L’armée égyptienne a assuré jeudi que l’appel de son chef à
manifester contre le "terrorisme" et la violence ne visait pas les
islamistes, qui avaient qualifié son discours d’"appel à la guerre
civile". "L’appel du général Abdel Fattah al-Sissi ne constituait pas
une menace envers un groupe politique en particulier", a indiqué le
porte-parole de l’armée dans un communiqué, alors que les partisans du
président islamiste Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par l’armée,
comptent manifester massivement vendredi. Le porte-parole, le colonel
Ahmed Ali, avait déjà déclaré mercredi soir que la déclaration du
général Sissi ne visait aucun groupe spécifique.
"J’appelle tous les Égyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi
pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme", a
déclaré mercredi le général Sissi, lors d’une cérémonie militaire.
Les Frères musulmans ont condamné un "appel explicite à la guerre
civile", après ce discours. Les Frères musulmans ont lancé un mot
d’ordre de manifestation vendredi à partir d’une trentaine de mosquées
du Caire et à travers le pays. Un dirigeant des Frères musulmans, Essam
el-Erian, avait rejeté dans une première réaction sur Facebook les
"menaces" du chef de l’armée et assuré qu’elles ne dissuaderaient pas
"des millions de personnes de continuer à manifester" pour le
rétablissement de M. Morsi, issu des Frères musulmans.
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Le pouvoir égyptien accuse Morsi de meurtre et enlèvement
Les autorités égyptiennes ont accusé vendredi l’ex-président déchu
Mohamed Morsi d’assassinats de militaires lors de son évasion de prison
en 2011, et de conspiration avec le Hamas, rapporte l’agence de presse
nationale MENA.
Un procureur a déjà interrogé Morsi, qui est en détention dans un lieu
tenu secret depuis sa chute début juillet, et l’a "confronté à des
preuves", ajoute l’agence.
La liste des charges retenues contre Mohamed Morsi est longue : incendie
criminel, destruction de documents de prison, "collaboration avec le
Hamas pour se livrer à des actions agressives dans le pays, en attaquant
des installations de la police, des officiers et des soldats".
Le nouveau pouvoir égyptien accuse aussi l’ancien chef d’Etat islamiste
d’avoir "tué des détenus, des officiers et des soldats, délibérément et
avec préméditation". L’acte d’accusation comprend également
"l’enlèvement de certains officiers et soldats".
La publication de ces accusations intervient quelques heures avant de
vastes manifestations des pro et des anti-Morsi au Caire qui font
craindre de nouveaux affrontements meurtriers.
Les Frères musulmans, l’organisation islamiste dont est issu le
président destitué, a qualifié ces accusations de "ridicules" et estimé
qu’elles constituaient le signe d’un retour à l’ancien régime d’Hosni
Moubarak, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire appuyé par
l’armée en février 2011.
"Elles (les accusations) ne sont absolument pas prises au sérieux. Nous
poursuivons nos manifestations dans la rue", a déclaré le porte-parole
de la confrérie, Gehad El Haddad.
"En fait, nous sommes convaincus qu’il y a aura davantage de gens qui
réaliseront ce que représente vraiment ce régime -le retour à l’ancien
Etat de Moubarak et à sa force brutale", a-t-il ajouté.
Le procureur chargé du dossier a ordonné un contrôle très strict des
informations et n’a autorisé la presse qu’à publier ses seuls
communiqués, arguant du secret de l’instruction et de la "sécurité
nationale".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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