samedi 8 septembre 2012

Palestine : Rayane, Palestinienne de 11 ans... joue au football

Sa vie dans un camp de réfugiés au sud de Beyrouth est marquée par la violence, les pénuries et la pauvreté, mais pendant quelques jours cette semaine, Rayane, Palestinienne de 11 ans, peut se détendre sur un terrain de football, avec un entraîneur envoyé par le club anglais Manchester City.
"Quand je joue au football, j’oublie tous mes problèmes", explique la fillette dans un sourire, avant de s’élancer sur le terrain poussiéreux où Alan Dixon, entraîneur d’un centre de formation aux couleurs de Manchester City au Liban, dirige les sessions.
Rayane fait partie des 200 footballeurs en herbe palestiniens et libanais âgés de 6 à 17 ans invités pendant quatre jours à s’initier aux techniques des stars mais surtout à prendre le temps de s’amuser un peu.
"Dans le camp de Burj el-Barajneh, il y a beaucoup de combats de rue, et l’électricité est tout le temps coupée", raconte Rayane, qui fait partie des 280.000 réfugiés palestiniens installés au Liban, selon l’UNRWA, le bureau de l’ONU chargé de les soutenir.
Les enfants ont peu d’espaces de jeu dans ces camps crasseux, mais Rayane doit aussi affronter un obstacle supplémentaire : "Certains disent que les filles ne devraient pas jouer au football. Mais on s’en fiche".
D’autres leur disent de ne pas se mêler aux enfants libanais, mais "le football c’est pour tout le monde. C’est ça qui me plaît le plus", assure-t-elle.
Sous un soleil qui tape, garçons et filles travaillent en petits groupes sur des exercices destinés à améliorer leurs dribles et leurs passes, avant de disputer un match. Ils apprennent aussi à jouer en levant la tête pour garder un oeil sur le terrain, et à communiquer rapidement pendant le jeu.
"Ce qui m’a impressionné, c’est que j’ai vu du très bon football ces derniers jours", affirme Alan Dixon, ancien défenseur du club anglais Oldham Athletic FC, pour qui les enfants sont en train d’apprendre beaucoup plus que juste des techniques de football.
"On apprend beaucoup de choses de la vie à travers le football", explique-t-il. "On fait partie d’une équipe, et on doit traiter avec des personnes différentes. On a besoin de communiquer".
Pour l’entraîneur, le football donne aux enfants un sentiment de confiance, qui manque souvent chez ceux qui grandissent dans des situations marginales, stressantes.
"Les camps de réfugiés palestiniens au Liban sont privés de nombreux droits fondamentaux", selon l’UNRWA, qui s’est associée avec Manchester City pour cet entraînement.
Systématiquement marginalisés dans ce petit pays de la Méditerranée, les Palestiniens "éprouvent de grandes difficultés dans leur vie quotidienne", souligne l’Unrwa sur son cite internet.
Les conditions de vie sont "stressantes dans les camps, où beaucoup de gens vivent dans des habitations surpeuplées", note Hoda el-Turk, responsable de la communication à l’UNRWA. "En l’absence d’espaces de récréation, les enfants n’ont aucun moyen de faire face au stress de leur environnement".
Guy al-Haj, un joueur libanais qui entraîne aux côtés d’Alan Dixon, explique que les enfants jouent bien, en raison notamment des difficultés qu’ils affrontent dans leur vie de tous les jours.
"Ils ne craignent rien, ils jouent dur, ils se jettent au sol, et font tout pour s’améliorer", affirme-t-il. "La plupart des stars du football professionnel sont issus de milieux défavorisés", remarque-t-il.
Même si cette activité ne dure que quelques jours, pour les enfants c’est "un rêve devenu réalité", estime Iman Omaiss, mère de trois jeunes footballeurs libanais de 14, 12 et 10 ans, qui arrivent sur le terrain vêtus de t-shirts jaunes de l’équipe du Brésil.
"J’attendais cet entraînement depuis des mois", explique son fils Hussein, 12 ans.
"Nous avons appris à mieux jouer et nous nous sommes bien amusés, mais nous avons aussi appris à accepter la défaite".

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