Le neveu du défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, Nasser
al-Qidwa, président de la Fondation Yasser Arafat, s’est opposé jeudi à
des prélèvements sur la dépouille dans le cadre d’une enquête ouverte en
France pour assassinat.
"Nous avons toujours pensé qu’il était mort par empoisonnement par
des substances inconnues, il y avait des indices en ce sens et nous
l’avons dit dès le premier jour", a déclaré à l’AFP Nasser al-Qidwa, qui
occupe des fonctions importantes au sein de la direction palestinienne.
"Le peuple palestinien est convaincu qu’Israël a assassiné Arafat et
qu’Al-Jazeera a révélé l’objet du crime. Il n’est pas logique que chaque
fois que quelqu’un veut une commission d’enquête, on sorte la dépouille
d’Arafat pour l’analyser", a-t-il souligné.
"Mieux vaut qu’une analyse du corps ait lieu dans le cadre d’une
commission d’enquête internationale qui doit être mise en place sans
délai", a ajouté le neveu d’Arafat, joint par téléphone en Suisse.
La thèse d’un empoisonnement de Yasser Arafat, dont la mort le 11
novembre 2004 à l’hôpital militaire français de Percy n’a jamais été
élucidée, a retrouvé du crédit après la diffusion en juillet d’un
documentaire d’Al-Jazeera.
La chaîne qatarie a fait analyser des échantillons biologiques
prélevés sur les effets personnels d’Arafat par un laboratoire
spécialisé de Lausanne (Suisse), qui y a découvert "une quantité
anormale de polonium". Cette substance radioactive hautement toxique
avait servi en 2006 à l’empoisonnement d’Alexandre Litvinenko, ex-espion
russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.
"Al-Jazeera a apporté la preuve matérielle que tout le monde
attendait. Il n’était pas surprenant qu’il soit mort empoisonné, mais le
documentaire révèle la substance toxique qui a tué Arafat", a relevé
Nasser al-Qidwa.
"C’est pourquoi, après toutes ces preuves, ce qui est nécessaire à
présent, c’est une position politique qui fasse porter à Israël sa
responsabilité pour l’assassinat d’Arafat, ainsi qu’aux auteurs de ce
crime", a-t-il estimé.
La Fondation Yasser Arafat a mis en ligne le 12 juillet sur son site
le dossier médical, qui n’élucide pas les causes de la mort.
Dans un rapport du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital
Percy daté du 18 novembre 2004 le médecin-chef des services, le Dr Bruno
Pats, conclut que "Yasser Arafat est décédé d’un accident vasculaire
cérébral hémorragique massif. Cette hémorragie cérébrale a compliqué un
tableau clinique regroupant quatre syndromes".
"La consultation d’un grand nombre d’experts de spécialités multiples
et les résultats des examens réalisés n’ont pas permis de retenir un
cadre nosologique expliquant l’association des syndromes", indique-t-il.
Trois juges français chargés d’une enquête contre X pour assassinat
ont entrepris "les démarches nécessaires" pour que "des experts de la
police scientifique française" puissent "très prochainement" réaliser
des prélèvements sur la dépouille à Ramallah, avait annoncé le 5
septembre dans un communiqué Souha Arafat, dont la plainte a déclenché
la procédure.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire