Des groupes jihadistes liés au réseau Al-Qaïda ont pris en otages
environ 200 civils kurdes après de violents combats avec des combattants
kurdes dans deux villages du nord-est de la Syrie, pays en proie à la
guerre, a rapporté une ONG syrienne mercredi.
Ailleurs en Syrie où les combats entre insurgés et forces du régime de
Bachar al-Assad ne connaissent pas de répit, six fonctionnaires d’un
"centre de recherches scientifiques" à Damas ont été tués dans une
attaque rebelle alors l’armée bombardait sans relâche plusieurs régions
tenues par la rébellion.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), "les
combattants du front Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au
Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tall Aren dans la
province d’Alep et assiègent un autre village proche, Tall Hassel. Ils
retiennent en otages environ 200 civils parmi les habitants des deux
villages", a précisé dans un communiqué.
Selon le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les jihadistes ont
emmené ces civils dans un lieu non précisé et on ignorait dans
l’immédiat les intentions des assaillants à leur égard et leurs
exigences pour les libérer.
Les combats dans les deux villages kurdes ont "éclaté dimanche à l’aube
après l’appel d’un des chefs de l’EIIL à aller affronter la brigade
kurde" relevant de l’Armée syrienne libre (ASL), la principale
composante de la rébellion, a précisé M. Abdel Rahmane.
Les jihadistes ont alors lancé un assaut contre le siège d’un bataillon
de cette brigade à Tall Hassel tuant son chef, a-t-il précisé à l’AFP.
L’assaut a provoqué de violents combats entre kurdes et jihadistes dans
les deux villages qui ont coûté la vie jusqu’à mercredi à "16 kurdes
dont 11 combattants" et à 10 jihadistes dont un dirigeant d’Al-Nosra,
selon l’OSDH.
Depuis deux semaines, de violents combats opposent dans le nord et le
nord-est syrien les jihadistes aux combattants kurdes qui ont réussi à
chasser les islamistes de plusieurs secteurs, le plus important étant la
localité de Ras al-Aïn, à la frontière turque.
Ces combats ont fait des dizaines de morts des deux côtés, alors que la
Syrie est dévastée par une guerre civile entre régime et rebelles
déclenchée par une révolte populaire durement réprimée par le pouvoir
depuis mars 2011.
Plus de 100.000 personnes ont péri dans le conflit et des millions de
Syriens ont fui leur pays pour se réfugier dans les pays voisins ou
ailleurs, selon l’ONU. La Ligue arabe et l’Organisation de la
coopération islamique ont appelé à un cessez-le-feu à l’occasion de la
fin du mois de jeûne musulman du ramadan la semaine prochaine.
A Damas, six employés ont été tués et 19 autres ont été blessés
lorsqu’un obus de mortier "tiré par des terroristes (rebelles)" a touché
le bus qui les transportait vers ce centre à Barzé, selon l’agence
officielle Sana.
Dans la province de Damas, deux notables syriens qui faisaient office de
médiateurs entre loyalistes et insurgés ont été assassinés à Zabadani,
selon Sana et l’OSDH qui s’appuie sur un large réseau de militants et
sources médicales en Syrie. Sana a indiqué qu’ils ont été abattus par
"des terroristes".
Dans le nord du pays, où l’armée perd du terrain, des combats ont éclaté
à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d’Alep capturée par les
insurgés et que le régime tente de reprendre. C’est dans cette localité
que régime et rébellion se sont mutuellement accusés en mars d’avoir
utilisé des armes chimiques.
Le régime assoit de son côté son pouvoir notamment à Homs (centre), où
ses troupes, appuyées par le Hezbollah libanais, ont repris lundi le
quartier clé de Khaldiyé après un mois de violents bombardements aériens
qui ont laissé le secteur en ruines.
Depuis, l’armée bombarde la Vieille ville, dernier bastion rebelle à
Homs, dans le but de reprendre le contrôle total de cette troisième
ville de Syrie.
Le pape François a exprimé pour sa part sa préoccupation sur le sort
d’un père jésuite italien, Paolo Dall’Oglio, après des informations non
confirmées sur l’enlèvement de ce religieux critique du régime par des
membres d’Al-Qaïda.
Alors que le conflit a aussi une dimension confessionnelle , le chef
d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a qualifié le Hezbollah d"exécutant du
projet iranien en Syrie", en référence au soutien indéfectible de l’Iran
chiite à Damas.
(31-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
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