Le président américain, Barack Obama, a menacé lundi de «conséquences» son homologue syrien Bashar al-Assad s’il faisait usage d’armes chimiques, un responsable américain affirmant que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin.
«Plusieurs indices nous laissent penser qu’ils sont en train de mélanger des précurseurs chimiques», a révélé un responsable américain, évoquant le gaz sarin et donnant corps aux mises en garde américaines tout au long de la journée.
Barack Obama a pris à témoin Al- Assad. «Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable. Si vous commettez l’erreur tragique d’utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en répondrez», a prévenu le président américain lors d’une allocution à Washington.
A Prague, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a adressé un «avertissement très sévère» aux dirigeants syriens. Les Etats-Unis sont «inquiets à l’idée qu’un régime de plus en plus assiégé [...] réfléchisse à l’utilisation d’armes chimiques contre les Syriens», a renchéri le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. Pour Washington, l’utilisation d’armes chimiques constituerait le franchissement d’une «ligne rouge».
Le gaz sarin est un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète puis la mort. Ses précurseurs chimiques sont stockés séparément pour éviter tout accident, le fait de les mélanger constitue une étape vers sa militarisation.
La Jordanie, frontalière de la Syrie, a jugé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Judeh, en visite à Washington, que l’usage de ces armes «changerait la donne» et provoquerait une intervention internationale.
Mais Damas a aussitôt «réaffirm[é] qu’[il] ne fera pas usage de ce genre d’armes, si elle en possède, contre son peuple», selon une source au ministère des Affaires étrangères citée par l’agence de presse officielle Sana.
Sur le terrain, l’ONU «va suspendre ses missions dans le pays jusqu'à nouvel ordre» et retirer son «personnel non essentiel» de Syrie, a déclaré son porte-parole, Martin Nesirky. Même chose pour l’Union européenne, qui a «décidé de réduire ses activités à Damas à leur minimum».
Le régime peut tomber «à n’importe quel moment»
Selon Irin, l’agence de presse de l’ONU, les Nations unies ont aussi suspendu tous les déplacements en dehors de Damas et retiré certaines agences de la ville d’Alep (nord), théâtre de combats entre l’armée et les rebelles. «La situation sécuritaire est devenue extrêmement difficile, y compris à Damas», a expliqué Radhouane Nouicer, coordinateur de l’aide humanitaire en Syrie, cité par Irin.Après vingt mois de violences, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a estimé que le régime syrien pouvait tomber «à n’importe quel moment».
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