L'armée de l'air syrienne bombardait samedi la banlieue de Damas, où
se concentrent désormais les combats, les troupes au sol reprenant par
ailleurs un champ pétrolier qu'ils avaient abandonné dans l'Est.
Le régime, qui a lancé jeudi une vaste offensive pour prendre un
rayon de huit kilomètres autour la capitale, veut à tout prix conserver
Damas et ses alentours pour être en position de négocier une issue au
conflit, selon les experts.
De fait, l'aviation et les troupes étaient de nouveau samedi sur le
pied de guerre, pilonnant les vergers qui bordent Damas où les rebelles
ont établi leurs bases arrière. Ils bombardaient notamment les localités
de la Ghouta orientale, traversée par la route de l'aéroport
international.
Jeudi, pour la première fois en 20 mois de violences, les combats ont
gagné les abords de cet aéroport, où la compagnie nationale SyrianAir a
assuré à l'AFP que le trafic avait repris normalement, les autorités
disant avoir "sécurisé" jeudi soir la route y menant.
Samedi, le ministère de l'Information a une nouvelle fois martelé que
"l'aéroport fonctionne normalement et la route y menant est totalement
sécurisée", selon la télévision d'Etat.
Néanmoins, un convoi de l'ONU qui quittait l'aéroport de Damas a été
la cible vendredi de tirs d'origine indéterminée, pour le deuxième jour
consécutif, a indiqué un porte-parole de l'ONU.
"L'armée veut prendre le contrôle du côté est de l'aéroport (la
Ghouta), où se trouvent des milliers de terroristes et cela va prendre
plusieurs jours", a déclaré à l'AFP une source de sécurité. Le régime
assimile les rebelles à des "terroristes".
Alors que les violences ont gagné en intensité et surtout atteint la
capitale et sa proche banlieue, l'émissaire Lakhdar Brahimi a dit
redouter que la Syrie ne devienne un "Etat en décomposition avec toutes
les conséquences désastreuses pour le peuple syrien, pour la région et
pour la paix et la sécurité internationales".
L'armée reprend un champ de pétrole
Dans l'est du pays, où se trouve la plus grande zone géographique
échappant totalement au régime, l'armée a repris le champ pétrolier
Al-Omar, après l'avoir abandonné jeudi, a indiqué l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
Les rebelles n'avaient pas investi le champ, "redoutant qu'il ne soit
miné", a expliqué à l'AFP son chef, Rami Abdel Rahman. Cette
infrastructure est stratégique car elle est l'une des dernières
positions des troupes à l'est de la ville de Deir Ezzor, non loin de
l'Irak.
En novembre, les rebelles ont porté un coup, surtout symbolique, au
régime en prenant le plus important champ pétrolier du pays ainsi que
plusieurs autres réserves de gaz et de brut.
La production pétrolière syrienne, principalement destinée à la
consommation intérieure, qui s'élevait à 420.000 barils par jour, a été
réduite de moitié depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire
devenue conflit armé.
Dans le nord du pays, 14 rebelles ont péri dans des combats contre
des membres des forces pro-gouvernementales aux abords d'une base de la
défense aérienne, a rapporté l'OSDH, faisant également état de
bombardements et de combats à Alep, la métropole du nord en proie depuis
plus de quatre mois à une guérilla urbaine.
Une grande partie du pays était toujours coupée du monde samedi, sans
internet ni téléphone pour le troisième jour consécutif, a constaté une
journaliste de l'AFP.
Ce black-out fait craindre le pire aux militants et aux ONG, tandis
que des appels internationaux ont été lancés, exhortant les autorités à
rétablir les communications.
L'ONU a estimé que 700.000 réfugiés auraient fui la Syrie d'ici
janvier, une augmentation spectaculaire alors que le conflit atteint
"des niveaux épouvantables de brutalité".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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