Les rebelles syriens ont affirmé avoir progressé à Alep (nord) vendredi,
sans toutefois effectuer de percée significative, après plusieurs
heures de combats d’une ampleur sans précédent depuis le début de la
révolte en mars 2011.
Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a indiqué que le
gouvernement syrien avait déplacé des armes chimiques pour les sécuriser
face aux assauts des rebelles. "Nous pensons encore, sur la base de ce
que savons, que les principaux sites restent sécurisés", a ajouté
M. Panetta.
Sur le front de Damas, les troupes gouvernementales ont lancé un assaut
contre plusieurs quartiers rebelles, selon l’Observatoire syrien des
droits de l’Homme (OSDH) et des militants.
Malgré les bombardements de l’armée, des Syriens ont manifesté comme
chaque vendredi contre le régime de Bashar al-Assad à travers le pays.
Ainsi près de la vieille ville d’Alep, une vingtaine de personnes, en
grande majorité des adolescents, ont manifesté après la grande prière
musulmane, brandissaient des drapeaux de la révolution, a constaté une
journaliste de l’AFP.
Les combats dans la ville ont fait rage jusqu’à vendredi matin, avant de
baisser en intensité en début d’après-midi. Ils avaient éclaté jeudi
après-midi, après l’annonce par des commandants rebelles du lancement
d’une bataille décisive pour le contrôle de cette métropole que régime
et rébellion se disputent depuis plus de deux mois.
Dans le quartier de Salaheddine (sud-ouest), "nous avons pris une des
bases de l’armée régulière", a rapporté Abu Furat, un dirigeant de la
brigade al-Tawhid, la plus importante unité rebelle d’Alep, faisant état
de 25 soldats tués dans cette attaque.
"Nous entendions les soldats sur leur radio appeler leurs chefs pour
demander des renforts, ils pleuraient et ils disaient +nous allons tous
mourir+", a rapporté un de ses hommes, qui a participé aux combats.
Selon plusieurs commandants rebelles, leurs troupes ont avancé sur les
quartiers d’as-Sukkari et Izaa. A Salaheddine, les rebelles ont
progressé avant de se replier, faute de munitions, selon Abu Furat.
Le nouvel objectif des rebelles est la mosquée des Omeyyades d’Alep, sur
la ligne de front au coeur de la vieille ville, où des combats se
poursuivaient à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cependant, "le régime n’est pas capable de vaincre, ni les rebelles de
contrôler la totalité des quartiers", a estimé le directeur de l’OSDH,
Rami Abdel Rahman, évoquant des combats "sans précédent".
Il a fait état de tirs au mortier d’une intensité inédite de la part des
rebelles à Sleimaniyé et Sayyed Ali, des quartiers du centre-ville
contrôlés par le régime et jusqu’à présent épargnés par les violences.
"Tout le monde était terrorisé. Je n’ai jamais entendu quelque chose
comme ça avant", a affirmé Ziad, 30 ans, un habitant de Sleimaniyé.
Le correspondant de l’AFP a fait état de bombardements incessants jusque
vendredi matin visant les quartiers tenus par les rebelles, notamment
dans l’est.
A Damas, "les forces régulières ont lancé un assaut contre les quartiers
est de Barzé, Qabun et Jobar (...). Elles ont coupé les routes menant à
ces quartiers, arrêté des citoyens lors de perquisitions et détruit des
maisons", a ajouté l’OSDH.
Le régime a soutenu à plusieurs reprises avoir "purifié" Damas des
"terroristes", terme utilisé par Damas pour évoquer les rebelles, mais
les violences n’ont pas cessé depuis le début des affrontements dans la
capitale mi-juillet.
A travers le pays, au moins 65 personnes — 35 civils, 17 soldats et 13
rebelles— ont péri vendredi, selon un bilan provisoire de l’OSDH.
Nouveau signe que le conflit syrien touche toute la région, un obus tiré
du côté syrien de la frontière a fait un blessé et des dégâts dans une
localité du sud-est de la Turquie, régulièrement touchée par des tirs
perdus.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, des opposants exfiltrés de
Syrie vont réclamer d’avantage d’aide de la communauté internationale
vendredi à New York, où les Etats-Unis pilotent une réunion du groupe
des "Amis du peuple syrien" avec une vingtaine de pays.
A Genève, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a donné vendredi son
feu vert à la prolongation et à l’extension du mandat de sa commission
d’enquête sur la Syrie.
Cette instance travaille dans les pays voisins de la Syrie —Damas lui
refusant un accès sur son territoire— pour rassembler témoignages et
preuves sur des crimes contre l’humanité commis par les forces
gouvernementales et les milices pro-régime.
Plus de 30 000 personnes, dont une majorité de civils, ont péri dans
les violences depuis le début mi-mars 2011 du soulèvement, selon l’OSDH.
Parmi les victimes, un écrivain syrien, Ibrahim al-Kharit, et son fils
Sumar, tués jeudi soir lors d’une opération des forces de sécurité dans
la ville de Deir Ezzor (est), a indiqué l’OSDH.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire