ONU.
Le conflit a fait plus de 27.000 morts, en majorité des civils, selon l’OSDH.
En outre, des dizaines de milliers de personnes ont fui la Syrie vers les pays voisins. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), le nombre de réfugiés enregistrés a dépassé 250 000 personnes.

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