Après, semble-t-il, de longues hésitations, l’Union européenne vient
de prouver une fois encore sa soumission à l’impéralisme américain et
son entière complicité avec l’entité sioniste. L’Union européenne vient
d’ajouter le Hezbollah libanais, ou plutôt sa « branche militaire »,
dans sa fameuse liste des organisations dites terroristes.
La classe politique libanaise est en émoi, car une telle décision
brouille entièrement la situation politique interne, qui balance entre
d’une part, une soumission respectueuse des diktats de la « communauté
internationale » et d’autre part, des efforts d’indépendance, puisés
précisément dans les armes de la résistance, ces armes que l’Union
européenne abhorre mais qu’elle n’a pas osé dénoncer comme
« terroristes » jusqu’à présent.
La déclaration de l’Union européenne témoigne non seulement de
l’alignement européen sur la politique impérialiste américaine, mais de
la supériorité du clan sioniste dans ce rassemblement hétérogène qui n’a
plus rien à voir avec l’idée d’une Europe différente ayant une
politique autonome.
Le sionisme, idéologie raciste et coloniale, est né en Europe ; la
colonisation sioniste de la Palestine n’a pu voir le jour que par les
efforts conjugués des impérialismes européens qui ont été plus sionistes
que les juifs eux-mêmes, en aidant militairement, économiquement,
humainement et politiquement l’invasion de la Palestine arabo-musulmane.
Avant même cette invasion, les Européens, britanniques en tête, avaient
même conçu, préparé les esprits et le terrain, pour faire admettre que
la Palestine était la terre antique des Juifs, alors que des centaines
d’études académiques prouvent le contraire, tous les jours. Ils avaient
préparé le terrain académique, par des fouilles archéologiques et des
« missions scientifiques » biaisées, pour faire croire que la Palestine
était inhabitée et qu’elle attendait les colons « salvateurs »
sionistes. Les Européens sont donc tout aussi responsables que l’entité
sioniste, de la Nakba, cet épisode sanguinaire et cruel où les bandes
terroristes sionistes ont tenté d’effectuer en Palestine ce que la
littérature européenne mensongère et falsifiée leur avait décrit, une
Palestine sans Palestiniens.
Si les peuples européens ont été longtemps trompés par le
« socialisme sioniste » et « le retour à Sion », à cause de leur
prédisposition coloniale à haïr les musulmans, les Arabes et tous les
peuples non européens, la situation a fondamentalement changé à présent,
puisque le sionisme en tant que tel est dénoncé par des couches de plus
en plus vastes de l’opinion publique européenne et puisque la critique
ne s’arrête plus désormais aux politiques des gouvernements sionistes,
mais à l’essence même de l’entité coloniale. Grâce aux musulmans et aux
Arabes qui vivent dans les pays européens, mais aussi à des courants
anti-impérialistes et anti-colonialistes indépendants des formations
politiques, des secteurs de la population se sont affranchis du racisme,
de l’islamophobie et surtout du sionisme.
Malgré le changement d’attitude d’une partie non négligeable de
l’opinion publique européenne envers l’entité coloniale, la politique
européenne est demeurée cependant fidèle à la colonie de peuplement juif
qu’elle a installée en Palestine. Si nous essayons d’évaluer cette
politique depuis l’Intifada al-Aqsa, alors que l’Europe se présente
comme le chantre de la démocratie et de la liberté, aucune mesure
concrète n’a été prise contre l’entité coloniale, mais juste des
« menaces » !
Des massacres de Palestiniens et de Libanais ont été commis, des
armes interdites ont été utilisées, des Palestiniens ont été assassinés,
arrêtés et emprisonnés pendant des années en violation des « droits de
l’homme » et des « conventions internationales », des crimes racistes,
des rafles quotidiennes, sans oublier le pillage des terres et de l’eau,
l’arrachage des arbres, la colonisation déclarée « illégale » par
l’Union européenne elle-même, par les Nations-Unies et même par
l’impérialisme américain.
Le chef de cette entité coloniale est un terroriste notoire, responsable
du massacre de Qana au Liban en 1996, mais aussi de la colonisation
juive dans al-Jalil, au nord de la Palestine. Ce raciste adulé par les
responsables politiques européens réclame la judaïsation de toute la
Palestine, mais aussi la suppression de l’UNRWA, agence des Nation-Unies
pour les réfugiés palestiniens, qui lui rappelle constamment le crime
commis en 1948, l’expulsion de plusieurs centaines de milliers de
Palestiniens de leurs terres et leur terre. Donc, à la manière du
terrorisme sioniste, en supprimant l’UNRWA, on supprime la question des
réfugiés et leur droit au retour !!!
Dans cette colonie sioniste, les droits des musulmans et des
chrétiens sont bafoués tous les jours, mais l’Union européenne ne s’en
soucie guère, alors qu’elle ne cesse de revendiquer la liberté de culte.
Dans quel lieu assiste-t-on à un filtrage des fidèles par l’armée, pour
leur permettre de prier dans leur mosquée, autre que dans l’entité
coloniale ? Dans quel lieu assiste-t-on à des interdictions de prier
dans une mosquée sous prétexte que cela dérangerait les Juifs,
c’est-à-dire les colons qui se sont emparés de force des terres
palestiniennes ? Sans mentionner les incendies de mosquées et d’églises,
les écrits haineux et les profanations des cimetières et des tombes.
Tout cela ne dérange pas l’Union européenne. Elle n’est dérangée ni par
le racisme, ni par la colonisation, ni par les pratiques humiliantes de
l’armée coloniale, ni par les traitements inhumains subis par les
prisonniers palestiniens, dont des dizaines frôlent la mort. N’est-ce
pas la preuve que l’entité coloniale sioniste est activement soutenue
par l’Union européenne ? N’est-ce pas la preuve que le fait même de se
défendre et de bouleverser l’équilibre stratégique instauré depuis
l’invasion de la Palestine, est ressenti comme une menace par l’Union
européenne, ou du moins certains pays européens qui la dominent ?
Ce qui dérange l’Union européenne, avant tout, c’est l’idée de la
résistance, de la résistance armée contre l’occupation, c’est le
développement et l’extension de cette résistance, pourtant jugée
légitime il n’y a pas si longtemps par les Nations-Unies. Aujourd’hui,
la « branche armée » du Hezbollah a été déclarée « terroriste », mais
depuis plusieurs années, trois formations palestiniennes combattantes et
résistantes sont déclarées « terroristes ». Il s’agit du Front
Populaire de Libération de la Palestine, dont le secrétaire général
Ahmad Saadate est prisonnier dans les geôles de l’occupation, du
Mouvement du Jihad islamique en Palestine, qui refuse même de participer
à un quelconque pouvoir issu des accords d’Oslo, et du Hamas. Trois
mouvements palestiniens sont déclarés, par l’Union européenne,
« terroristes » parce qu’ils prônent la lutte armée, parce qu’ils
considèrent que l’invasion sioniste de la Palestine est illégale et
parce qu’ils luttent pour le retour des réfugiés palestiniens à leurs
terres et leur terre.
Que l’Union européenne ait mis à profit la situation syrienne pour
ajouter le Hezbollah à la liste des organisations « terroristes » n’y
change rien, car depuis la naissance même du parti de la résistance
islamique, certains Etats européens, dont la France, s’agitaient et
réclamaient des mesures contre la résistance, jugée « terroriste ».
Comme l’a dit sayyed Hassan Nasrullah, « trempez votre liste et buvez
son jus ! » Aucune résistance dans le monde n’a jamais demandé aux
forces de la domination impériale, la permission de résister. Résister
est un droit, comme respirer. Résister à l’oppression est non seulement
un droit, mais un devoir, et nos martyrs tombés sur les champs de
bataille contre l’ennemi sioniste sont nos héros.
Fadwa Nassar
24 juillet 2013
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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