La banlieue de Damas était lundi sous le feu de l'aviation syrienne
qui tente d'en déloger les rebelles, avant une rencontre cruciale entre
le président russe Vladimir Poutine, allié du régime, et le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan, partisan de la rébellion.
La visite de M. Poutine intervient dans un contexte de tensions entre
les deux pays, notamment après l'interception en octobre par Ankara
d'un avion de ligne syrien venant de Moscou et soupçonné de livrer des
armes à Damas.
La Russie, l'un des soutiens du régime syrien qui bloque les projets
de résolution du Conseil de sécurité le condamnant, a affirmé qu'il
s'agissait d'équipements radar qui n'étaient pas interdits par les
conventions internationales.
Moscou a également critiqué la demande d'Ankara de déployer des
missiles Patriot de l'Otan le long de sa frontière avec la Syrie,
déchirée depuis 20 mois par des violences, estimant que cela augmentait
le risque de contagion du conflit.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance devraient sans
surprise répondre positivement mardi à la demande turque formulée après
la mort de cinq civils dans un village limitrophe atteint par des obus
syriens, selon des sources diplomatiques.
Un délai de plusieurs semaines sera toutefois nécessaire pour la mise
en place des batteries anti-missiles, selon un haut responsable
américain.
Damas et sa banlieue sous les bombes
Sur le terrain, l'armée syrienne bombardait les quartiers sud de
Damas ainsi que sa banlieue où son aviation menait des raids, a rapporté
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La banlieue de Damas est désormais au coeur des combats, le régime
ayant lancé jeudi une opération militaire pour reconquérir un rayon de
huit kilomètres autour la capitale, qu'il veut à tout prix conserver
pour être en position de négocier une issue au conflit, selon les
experts.
Dans le sud de la capitale, l'aviation a pilonné Beit Sahem et ses
vergers, où de violents combats opposaient soldats et rebelles au sol,
de même qu'à Babbila et à Harasta, a ajouté l'OSDH.
Dans la nuit, l'artillerie avait pilonné la Ghouta orientale, la
campagne bordant la capitale, traversée par la route de l'aéroport
international gagnée jeudi pour la première fois en 20 mois de conflit
par de violents combats.
Le journal proche du pouvoir Al-Watan avait promis dimanche "l'enfer"
à ceux qui songeraient à attaquer Damas. Lundi, il faisait état de
nouvelles "opérations de qualité de l'armée" qui a tué de nombreux
"terroristes", terme par lequel Damas désigne les rebelles.
"Pour continuer de sécuriser la route de l'aéroport international de
Damas du côté sud, l'armée poursuit sa progression sur l'axe
al-Hujeira, Aqraba, Beit Sahem", rapporte le quotidien.
Il souligne par ailleurs que "la compagnie Egypt Air a annoncé
qu'elle reprenait ses vols vers Damas et Alep après une interruption de
trois jours à cause des affrontements entre l'armée et les groupes armés
qui avaient tenté sans succès de couper la route de l'aéroport".
Al-Watan évoque également Hama, une ville du centre du pays où semble
s'ouvrir un nouveau front, avec des combats qui ont éclaté dimanche et
des renforts militaires envoyés lundi, selon l'OSDH.
Pour le journal, "les groupes armés imposent depuis deux jours une grève générale aux commerçants par les forces des armes".
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman, a expliqué à l'AFP que
ces affrontements étaient "très significatifs car ils montrent que
malgré le contrôle total de l'armée et des forces de sécurité sur la
ville (après des manifestations monstres à l'été 2011), les rebelles
sont parvenus à s'infiltrer".
Dimanche, 180 personnes ont péri à travers la Syrie, selon un bilan
de l'OSDH, qui a recensé plus de 41 000 morts dans le pays en 20 mois de
violences.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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