Israël/Palestine : début d’évacuation de la colonie sauvage de Migron

Plusieurs familles de colons israéliens ont commencé à évacuer volontairement dimanche l’implantation sauvage de Migron, la plus vaste de Cisjordanie occupée, à 48 heures de l’expiration d’un ultimatum de la Cour suprême d’Israël.
"Seize familles ont évacué volontairement Migron pendant la nuit. Elles ont été logées dans l’implantation voisine d’Ofra", a indiqué une porte-parole de la police à l’AFP.
Des dizaines de femmes et d’enfants quittaient leurs maisons tout en laissant leurs effets personnels sur place, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Sur les portes de certaines maisons de la colonie évacuée, il était écrit : "Migron, nous reviendrons", "Nous n’oublierons jamais le sionisme".
Les habitants évitaient de répondre aux questions des journalistes. Certains avaient placé des pancartes sur leurs voitures avec l’inscription : "S’il vous plaît ne prenez pas de photos".
Des forces de la police ont été déployées sur place pour prévenir tout incident tandis que des officiels distribuaient les ordres d’évacuation aux familles.
Quelques échauffourées ont éclaté entre plusieurs dizaines de jeunes colons radicaux d’impantations voisines, qui s’opposent à l’évacuation, et des garde-frontières, a indiqué la porte-parole de la police Louba Samri.
"Une cinquantaine de jeunes opposants à l’évacuation, qui vivent en dehors de Migron, ont tenté de perturber l’évacuation. Ils ont tous été évacués par les forces de l’ordre, à l’exception de quelques-uns qui se sont réfugiés sur des toits", a-t-elle précisé.
La Cour suprême a ordonné la semaine dernière l’évacuation d’ici au 4 septembre d’une cinquantaine de familles de Migron, implantation située au nord de Ramallah.
La colonie, la plus ancienne de Cisjordanie, est devenue un symbole du combat des colons contre les décisions de la Cour suprême, à qui ils reprochent de prendre des décisions systématiquement contraires à leurs intérêts.
Après l’évacuation, les habitations doivent être "déplacées" avant le 11 septembre. La Cour suprême avait déjà reporté l’application de l’évacuation, prévue initialement le 21 août.
Selon des documents judiciaires, Migron, construite en mai 2001 en partie sur des terres privées palestiniennes sans l’autorisation du gouvernement israélien, et censée être démantelée depuis dix ans, comptait environ 250 habitants en 2009.
Israël considère comme illégales les colonies sauvages construites sans l’accord du gouvernement.
Plus de 340.000 Israéliens habitent dans des colonies en Cisjordanie occupée, et plus de 200.000 autres dans une douzaine de quartiers érigés dans la partie orientale de Jérusalem occupée et annexée par Israël depuis juin 1967.
Aux yeux de la communauté internationale, cette annexion est illégale, de même que toutes les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, qu’elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien.