Le soulèvement entamé il y a un an en Syrie est désormais terminé, mais les forces gouvernementales resteront dans les villes pour y "maintenir l’ordre", conformément au plan de sortie de crise de Kofi Annan, émissaire de l’Onu et de la Ligue arabe, a affirmé le ministère des Affaires étrangères.
Le diplomate ghanéen a reconnu au gouvernement le droit de réagir aux violences, a souligné Djihad Makdissi, porte-parole du ministère, vendredi soir à la télévision publique.
Damas, qui a accepté ce plan mardi, va, selon lui, coopérer avec les Nations unies pour dissiper les "prétextes" utilisés pour justifier les pressions internationales.
"La bataille pour le renversement de l’Etat est terminée. Notre objectif est d’assurer la stabilité et de créer les conditions nécessaires aux réformes et au développement de la Syrie tout en empêchant certains de saboter la voie des réformes", a poursuivi le porte-parole.
Le gouvernement, a-t-il précisé, a accepté le plan Annan en échange de la reconnaissance de sa souveraineté et de son droit au rétablissement de l’ordre.
"L’autre exigence est le respect de la stabilité syrienne (...) Lorsque la sécurité sera assurée pour les civils, l’armée partira. Elle n’a pas à attendre de décision de Kofi Annan pour partir. Il s’agit d’une question syrienne", a insisté Djihad Makdissi.
Le plan de sortie de crise de l’émissaire, approuvé par l’Onu et entériné par la Ligue arabe, prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, un accès à l’aide humanitaire pour les populations civiles et l’ouverture d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
Ahmad Fawzi, porte-parole du médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe, a levé les ambiguïtés sur la proposition de trêve en précisant qu’il incombait à l’armée syrienne d’agir la première en retirant ses blindés, son artillerie lourde et ses soldats des villes.
Le plan Annan "demande spécifiquement au gouvernement de retirer ses troupes et de ne plus recourir aux armes lourdes dans les zones habitées. Ce qui veut dire très clairement que le gouvernement doit le premier s’arrêter, puis débattre d’une cessation des hostilités avec l’autre camp et le médiateur", a-t-il expliqué vendredi.
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Damas accepte d’accueillir une équipe d’experts de l’ONU
La Syrie a accepté une demande de l’ONU d’accueillir une équipe d’experts pour étudier les conditions de déploiement d’une éventuelle mission d’observateurs dans le pays déchiré par les violences, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Concernant le plan (de l’émissaire international Kofi) Annan, la principale prochaine étape sera la signature du protocole traitant la question des observateurs en vue de parvenir à une accalmie en Syrie", a affirmé Jihad Makdessi, cité samedi par l’agence officielle Sana. "La Syrie accueillera prochainement une délégation ad hoc (de l’ONU) pour en négocier le mécanisme d’application", a-t-il ajouté, sans préciser de dates. Les Nations unies envisagent de déployer une mission d’observateurs forte de 250 hommes pour surveiller un éventuel cessez-le-feu en Syrie, avaient indiqué vendredi des diplomates. L’ONU a demandé l’autorisation à Damas d’envoyer une équipe d’experts du département des opérations de maintien de la paix afin d’étudier sur place les conditions de ce déploiement.
Damas a accepté cette semaine le plan proposé par Kofi Annan, qui préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l’ONU, tout en liant son succès à l’arrêt des violences commises, selon le régime, par les "groupes terroristes", en référence aux rebelles. Les 250 observateurs envisagés ne seraient pas armés et seraient protégés par les forces syriennes. Ils seraient prélevés sur les contingents de missions de maintien de la paix existantes comme la Force des Nations unies au Liban (FINUL), la FNUOD (Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement sur le plateau du Golan) ou la mission de l’ONU au Soudan du Sud. Il s’agit pour l’instant de dresser des plans préliminaires au cas où Kofi Annan obtiendrait un accord du régime syrien et de l’opposition armée permettant un cessez-le-feu.
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