Dioncounda Traoré a été investi jeudi comme président intérimaire au Mali, brandissant la menace d'une « guerre totale et implacable » aux rebelles touaregs et aux groupes islamistes armés qui occupent tout le nord du pays.
L'ex-président de l'Assemblée nationale a prêté serment dans la matinée lors d'une cérémonie au Centre international de conférence de la capitale malienne, Bamako, devant plusieurs centaines de personnes.
Selon la Constitution malienne, Dioncounda Traoré doit assurer l'intérime de la présidence pendant une durée maximale de 40 jours afin d'organiser de nouvelles élections présidentielles.
Si la situation politique semble se stabiliser dans la capitale, avec un retour à l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat du 22 mars, la crise dans le nord du pays s'aggrave. Vendredi, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), important groupe de la rébellion touarègue du Mali, a proclamé "l'indépendance de l'Azawad".
La situation a teinté le discours du nouveau chef d'État. « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver le régime républicain », de « respecter et faire respecter la constitution » et « l'intégrité du territoire du Mali », a déclaré Dioncounda Traoré.
« J'ai conscience d'être le président d'un pays en guerre. [...] J'appelle les rebelles à mettre fin à tous leurs abus. » — Dioncounda Traoré
Le président intérimaire a appelé « avec insistance et avec fermeté » les groupes armés à « revenir dans les rangs, à arrêter les exactions, les pillages, les viols, à quitter les villes qu'ils ont occupées ». Il a averti : « [Devant un refus], « nous n'hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable et à bouter AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique], les trafiquants de drogue et les preneurs d'otages hors de nos frontières. »
Vingt jours après le coup d'État au Mali, les touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et des milices islamistes, dont Ansar Dine, ont pris les villes de Gao, de Kidal et de Tombouctou, et contrôlent les trois quarts du territoire malien. Les putschistes, qui ont dit avoir agi pour contrer l'incompétence du président dans la lutte contre la rébellion, n'ont fait qu'accélérer la progression des insurgés.
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