Des centaines d’habitants de Sidi Bouzid, où est né le député
opposant Mohamed Brahmi assassiné jeudi se sont déplacés à Tunis pour
ses funérailles ce samedi, alors que cette ville est gagnée par la
contestation.
Selon un journaliste de l’AFP, des centaines d’habitants ont pris la
route à l’aube pour Tunis après une nuit agitée durant laquelle des
heurts ont eu lieu entre la police et des jeunes manifestants qui ont
bloqué la circulation et mis le feu à des pneus.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser et un
policer a été hospitalisé après s’être blessé en tombant d’un véhicule
circulant à toute allure.
Sidi Bouzid, ville déshéritée qui a donné naissance au soulèvement
contre le régime de Ben Ali en 2011, a entamé un mouvement de
désobéissance encadré par le Front populaire (alliance de la gauche) et
la section régionale de la centrale syndicale UGTT.
Un conseil des notables a été mis en place pour la gestion des affaires
de leur cité jusqu’à la chute du pouvoir actuel, mot d’ordre des
manifestants depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, tué jeudi par balles
devant son domicile, près de Tunis.
Des conseils similaires ont été créés dans trois localités dépendant du
chef-lieu Sidi Bouzid : Regueb, Mekessi et Menzel Bouzaine, selon la
même source.
"Sidi Bouzid n’est plus sous l’autorité centrale et ne reçoit plus
d’ordre de la part du gouvernement", dirigé par le parti islamiste
Ennahda tenu pour responsable du meurtre, a déclaré à la radio Touhami
Abdouli, ancien secrétaire d’Etat originaire de la ville. Selon lui,
Ennahda est le seul responsable de ce qui arrive actuellement à la
Tunisie", a-t-il affirmé.
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Le cortège funèbre de Brahmi a quitté son domicile
Une foule émue a assisté samedi matin au départ du cortège funèbre du
député assassiné Mohamed Brahmi qui a quitté son domicile à l’Ariane (10
km au nord de Tunis) sous escorte militaire pour le cimetière d’El
Jellaz à Tunis.
Enveloppé du drapeau national, rouge et blanc, et escorté par des
voitures militaires, le cercueil a quitté le domicile du défunt un peu
avant 10H00 locales (09H00 GMT) et devait emprunter un parcours longeant
l’Avenue centrale Habib Bourguiba de Tunis sur le chemin du cimetière
dans le sud de la capitale, selon un journaliste de l’AFP.
La foule comptait notamment des proches et camarades du défunt en
l’absence de responsables du gouvernement dirigé par les islamistes
d’Ennahda, dont la présence n’était pas souhaitée par la famille.
La mise en terre devrait avoir lieu à la mi-journée dans le "caré des
martyrs" où repose déjà l’autre opposant de gauche Chokri Belaïd,
assassiné lui aussi par balles devant son domicile en février dernier.
Opposant nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi a été tué jeudi de 14
balles tirées à bout portant devant son domicile, sa famille accusant
Ennahda et les autorités imputant le meurtre à un islamiste salafiste
proche d’Ansar Ashariaa, une organisation jihadiste liée à Al-Qaïda.
Ces funérailles ont lieu au lendemain de manifestations anti-gouvenementales parfois violentes à travers le pays.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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