jeudi 6 décembre 2012

Koweït : des milliers de Koweïtiens réclament la dissolution du Parlement

Des milliers de Koweïtiens ont manifesté mercredi afin de réclamer, pour la troisième journée consécutive, la dissolution du Parlement élu le 1er décembre et qu’ils jugent illégitime, ont déclaré des militants et des témoins.
La police anti-émeutes a utilisé du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes dans certains secteurs pour disperser les manifestants, selon ces sources.
Les manifestations de mercredi ont eu lieu dans au moins sept secteurs dans des faubourgs à prédominance tribale, selon les mêmes sources.
Les rassemblements de protestation de l’opposition ont lieu chaque soir depuis lundi, et certains se poursuivent toute la nuit et sont marqués par des heurts avec la police anti-émeutes.
Depuis le début du mouvement, des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont dix adolescents, et quelques personnes ont été légèrement blessées, selon des militants.
L’opposition, qui comporte des islamistes, des nationalistes et des libéraux, réclame la dissolution du Parlement issu des élections législatives du 2 décembre, qu’elle a déclaré "illégitime".
L’opposition a boycotté ces élections en raison d’un amendement à la loi électorale qui a complètement faussé, selon elle, les résultats du scrutin et dont elle exige aussi la suppression.
La minorité chiite du Koweït s’est taillé la part du lion dans le Parlement élu. Selon les résultats annoncés par la Commission électorale nationale, les candidats chiites ont remporté 17 des 50 sièges du Parlement, un record historique. Les chiites avaient refusé de répondre aux appels au boycott du scrutin lancés par l’opposition, dominée par les sunnites.
Selon la Commission électorale nationale, la participation au scrutin a été de 39,7%. Selon l’opposition, elle n’a été que de 26,7%.
Le boycottage a été le plus fort dans les zones habitées par les tribus bédouines, où les chefs locaux avaient appelé à ne pas aller voter.
Des dirigeants de l’opposition ont annoncé que les manifestations continueraient jusqu’à ce que le nouveau Parlement, qui doit tenir sa séance inaugurale le 16 décembre, soit dissous et que l’amendement à la loi électorale soit retiré.
L’émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a demandé mercredi au Premier ministre sortant, Cheikh Jaber Moubarak al-Sabah, de former un nouveau gouvernement, le gouvernement sortant ayant démissionné deux jours plus tôt conformément à la Constitution.
Avant ces élections, l’opposition, qui détenait 36 des 50 sièges de la Chambre dissoute en juin, avait organisé trois grandes manifestations dont deux avaient été violemment dispersées par la police.
L’opposition réclame des réformes de fond pour réduire l’emprise de la famille régnante sur les rouages de l’Etat, avec un gouvernement issu de la majorité parlementaire et une meilleure lutte contre la corruption. En revanche, elle n’a jamais contesté le règne des Al-Sabah, au pouvoir depuis plus de 250 ans.

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