mercredi 26 septembre 2012

Egypte : Le président égyptien plaide pour le multiculturalisme

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a appelé mardi à une "sincère coopération" entre les cultures après les violences meurtrières provoquées par la vidéo islamophobe "L’innocence des musulmans" dans le monde arabe.
S’exprimant lors d’un gala philanthropique organisé par l’ancien président américain Bill Clinton à New York, Morsi a plaidé pour le multiculturalisme comme solution à la tentation de domination d’une seule culture.
"Le monde ne peut pas se transformer en une seule culture ou une seule civilisation. Pouvons-nous avoir des civilisations qui vivent côte à côte et non l’une contre l’autre ? C’est possible", a-t-il affirmé.
"Il est possible qu’une plaisanterie soit drôle dans un pays et qu’elle ne le soit pas dans un autre. C’est la nature même de la culture", a-t-il jugé.
Cette intervention de Morsi, à la veille du discours qu’il doit prononcer à la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu, mercredi, intervient à un moment délicat des relations entre les Etats-Unis et l’Egypte.
Alliée de Washington sous le règne d’Hosni Moubarak, l’Egypte a vu ses liens avec les Etats-Unis se tendre depuis la "révolution du Nil" qui a provoqué la chute de l’ancien raïs.
"Si nous voulons coexister et prospérer, nous devons le faire en vivant ensemble et non en cherchant à nous dominer les uns les autres", a déclaré Morsi.
Concernant la vidéo islamophobe diffusée récemment sur YouTube, Morsi a jugé qu’elle constituait "une diffamation religieuse".
"Nous reconnaissons l’importance de la liberté d’expression, mais nous estimons également que cette liberté s’accompagne de responsabilités surtout quand elle a des conséquences graves sur la paix internationale et la sécurité", a-t-il expliqué.
Dans un entretien récent au New York Times, le président islamiste élu en juin estimait que Washington devait changer d’approche à l’égard du monde arabe et contribuer à la création d’un Etat palestinien pour apaiser la colère au Proche-Orient.
"Je ne peux tout simplement par considérer que notre modèle de gouvernance mondiale fonctionne quand je vois le sang versé en Syrie et les enfants mourant de faim à Gaza", a-t-il précisé.

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