Le puissant syndicat tunisien UGTT a décidé lors d’une longue réunion
dans la nuit de lundi à mardi de réclamer le départ du gouvernement
dirigé par les islamistes après l’assassinat d’un député d’opposition,
selon son secrétaire général adjoint. La centrale syndicale n’a
cependant pas fixé d’ultimatum et n’a pas appelé à la dissolution de
l’Assemblée nationale constituante (ANC), revendication phare d’une
coalition hétéroclite de partis d’opposition. Le syndicat est par
ailleurs capable de paralyser le pays comme lors des grèves générales de
24 heures après les morts de Brahmi et Belaïd.
"L’UGTT appelle à la dissolution du gouvernement et à la composition
d’un gouvernement de compétence formé par une personnalité
consensuelle", a déclaré à l’antenne de la radio Mosaïque FM le
secrétaire général adjoint du syndicat, Sami Tahri. Il a aussi indiqué
que l’UGTT, forte de quelque 500 000 membres, était favorable à ce que
l’ANC vote sur le projet de Constitution, dont l’élaboration est à la
peine depuis des mois. Le syndicat réclame cependant une évaluation
indépendante du texte.
Le syndicat a adopté une position bien plus nuancée qu’une large partie
de l’opposition qui comptait sur la puissante centrale syndicale pour
obtenir la dissolution de l’ANC et du gouvernement. Le Premier ministre
Ali Larayedh du parti islamiste Ennahda a rejeté lundi les appels à la
démission de son cabinet, tout en proposant des élections le 17
décembre. Pour qu’un tel scrutin puisse avoir lieu, la Constitution et
un code électoral doivent être adoptés, alors qu’une multitude de
calendriers électoraux n’ont pas été respectés.
La Tunisie a été plongée dans une nouvelle crise politique, marquée par
des manifestations et des heurts sporadiques à travers le pays, depuis
l’assassinat jeudi du député de gauche nationaliste Mohamed Brahmi. Le
meurtre a été attribué à la mouvance salafiste djihadiste. La tension
est montée d’un cran lundi soir lorsque huit militaires ont été
sauvagement tués dans une embuscade perpétrée dans une zone frontalière
de l’Algérie où al-Qaida est active.
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Un parti allié aux islamistes veut un gouvernement d’union nationale
Le parti tunisien Ettakatol, formation laïque de centre gauche alliée
aux islamistes au pouvoir, a réclamé mardi la formation d’un
gouvernement d’union nationale après la mort de huit militaires dans une
zone où al-Qaida est active. "L’unité nationale est une obligation pour
tous les Tunisiens de tous les bords politiques. Nous appelons tous les
partis et organisations à assumer leurs responsabilités devant les
Tunisiens et à former un gouvernement d’union nationale", a indiqué
Ettakatol dans un communiqué.
Le parti dirigé par le président de l’Assemblée nationale constituante
(ANC) Mustapha Ben Jaafar n’a cependant fixé aucun ultimatum à Ennahda,
le parti islamiste à la tête du gouvernement, et n’a pas évoqué son
éventuel retrait du cabinet actuel. Lundi après-midi, le Premier
ministre Ali Larayedh a exclu dans un discours très ferme de dissoudre
son gouvernement ainsi que l’ANC, les revendications phares d’une
coalition hétéroclite de partis d’opposition.
Ettakatol a expliqué sa position par la mort de huit militaires lundi
dans une embuscade au mont Chaambi dans l’ouest du pays, près de
l’Algérie, où un groupe armé lié à al-Qaida est actif. La Tunisie est
plongée dans une nouvelle crise politique depuis jeudi et l’assassinat
d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi, le deuxième du genre depuis le
début de l’année, prêté à la mouvance salafiste djihadiste.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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