Une vingtaine de partis de l’opposition de l’intérieur se sont réunis à
Damas, en présence notamment des ambassadeurs de Russie et d’Iran pour
discuter d’une issue à la crise. Un responsable du Comité de
coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), Raja
al-Nasser, a appelé à une "trêve" et à l’arrêt des "bombardements
barbares" en vue d’un processus politique qui mettrait "fin au régime
actuel".
Une semaine après son retour de Damas, Lakhdar Brahimi, émissaire de
l’ONU et de la Ligue arabe, doit rendre compte au Conseil de sécurité
lundi des résultats de sa première visite en Syrie depuis sa prise de
fonction le 1er septembre. Lakhdar Brahimi a affirmé à maintes reprises
que sa mission était "très difficile" et qu’il n’avait pas de plan
précis en vue d’un règlement. Le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, a espéré
que l’émissaire aurait bientôt "une stratégie" de sortie de crise à
proposer.
Mais, selon un diplomate occidental, l’émissaire "est en stand-by", pour
le cas improbable où les deux camps décideraient de négocier. "Pour
l’instant, le sort de la Syrie ne se décide pas à New York, mais sur
place, par les armes." Une série de réunions sur la Syrie sont
d’ailleurs prévues en marge de l’Assemblée générale qui s’ouvre mardi à
l’ONU, sans grand espoir d’un déblocage. "Étrangement, tout le monde
pensera à la Syrie, parlera de la Syrie, mais on ne prévoit aucune
décision", commente un diplomate. Une session ministérielle du Conseil
de sécurité sera consacrée mercredi au Printemps arabe et vendredi, les
Amis de la Syrie, groupe de pays occidentaux et arabes soutenant la
révolte, se concerteront sur les moyens d’unifier l’opposition et
préparer l’après-Assad.
Malgré leurs multiples appels au départ de Bashar el-Assad, les pays
occidentaux sont très réticents à l’idée d’armer les rebelles, arguant
que l’arsenal pourrait tomber aux mains de groupes extrémistes. C’est
notamment pour tenter de contrôler ces groupuscules extrémistes agissant
en son nom, selon un expert, que l’Armée syrienne libre (ASL), formée
de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a annoncé le transfert
de son commandement vers la Syrie, après un plus d’un an passé en
Turquie. Un transfert qui permettra au commandement d’être plus proche
des combattants même s’il le rend plus vulnérable à une frappe aérienne.
L’ASL est minée par des rivalités internes, et ses dirigeants peinent à
fédérer de multiples groupuscules de combattants. La région dans
laquelle le commandement siégera en Syrie n’a pas été précisée.
Néanmoins, l’OSDH a affirmé que près de 80 % des villes et villages
syriens frontaliers de la Turquie échappent désormais au contrôle du
régime. Et selon l’ONG, Damas veut à tout prix empêcher les rebelles de
connecter l’ouest de la province d’Alep au nord de la région d’Idleb,
car cela formerait une vaste zone hors de son contrôle aux portes de la
Turquie, pays en première ligne dans le soutien à la rébellion.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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