Le régime syrien a repris lundi aux mains des rebelles un quartier clé
de Homs, troisième ville de Syrie et un des symboles de la révolte, au
terme d’une violente offensive d’un mois, un nouveau succès militaire
pour Bashar el-Assad. Entre-temps dans le Nord, des djihadistes
combattant les troupes du régime du président Bashar el-Assad ont pris
le contrôle d’une zone stratégique à la périphérie nord d’Alep, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
À Homs, des militants antigouvernementaux ont affirmé que le régime
contrôlait "90 %" du quartier de Khaldiyé. Il s’agit du deuxième succès
militaire pour le régime en moins de deux mois : le 5 juin, l’armée
avait pris Qusseir (centre-ouest), ville de la province de Homs qui
était tenue par les rebelles depuis un an. "Effondrement de la citadelle
des terroristes à Khaldiyé. On est de plus en plus victorieux", a
annoncé la télévision d’État en montrant des soldats brandissant leurs
armes et le drapeau syrien en signe de victoire.
La prise de Khaldiyé, un des hauts-lieux de la rébellion, signifie que
le régime n’a plus devant lui que quelques zones rebelles, notamment
dans le Vieux Homs, avant la chute totale de cette ville. Un officier a
ainsi affirmé à la télévision publique que l’armée allait "poursuivre
les terroristes dans tous les autres quartiers de Homs". "La prise de
Khaldiyé facilite (pour l’armée) la conquête de la vieille ville et
d’autres quartiers comme Qussur. Si Homs tombe, le nord de la Syrie
sera coupé du sud", a souligné le militant de Homs Mahmud al-Luz,
contacté par Internet. Un contrôle total de Homs permettrait aussi au
régime de sécuriser la route allant de Damas vers le littoral et qui
traverse Homs.
Comme Qusseir, Khaldiyé a été soumis à d’intenses bombardements
quotidiens de l’artillerie et de la puissante armée de l’air du régime.
L’armée a bénéficié aussi du soutien du Hezbollah libanais, allié
indéfectible du pouvoir dans sa guerre contre les rebelles. Les "combats
les plus violents en un mois" s’y sont déroulés lundi matin, selon
l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et sources
médicales en Syrie. "Nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre", a
pour sa part assuré Abu Rami, un militant de la ville. "Si Homs tombe
en entier, que Dieu nous en garde, l’opposition serait complice (...) de
la communauté internationale en accédant à sa demande de sacrifier la
révolution au profit d’une solution politique", a-t-il ajouté.
Les rebelles reprochent aux pays occidentaux de ne pas leur avoir fourni
d’armes pour faire face à la puissance de feu des troupes de Bashar
el-Assad. "Le régime met la main sur un quartier fantôme, sur une terre
brûlée, sur des décombres", commente de son côté Rami Abdel Rahmane,
président de l’OSDH. Selon lui, "les civils avaient fui (Khaldiyé) il y a
plus de deux semaines".
L’armée était parvenue samedi à s’emparer de la mosquée historique
Khaled Ben Walid, symbole de la révolte contre le régime , après avoir
détruit en début de semaine le mausolée de Khaled Ben Walid, un
compagnon du prophète Mahomet. Face aux succès de l’armée dans la région
de Homs, des combattants djihadistes ont pris le contrôle de la ville
de Dahret Abed Rabbo, a indiqué l’OSDH, son président parlant d’une
conquête "importante et stratégique" pour les rebelles.
D’après un militant basé à Alep, Mohammed al-Khatib, cette ville est
importante, car elle "est située sur une colline, surplombant plusieurs
zones importantes". Les rebelles avaient avancé au cours des récentes
semaines dans le Nord, dans la province d’Alep, où ils ont pris
notamment la ville de Khan al-Assal, mais aussi dans la province de
Deraa (sud), où les insurgés ont pris des localités et des barrages. Sur
un autre front, un commandant kurde et trois chefs du Front djihadiste
Al-Nosra ont été tués dans de nouveaux combats dans le secteur de Tal
Hassel en banlieue d’Alep, a indiqué l’OSDH. Les habitants kurdes de Tal
Hassel ont fui alors que les combats faisaient rage. Le conflit en
Syrie a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU, sans qu’aucune solution
ne se profile à l’horizon.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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