Le Qatar a appelé mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU à une
intervention militaire de pays arabes en Syrie pour mettre fin à ce que
le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a qualifié de "désastre
régional avec des implications mondiales".
L’Assemblée générale se réunit au moment où combats et bombardements
font rage dans une grande partie du pays, notamment à Alep, deuxième
ville de Syrie et enjeu crucial pour les rebelles comme pour les forces
fidèles à M. Assad. Le régime a affirmé mardi avoir repris le grand
quartier d’Arkub dans l’est d’Alep.
Constatant que "tous les moyens avaient été employés (...) en vain",
l’émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a préconisé que "les
pays arabes eux-mêmes interviennent conformément à leurs devoirs
national, humanitaire, politique et militaire et fassent ce qu’il faut
pour mettre fin au bain de sang en Syrie".
Le Qatar, qui soutient l’opposition syrienne au président Bashar
al-Assad, a fait référence à un "précédent", l’intervention décidée par
la Ligue arabe au Liban en 1976 pour tenter de mettre un terme à la
guerre civile libanaise. Une force arabe de dissuasion de 30.000 hommes
—composée majoritairement de troupes syriennes— avait été envoyée au
Liban en octobre 1976.
Le secrétaire général de l’ONU a de son côté réclamé une action du
Conseil de sécurité pour mettre fin aux violences qui ont fait plus de
29.000 morts en 18 mois.
"C’est une menace grave et croissante pour la paix et la sécurité
internationales qui réclame l’attention du Conseil de sécurité", a-t-il
souligné, appelant à "soutenir de manière ferme et concrète les efforts"
du médiateur Lakhdar Brahimi.
Le dossier syrien est bloqué au Conseil de sécurité en raison de
l’opposition de la Chine et de la Russie, fidèles alliés du régime
syrien, à des sanctions contre Damas. Ces pays ont bloqué à trois
reprises des résolutions.
"Nous devons mettre fin à la violence et à l’afflux d’armes aux deux
camps et mettre en oeuvre le plus vite possible une transition menée par
les Syriens eux-mêmes", a souligné M. Ban.
Le président américain Barack Obama a affirmé pour sa part que le
régime Assad devait "prendre fin", appelant à des sanctions en cas de
poursuite de la répression. "L’avenir ne doit pas appartenir à un
dictateur qui massacre son peuple", a-t-il lancé à la tribune de
l’Assemblée générale, en présence de dizaines de chefs d’Etat.
Le président français François Hollande a souligné la nécessité d’une
action "urgente" de la communauté internationale en Syrie, appelant
l’ONU à "protéger les zones libérées" dans ce pays.
L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, de retour
de Syrie, avait estimé lundi devant le Conseil de sécurité qu’il n’y
avait "pas de progrès en vue aujourd’hui ou demain" vers une issue au
conflit.
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Hollande appelle l’ONU à protéger les zones libérées de Syrie
François Hollande a critiqué, mardi, l’immobilisme de l’ONU sur le
dossier syrien et a appelé la communauté internationale à protéger les
zones libérées par l’opposition syrienne et à assurer une aide
humanitaire pour les réfugiés. "Sans attendre, je demande que les
Nations unies accordent dès maintenant au peuple syrien toute l’aide,
tout le soutien qu’il demande, et notamment que soient protégées les
zones libérées, et que soit assurée une aide humanitaire pour les
réfugiés", a-t-il lancé durant l’Assemblée générale de l’organisation.
Si la diplomatie française espère obtenir des avancées à New York
pour permettre rapidement une intervention au Mali, Paris n’a guère
d’espoir d’isoler le régime syrien qui bénéficie toujours du soutien de
la Chine et de la Russie, deux membres du Conseil de sécurité. Depuis la
mi-mars 2011, le soulèvement contre le président Bashar al Assad a fait
plus de 27 000 morts, selon un bilan établi par l’opposition syrienne.
Plus de 250 000 Syriens ont fui le pays vers la Turquie, la Jordanie, le
Liban et l’Irak voisins.
Arrivé lundi dans la soirée à New York, François Hollande a eu un
dîner de travail avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et
doit poursuivre une série d’entretiens bilatéraux et participer mercredi
à une conférence consacrée à la situation au Sahel.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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