lundi 24 septembre 2012

Syrie : Réunion à Damas du Comité de coordination pour le changement national et démocratique

Une vingtaine de partis de l’opposition de l’intérieur se sont réunis à Damas, en présence notamment des ambassadeurs de Russie et d’Iran pour discuter d’une issue à la crise. Un responsable du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), Raja al-Nasser, a appelé à une "trêve" et à l’arrêt des "bombardements barbares" en vue d’un processus politique qui mettrait "fin au régime actuel".
Une semaine après son retour de Damas, Lakhdar Brahimi, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, doit rendre compte au Conseil de sécurité lundi des résultats de sa première visite en Syrie depuis sa prise de fonction le 1er septembre. Lakhdar Brahimi a affirmé à maintes reprises que sa mission était "très difficile" et qu’il n’avait pas de plan précis en vue d’un règlement. Le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, a espéré que l’émissaire aurait bientôt "une stratégie" de sortie de crise à proposer.
Mais, selon un diplomate occidental, l’émissaire "est en stand-by", pour le cas improbable où les deux camps décideraient de négocier. "Pour l’instant, le sort de la Syrie ne se décide pas à New York, mais sur place, par les armes." Une série de réunions sur la Syrie sont d’ailleurs prévues en marge de l’Assemblée générale qui s’ouvre mardi à l’ONU, sans grand espoir d’un déblocage. "Étrangement, tout le monde pensera à la Syrie, parlera de la Syrie, mais on ne prévoit aucune décision", commente un diplomate. Une session ministérielle du Conseil de sécurité sera consacrée mercredi au Printemps arabe et vendredi, les Amis de la Syrie, groupe de pays occidentaux et arabes soutenant la révolte, se concerteront sur les moyens d’unifier l’opposition et préparer l’après-Assad.
Malgré leurs multiples appels au départ de Bashar el-Assad, les pays occidentaux sont très réticents à l’idée d’armer les rebelles, arguant que l’arsenal pourrait tomber aux mains de groupes extrémistes. C’est notamment pour tenter de contrôler ces groupuscules extrémistes agissant en son nom, selon un expert, que l’Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a annoncé le transfert de son commandement vers la Syrie, après un plus d’un an passé en Turquie. Un transfert qui permettra au commandement d’être plus proche des combattants même s’il le rend plus vulnérable à une frappe aérienne.
L’ASL est minée par des rivalités internes, et ses dirigeants peinent à fédérer de multiples groupuscules de combattants. La région dans laquelle le commandement siégera en Syrie n’a pas été précisée. Néanmoins, l’OSDH a affirmé que près de 80 % des villes et villages syriens frontaliers de la Turquie échappent désormais au contrôle du régime. Et selon l’ONG, Damas veut à tout prix empêcher les rebelles de connecter l’ouest de la province d’Alep au nord de la région d’Idleb, car cela formerait une vaste zone hors de son contrôle aux portes de la Turquie, pays en première ligne dans le soutien à la rébellion.

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