Un attentat suicide aux explosifs a tué lundi au moins 25 personnes à
Mossoul dans le nord de l’Irak, quelques heures après la mort de 26
membres de forces de sécurité et l’évasion de centaines de détenus, liés
pour certains au réseau islamiste al Qaïda, à l’issue d’attaques contre
deux prisons près de Bagdad.
La multiplication des violences souligne la détérioration de la sécurité
en Irak, deux jours après la mort de trente personnes dans plusieurs
attentats à la voiture piégées contre des quartiers chiites de Bagdad.
Des kamikazes ont fait exploser dans la nuit des voitures piégées en
enfonçant les portes de la prison d’Abu Ghraïb, dans la banlieue ouest
de Bagdad, tandis que d’autres assaillants ont attaqué les gardes à
l’aide de mortiers et de roquettes.
Les renforts envoyés de Bagdad se sont ensuite heurtés à des groupes
d’attaquants sur la route qui mène à la prison, à l’intérieur de
laquelle de nouveaux kamikazes sont entrés à pied et ont fait exploser
leurs gilets remplis d’explosifs.
Dix policiers et quatre assaillants ont été tués au cours des combats,
qui n’ont pris fin que lundi matin avec l’intervention de l’armée, alors
que des centaines de prisonniers s’étaient déjà enfuis.
"Le nombre d’évadés dépasse 500, dont la plupart sont des responsables
d’Al Qaïda qui ont été condamnés à mort", a expliqué Hakim al Zamili, un
responsable de la commission parlementaire de sécurité et de défense.
"Les forces de sécurité en ont arrêté certains, mais les autres sont
toujours en liberté."
A Tadji, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bagdad, une attaque
semblable a eu lieu, tuant seize soldats et six assaillants, mais les
gardes ont empêché les détenus de s’évader.
"Il s’agit manifestement d’une attaque terroriste menée par Al Qaïda
pour libérer des terroristes condamnés", a expliqué un responsable de la
sécurité, tandis que plusieurs sources évoquent des complicités au sein
des prisions.
Les attaques d’islamistes sunnites, appartenant parfois à l’Etat
islamique d’Irak, la branche locale d’al Qaïda, se sont multipliées ces
derniers mois contre la communauté chiite, qui domine le gouvernement
irakien.
A Mossoul, à 390 kilomètres au nord de Bagdad, le conducteur d’un
véhicule bourré d’explosifs a provoqué une explosion près d’un convoi de
l’armée irakienne lundi matin, dans l’est de la ville, et a tué au
moins 22 militaires et trois passants.
Dans l’ouest de Mossoul, une autre attaque a tué quatre policiers.
On ignore qui est à l’origine de ces deux attaques, mais les attentats
suicide sont en général aussi attribués à Al Qaïda, qui regroupe
actuellement ses hommes à Mossoul, troisième ville d’Irak et capitale de
la province de Ninive, à prédominance sunnite.
Près de 600 personnes ont été tuées dans des attaques à caractère
politique en Irak depuis le début du mois. On est toutefois encore loin
des sommets atteints durant les années 2006 et 2007, quand on recensait
plus de 3000 morts par mois.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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