lundi 1 juillet 2013

Égypte : démission de parlementaires en soutien aux opposants

À la veille du premier anniversaire de l’investiture de Mohamed Morsi, la tension monte en Égypte. Plusieurs députés sortants, favorables à la laïcité, ont démissionné ce samedi du Conseil consultatif égyptien (la Choura) pour afficher leur soutien aux opposants du président islamiste Mohamed Morsi alors qu’une manifestation monstre est prévue dimanche pour réclamer son départ. Au moins huit parlementaires ont officiellement démissionné et plusieurs autres ont présenté leur démission qui n’a pas encore été acceptée, a indiqué dans un communiqué Ahmed Fahmy, le porte-parole du Conseil de la Choura, la chambre haute du Parlement dominée par les islamistes. La Choura joue d’habitude un rôle secondaire, mais depuis la dissolution de la chambre basse du Parlement en juin 2012, elle détient l’ensemble du pouvoir législatif en Égypte jusqu’à la tenue de nouvelles élections.
Ces démissions interviennent alors que l’Égypte est profondément divisée entre les partisans du président, pour qui il épure les institutions corrompues, et ses détracteurs qui l’accusent de concentrer le pouvoir aux mains des islamistes. "Nous leur avons donné une chance de réconciliation mais ils ne l’ont pas saisie", a expliqué Mona Makram Ebeid, l’une des démissionnaires. Ihab al-Kharrat, à la tête du comité des droits de l’homme au sein de la Choura, a indiqué qu’au moins 22 membres avaient présenté leur démission. "Nous démissionnons en soutien aux 22 millions d’Égyptiens qui n’accordent plus leur confiance à Morsi", a-t-il précisé à l’AFP.
Ce chiffre fait référence au nombre de signatures que la campagne Tamarrod (rébellion en arabe) affirme avoir rassemblées samedi sur une pétition réclamant la démission du président et la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Les organisateurs de la campagne qui réclame la démission du président islamiste ont déclaré samedi, par la voix de leur porte-parole Mahmoud Badr, que leur pétition avait "recueilli 22 134 465 signatures". Le dernier chiffre avancé par la campagne faisait état de 15 millions de signatures. Avec une population de plus de 80 millions d’Egyptiens, ce chiffre est supérieur à celui des électeurs ayant voté pour Mohamed Morsi - 13,23 millions, soit 51,7 % des suffrages exprimés - au second tour de la présidentielle en juin 2012. Les partisans du président font toutefois valoir que cette pétition n’a pas de valeur constitutionnelle et que seules des élections peuvent décider du maintien ou du départ d’un chef d’Etat.

(29-06-2013)

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