Le président palestinien Mahmud Abbas a affirmé mardi que le
secrétaire d’État américain John Kerry avait fait "des propositions
utiles et constructives" pour une reprise des négociations avec Israël,
se disant "optimiste" sur le résultat de ses efforts.
Par ailleurs, plus de deux tiers des Israéliens et des Palestiniens
(respectivement 68 et 69%) jugent faibles ou nulles les chances de
création dans les cinq ans d’un Etat palestinien à côté d’Israël, selon
un sondage conjoint du Palestinian Center for Policy and Survey Research
(PSR) à Ramallah et de l’Université hébraïque de Jérusalem publié
mardi.
"M. Kerry a fait des propositions utiles et constructives et nous ne
disons pas qu’elles soient mauvaises, mais elles nécessitent davantage
de précisions et d’explications pour que nous puissions reprendre les
négociations", a déclaré M. Abbas lors d’une conférence de presse
conjointe avec le chef du gouvernement italien Enrico Letta à Ramallah
(Cisjordanie).
"Nous sommes optimistes parce que Kerry est sérieux et déterminé à
parvenir à une solution. Nous espérons revenir aux négociations dans un
très proche avenir pour régler les questions fondamentales entre nous et
les Israéliens", a-t-il indiqué, rappelant que le secrétaire d’Etat
avait laissé derrière lui dimanche plusieurs de ses conseillers, en vue
d’un prochain retour dans la région.
Un dirigeant palestinien, Amin Maqbul, a reconnu mardi des "progrès"
lors de la dernière visite du chef de la diplomatie américaine,
précisant que "M. Kerry a confirmé l’engagement des Etats-Unis à
l’établissement d’un Etat palestinien sur les lignes de 1967", et citant
"des discussions sur la libération de prisonniers" palestiniens détenus
par Israël.
"La colonisation reste le principal obstacle à une reprise des
négociations", a-t-il affirmé à la radio officielle Voix de la
Palestine, appelant à "des pressions américaines sur le gouvernement (du
Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu".
"Nous voulons une date limite pour ces efforts, qui a déjà été
repoussée. Nous voulons savoir si ces efforts échouent afin de pouvoir
définir une stratégie alternative", a néanmoins indiqué M. Maqbul,
secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah, le mouvement de
Mahmud Abbas.
Selon l’enquête du PSR et de l’Université hébraïque, si une majorité
absolue d’Israéliens et de Palestiniens (62% et 53%) soutiennent une
solution à deux Etats, 51% des Israéliens pensent qu’elle risque
d’échouer à cause de la colonisation et 58% des Palestiniens qu’elle
n’est plus viable.
Une nette majorité (63% des Israéliens et 69% des Palestiniens) s’oppose
pourtant à une solution à un seul Etat binational dans lequel les deux
populations jouiraient d’une égalité de droits.
En outre, la reformulation par la Ligue arabe de son initiative de paix
de 2002, à l’instigation de M. Kerry, pour y incorporer la notion
d’échanges de territoires" sur la base des lignes de 1967, n’a pas
changé positivement l’opinion des Israéliens, souligne le sondage. Ils
sont 67% à s’y opposer et 24% à l’approuver, contre 59% et 36% en juin
2012.
La partie palestinienne du sondage a été réalisée en face à face sur un
échantillon de 1.270 personnes du 13 au 16 juin, avec une marge d’erreur
de 3%. L’échantillon israélien de 601 personnes a été interrogé par
téléphone du 14 au 21 juin, avec une marge d’erreur de 4,5%.
(02-07-2013)
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