lundi 1 juillet 2013

Israël/Palestine : John Kerry prolonge sa mission au Moyen-Orient

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry devait mettre fin dimanche à sa mission au Proche-Orient, sans percée apparente, après des navettes marathon entre Israéliens et Palestiniens pour tenter d’arracher un accord sur la relance du processus de paix à l’arrêt depuis trois ans.
Au quatrième jour de sa mission, M. Kerry a repris son bâton de pèlerin dimanche matin pour rencontrer le président palestinien Mahmud Abbas une dernière fois —la troisième en 72 heures— avant de quitter la région.
Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu jusqu’à quatre heures du matin avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest. La ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des pourparlers avec les Palestiniens, le conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror et l’émissaire spécial de Netanyahu pour le processus de paix, l’avocat Yitzhak Molcho, ont pris part aux discussions.
Rien de substantiel n’a filtré des conversations. Mais à l’ouverture du conseil des ministres, Netanyahu a de nouveau insisté sur la nécessité d’assurer la sécurité d’Israël —"Nous ne transigerons pas sur la sécurité", a-t-il répété— en cas d’accord de paix avec les Palestiniens qui de toute façon sera soumis à un référendum populaire.
M. Kerry, qui a passé au total la bagatelle de treize heures à discuter avec Netanyahu depuis jeudi, doit donner une brève conférence de presse à l’aéroport de Tel Aviv en début d’après-midi avant de gagner Bruneï où il doit assister lundi à une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays asiatiques.
"Kerry a la volonté de faire tout le travail nécessaire pour faire avancer ce processus de façon significative", a souligné samedi soir un responsable américain sous couvert de l’anonymat.
Mais selon la radio militaire israélienne, il n’est pas parvenu à obtenir un engagement des deux camps à revenir à la table des négociations, son objectif prioritaire.
Les conseillers de M. Kerry avaient déjà minimisé l’espoir d’une percée imminente dans le processus de paix, espérant plutôt avancer par étapes vers la mise en place de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
Mahmud Abbas réclame pour les reprendre un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base des discussions.
Le président palestinien a également demandé la libération des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël —un des dossiers cruciaux discutés avec M. Kerry et qui pourrait permettre de débloquer l’impasse.
Netanyahu rejette catégoriquement de telles "conditions préalables", assurant en revanche qu’il est disposé à négocier à tout moment.
Par ailleurs, selon des médias israéliens, la municipalité israélienne de Jérusalem devrait donner lundi son feu vert à la nouvelle étape d’un projet de construction de 930 logements à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, interrogé par l’AFP, a aussitôt estimé qu’il s’agissait de "la réponse du Premier ministre Benjamin Netanyahu à tout ce que dit Kerry, à ses idées et à tous ses efforts".
"Netanyahu seul est responsable de cette tentative de sabotage de la mission de Kerry et de la destruction de la solution à deux Etats (palestinien et israélien) qui a le soutien de la communauté internationale", a-t-il accusé.
Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement achoppé sur le contentieux de la colonisation.

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John Kerry prolonge sa mission au Moyen-Orient
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prolongé d’une journée samedi ses navettes intensives entre dirigeants israéliens et palestiniens, suscitant moult spéculations sur la relance du processus de paix à l’arrêt depuis trois ans.
Au troisième jour de sa mission, M. Kerry a fait le trajet en hélicoptère, un itinéraire auquel il est désormais habitué, entre Jérusalem et Amman où il s’est entretenu pendant deux heures avec le président palestinien Mahmud Abbas.
Il a ensuite pris le chemin inverse pour une nouvelle rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Netanyahu le recevait dans la soirée dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest, en compagnie de la ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des pourparlers avec les Palestiniens, du conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror et de son émissaire spécial pour le processus de paix, l’avocat Yitzhak Molcho.
"Nous travaillons dur", a répondu M. Kerry interrogé sur les progrès des négociations après deux heures passées au domicile de M. Abbas dans la capitale jordanienne.
M. Kerry a annulé un dîner prévu à Abou Dhabi sur le conflit syrien pour pouvoir poursuivre ses navettes, un changement de programme qui pourrait être de bon augure pour les négociations.
Les conseillers de M. Kerry ont cependant minimisé l’espoir d’une percée imminente dans le processus de paix, espérant plutôt avancer par étapes vers la mise en place de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
Le chef de la diplomatie américaine s’est excusé par téléphone auprès de son homologue émirati, espérant remettre à plus tard sa visite destinée à coordonner l’aide aux rebelles syriens, a indiqué Marie Harf, la porte-parole de département d’Etat américain.
Mme Harf a précisé que le secrétaire d’Etat maintenait sa visite au Bruneï pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères du Sud-Est asiatique et ses homologues russe et chinois, qui débute lundi.
Ce changement de calendrier trahit l’intensité de ces négociations à huis clos que les responsables américains veulent garder discrètes pour préserver le processus diplomatique.
John Kerry, qui a passé au total sept heures à s’entretenir avec Netanyahu depuis jeudi, devrait s’exprimer devant la presse avant de quitter la région dimanche.
"Des sources diplomatiques (israéliennes) m’ont parlé de la possibilité d’un sommet à quatre à Amman la semaine prochaine. Mais avec l’annulation d’une conférence de presse prévue aujourd’hui (samedi, à Amman), il semble qu’il n’y ait toujours rien à annoncer", a déclaré à la radio l’analyste diplomatique Chico Menashe.
Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement tourné court.
L’Autorité palestinienne exige pour les reprendre un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.
M. Netanyahu rejette de telles "conditions préalables" mais assure qu’il est disposé à discuter.
Après son second rendez-vous avec Netanyahu vendredi, M. Kerry a dîné avec le président israélien Shimon Peres qui lui a assuré qu’il existait "parmi la population (israélienne) une majorité claire pour le processus de paix et une solution à deux Etats".
Mais malgré l’enthousiasme de Peres, un récent sondage a montré le scepticisme des Israéliens concernant le processus de paix. Netanyahu, qui n’a jamais été une colombe, est depuis janvier à la tête d’une coalition plus réticente encore que la précédente au sujet des négociations.
Mahmud Abbas est quant à lui confronté à des divisions côté palestinien. Le chef du gouvernement islamiste du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, l’a appelé vendredi à ne pas tomber dans "le piège des négociations".

(30-06-2013)

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