dimanche 15 avril 2012

Israël : Quatre militants pro-palestiniens arrêtés à l’aéroport de Tel-Aviv

Quatre militants participant à l’opération "Bienvenue en Palestine" ont été interpellés dimanche matin à leur arrivée en provenance de Paris à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où la police était déployée en force, a annoncé un porte-parole de la police.
"Nous avons interpellé quatre militants arrivés par un vol El-Al (la compagnie aérienne israélienne, NDLR) en provenance de Paris. Ils sont interrogés et seront ensuite expulsés vers leur pays d’origine", a déclaré à l’AFP Micky Rosenfeld, sans pouvoir préciser leur nationalité.
L’opération "Bienvenue en Palestine", organisée pour la troisième année consécutive, consiste pour 1.500 militants, dont 500 à 600 Français, à se rendre dans les Territoires palestiniens, cette fois à Bethléem pour inaugurer une école internationale.
Les organisateurs affirment vouloir ainsi dénoncer le contrôle exercé par Israël sur le mouvement vers et hors des Territoires palestiniens, puisque les visiteurs souhaitant se rendre en Cisjordanie sont obligés de passer par l’Etat hébreu.
La plupart des militants n’ont toutefois pas été autorisés à prendre l’avion dans différents aéroports européens. Les compagnies française Air France, britannique Jet2.com et allemande Lufthansa ont notamment annulé les billets de militants pro-palestiniens.
Plusieurs dizaines d’entre eux ont manifesté dimanche à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle après s’être vu refuser l’enregistrement, leur nom figurant sur une liste de "personnes indésirables" dressée par les autorités israéliennes.
A Tel-Aviv, la police israélienne a de son côté "mis en place un dispositif de plusieurs centaines de policiers en vue de maintenir l’ordre à l’aéroport", a expliqué Micky Rosenfeld.
Selon la radio publique, 650 policiers, la plupart en civil, étaient déployés à l’aéroport Ben Gourion pour arrêter les militants.
En juillet 2011, Israël avait globalement réussi à déjouer une opération similaire, en empêchant des centaines de militants d’embarquer pour Tel-Aviv et en bloquant puis expulsant quelques dizaines d’autres à leur arrivée.
En 2010 et 2011, seule une petite proportion était parvenue à entrer en Cisjordanie.
Le ministre des Transports Israël Katz a affirmé à la radio publique qu’Israël ne pouvait "pas se permettre de laisser entrer sur son territoire des provocateurs", qui "veulent porter atteinte au droit d’Israël à défendre sa souveraineté". Il a dénoncé l’appartenance de certains militants à des "organisations pro-iraniennes".
En revanche, la dirigeante du parti d’opposition Meretz, Zehava Galon, a estimé que "ceux qui dirigent ce pays ont perdu la tête, ils agissent comme si nous avions quelque chose à cacher". Selon elle, "fermer les frontières en créant un nouveau rideau de fer ne changera pas la réalité de l’occupation israélienne (des Territoires palestiniens) qui dure depuis 45 ans".

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Des militants pro-palestiniens refoulés à Roissy
Plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens ont manifesté dimanche à Roissy-Charles-de-Gaulle après s’être vu refuser leur enregistrement par des compagnies aériennes, leur nom figurant sur une liste de "personnes indésirables" communiquée par Israël. Les manifestants, arrivés dès 5 heures au terminal 1 de Roissy-CDG, souhaitaient embarquer, pour certains, à bord de vols Lufthansa et Swiss Air à destination de Tel-Aviv, afin de se rendre à Bethléem dans le cadre de l’opération "Bienvenue en Palestine". Ils ont été refoulés avant leur embarquement, conformément à une demande en ce sens des autorités israéliennes.
"Aujourd’hui, le check-point est à Paris !" ont scandé les manifestants, encadrés par plusieurs dizaines de CRS, avant de se diriger vers le comptoir de la compagnie Lufthansa pour demander une "attestation écrite officielle" leur expliquant les raisons de leur interdiction de vol. Certains agitaient des drapeaux palestiniens ou des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Roissy, territoire palestinien" ou "Paris aux ordres d’Israël !". "Notre mouvement est totalement pacifique. Mais malheureusement, on continue de nous considérer comme des fauteurs de troubles", a déploré Olivier Buchotte, l’un des organisateurs en France de "Bienvenue en Palestine", selon qui "plusieurs dizaines de personnes" se sont vu opposer un refus d’embarquement.
"On a l’impression que les frontières d’Israël se trouvent désormais à Roissy. C’est une atteinte à notre liberté de circulation", a-t-il dénoncé. Selon un sympathisant pro-palestinien, Romain Lauféron, une manifestation a également eu lieu à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, où des militants se sont vu refuser l’embarquement à bord d’un vol Easyjet. "Nous avons bloqué le comptoir de la compagnie, en guise de protestation", a-t-il assuré. Les militants pro-palestiniens interdits d’embarquement avaient été avisés dès jeudi par les compagnies aériennes qu’ils ne pourraient s’envoler pour Tel-Aviv. Ils ont décidé de venir malgré tout dans les aéroports concernés, pour "dénoncer cette décision".
"On nous a prévenus, mais sans nous fournir d’explications", a assuré Sylvie Deplus-Ponsin, médecin de 63 ans, membre de la Ligue des droits de l’homme. "Je suis mère, grand-mère, je n’ai rien à mon casier judiciaire... Mon engagement est pacifique, c’est sans ambiguïté", a-t-elle ajouté, jugeant "incompréhensible" l’annulation de sa réservation. L’opération "Bienvenue en Palestine", mise en place pour la troisième année consécutive, consiste pour 1 500 militants, dont 500 à 600 Français, à se rendre à Bethléem, dans les territoires palestiniens, pour inaugurer une école internationale.
Lors de la première opération, en 2010, une centaine de militants, selon les organisateurs, avaient réussi à gagner la Cisjordanie. Mais Israël avait pris l’été dernier des mesures drastiques pour empêcher l’opération et avait réussi à dissuader les compagnies aériennes d’embarquer les militants au départ.

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