Des manifestants ont lancé des grenades contre les forces de sécurité
et incendié des voitures vendredi à Benghazi après un rassemblement en
faveur d’un groupe salafiste extrémiste chassé de la grande ville de
l’Est libyen.
Plus de 200 hommes ont convergé vers l’hôpital Al-Jalaa de Benghazi,
qui était gardé jusqu’à il y a une semaine par des membres des Partisans
de la charia, repoussés de la ville par des manifestants anti-milices à
l’issue d’un rassemblement massif le 21 septembre.
"Nous voulons que les Partisans de la charia reviennent et protègent
cet hôpital", proclamaient vendredi les pancartes des manifestants, qui
ont ensuite pris la direction d’un bâtiment de la sécurité.
Les policiers ont tiré des salves d’avertissement en l’air depuis
l’intérieur de leur base, et les manifestants ont répliqué en lançant
des grenades sur l’enceinte du bâtiment et en incendiant deux voitures
garées à proximité.
L’armée est arrivée rapidement sur les lieux et la foule s’est
dispersée, tandis que 25 soldats prenaient position à l’extérieur du
bâtiment pour le protéger.
"Il n’y a pas eu de mort, nous avons pris le contrôle de la
situation", a déclaré à l’AFP le général Manaa Ben Hamid, disant ignorer
l’identité des assaillants.
Les Partisans de la charia sont soupçonnés, malgré leurs démentis,
d’être impliqués dans l’attaque du consulat américain le 11 septembre à
Benghazi, dans laquelle l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres
Américains avaient été tués.
A Tripoli, quelque 200 personnes ont manifesté contre les milices
d’anciens combattants rebelles qui font la loi dans le pays et au sein
desquelles le gouvernement tente de mettre de l’ordre.
Le grand mufti Sadeq al-Geriani, haute autorité religieuse du pays,
avait pourtant appelé cette semaine, dans des propos largement repris, à
ne pas manifester pour "éviter un bain de sang" face au faible niveau
de sécurité et au risque de voir "les ennemis de la révolution"
exploiter les troubles.
Le 21 septembre, les violences à Benghazi avaient fait 11 morts. Des
milliers de manifestants avaient alors réclamé le démantèlement de tous
ces groupes armés qui font la loi dans le pays depuis la chute du régime
de Muammar Kadhafi en octobre 2011, et la création d’une armée et
d’une police professionnelles.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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