Des centaines de Tunisiens ont manifesté samedi à Tunis pour réclamer du
travail et appelé à la chute du gouvernement dirigé par les islamistes
du parti Ennahda, a constaté une journaliste de l’AFP.
A l’appel de l’Union des diplômés chômeurs (UDC), les manifestants se
sont rassemblés devant le siège de la centrale syndicale (l’Union
générale des travailleurs tunisiens, UGTT) avant de défiler sur l’avenue
Habib Bourguiba, artère principale de la capitale hautement surveillée
par la police.
La marche soigneusement encadrée par un dispositif policier comprenant
des unités anti-émeutes se déroulait sans incident, les manifestants
étaient tenus à distance de l’ambassade de France protégée par des
barbelés et des véhicules militaires depuis la publication de
caricatures de Mahomet en France.
"Travail, liberté, dignité !", "Où sont tes promesses, gouvernement
menteur", "Ni peur, ni terreur, la rue appartient au peuple", "Le peuple
veut la chute du gouvernement", scandaient les manifestants.
"Y en marre d’attendre des promesses sans lendemain", a déclaré à l’AFP Majid Rihaï, un diplômé de l’université, âgé de 28 ans.
D’autres jeunes enveloppés dans des drapeaux, rouge et blanc, de la
Tunisie ont dénoncé la nonchalance du gouvernement. "Ce gouvernement ne
prend pas nos problèmes au sérieux et ne parle du chômage que pour nous
instrumentaliser", a renchéri Amira Sassi, 25 ans.
Dans un communiqué, l’UDC a réclamé la publication des listes de
candidats admis dans des concours d’embauche dans la fonction publique
et de confier le recrutement à une instance autonome pour "garantir la
transparence et mettre fin au népotisme".
Le gouvernement a lancé un programme d’emploi pour 25.000 personnes dans
la fonction publique, en plus de milliers d’autres dans le secteur
privé.
Le taux de chômage est tombé à 17,6% en septembre 2012 contre 18,9%
durant l’année 2011 (14% en 2010), les diplômés formant le tiers de
quelque 750.000 demandeurs d’emploi dans le pays.
Ce taux de chômage national cache d’importantes disparités régionales
allant de 50% dans des régions déshéritées enclavées à moins de 6% sur
la côte centre-est nantie.
La manifestation non autorisée par le ministère de l’Intérieur, selon
les organisateurs, était la première a avoir lieu dans Tunis depuis les
violences qui ont marqué les protestations contre un film islamophobe
devant l’ambassade des Etats-Unis le 14 septembre.
Les autorités tunisiennes avaient été alors prises de court et les
affrontements ont fait quatre morts parmi les manifestants issus pour la
plupart de la mouvance salafiste.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire