jeudi 20 septembre 2012

Palestine : Le neveu d’Arafat s’oppose à des prélèvements par l’enquête française

Le neveu du défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, Nasser al-Qidwa, président de la Fondation Yasser Arafat, s’est opposé jeudi à des prélèvements sur la dépouille dans le cadre d’une enquête ouverte en France pour assassinat.
"Nous avons toujours pensé qu’il était mort par empoisonnement par des substances inconnues, il y avait des indices en ce sens et nous l’avons dit dès le premier jour", a déclaré à l’AFP Nasser al-Qidwa, qui occupe des fonctions importantes au sein de la direction palestinienne.
"Le peuple palestinien est convaincu qu’Israël a assassiné Arafat et qu’Al-Jazeera a révélé l’objet du crime. Il n’est pas logique que chaque fois que quelqu’un veut une commission d’enquête, on sorte la dépouille d’Arafat pour l’analyser", a-t-il souligné.
"Mieux vaut qu’une analyse du corps ait lieu dans le cadre d’une commission d’enquête internationale qui doit être mise en place sans délai", a ajouté le neveu d’Arafat, joint par téléphone en Suisse.
La thèse d’un empoisonnement de Yasser Arafat, dont la mort le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire français de Percy n’a jamais été élucidée, a retrouvé du crédit après la diffusion en juillet d’un documentaire d’Al-Jazeera.
La chaîne qatarie a fait analyser des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d’Arafat par un laboratoire spécialisé de Lausanne (Suisse), qui y a découvert "une quantité anormale de polonium". Cette substance radioactive hautement toxique avait servi en 2006 à l’empoisonnement d’Alexandre Litvinenko, ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.
"Al-Jazeera a apporté la preuve matérielle que tout le monde attendait. Il n’était pas surprenant qu’il soit mort empoisonné, mais le documentaire révèle la substance toxique qui a tué Arafat", a relevé Nasser al-Qidwa.
"C’est pourquoi, après toutes ces preuves, ce qui est nécessaire à présent, c’est une position politique qui fasse porter à Israël sa responsabilité pour l’assassinat d’Arafat, ainsi qu’aux auteurs de ce crime", a-t-il estimé.
La Fondation Yasser Arafat a mis en ligne le 12 juillet sur son site le dossier médical, qui n’élucide pas les causes de la mort.
Dans un rapport du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital Percy daté du 18 novembre 2004 le médecin-chef des services, le Dr Bruno Pats, conclut que "Yasser Arafat est décédé d’un accident vasculaire cérébral hémorragique massif. Cette hémorragie cérébrale a compliqué un tableau clinique regroupant quatre syndromes".
"La consultation d’un grand nombre d’experts de spécialités multiples et les résultats des examens réalisés n’ont pas permis de retenir un cadre nosologique expliquant l’association des syndromes", indique-t-il.
Trois juges français chargés d’une enquête contre X pour assassinat ont entrepris "les démarches nécessaires" pour que "des experts de la police scientifique française" puissent "très prochainement" réaliser des prélèvements sur la dépouille à Ramallah, avait annoncé le 5 septembre dans un communiqué Souha Arafat, dont la plainte a déclenché la procédure.

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