dimanche 2 décembre 2012

Palestine : La bataille de Gaza, une nouvelle étape de la lutte contre l’ennemi sioniste ( Ramadan Abdallah Shallah, secrétaire général du Jihad islamique en Palestine )

Dans une interview sur la chaîne « Falastin Al-Yawm », dr. Ramadan Abdallah Shallah, secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine, a affirmé que la récente bataille entre l’ennemi sioniste et la résistance palestinienne dans la bande de Gaza s’est soldée par une victoire de la résistance, et que cette bataille représente une nouvelle étape de la lutte palestinienne vers la libération et la liberté.
Immédiatement après le discours du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à l’ONU et au moment du vote positif de l’Assemblée Générale, dr. Ramadan Abdallah répondait aux questions du journaliste sur la signification du vote à l’ONU, la résistance à Gaza, la réconciliation palestinienne et le rôle de l’Egypte dans la bataille de la libération.

Suivent de larges extraits de cette interview :
 
A propos du vote par l’ONU de l’admission de l’Etat palestinien comme Etat observateur et non membre, vote qui a obtenu 138 voix, dr. Ramadan a déclaré : Refus d’un Etat palestinien dans les frontières de 67
« A la lumière du discours du président de l’Autorité palestinienne aux Nations-Unies, qui fut considéré comme une victoire importante pour le peuple palestinien et une occasion historique, il est important d’apporter un éclairage sur cette initiative. D’abord, nous nous demandons de quelle Palestine il s’agit ? S’il s’agit de la patrie entière, de la Palestine, du fleuve à la mer, il est normal que nous bénissions ce pas, mais il ne s’agit que de fixer une limite au droit palestinien, au droit de la nation sur toute la Palestine selon la résolution de partage, qui avait été refusée par la nation toute entière à l’époque, et d’accepter un Etat dans le cadre du partage, qui a été largement entamé depuis, puisque le programme provisoire puis la déclaration d’indépendance en 1988 ne réclament qu’un Etat dans les frontières de 67 (et non selon les frontières de 67), où l’occupant sioniste a confisqué la moitié de la Cisjordanie. Aujourd’hui on nous dit qu’il n’y a plus de Palestine du fleuve à la mer, toute la Palestine, et il n’y a même plus de Palestine selon la résolution de partage, il y a une nouvelle Palestine, et de nouveau, nous demandons à l’occupant de bien vouloir accepter de retourner à la table des négociations pour poursuivre ce qui reste à discuter, puisque les négociations étaient dans l’impasse, mais celles-ci avaient déjà fixé des limites au droit palestinien. Donc, sur le plan stratégique, ce pas suscite de grandes craintes, confirmées par le discours que nous avons entendu. Il y a, dans cette initiative, quelques acquis tactiques, dans le cadre du processus de règlement, que certains jugent positifs, et dans le cadre de ce qui s’appelle « la légalité internationale » qui est en fait inique puisqu’elle a fondé Israël, l’a protégé et l’a entretenu, des acquis positifs comme le fait de se diriger vers tel ou tel tribunal, ou d’intégrer telle ou telle institution ; nous parlons de quelques acquis inutiles face à une grande injustice consistant à supprimer 80% de notre droit historique, doctrinaire, juridique et islamique, et selon tous les critères, notre droit sur notre terre, la Palestine. C’est pourquoi entre les maigres gains tactiques et la perte stratégique, et dans le cadre de la guerre de Gaza et de la division interpalestinienne, nous avons préféré ne pas participer. Nous avons clairement dit à l’Autorité palestinienne et aux frères en Egypte, que nous n’approuvons pas ce pas mais que nous ne lutterons pas contre. Laissons le temps et les jours et la réalité sur le terrain prouver ce que ce pas va générer. Même Netanyahu vient de déclarer que rien ne changera en fait, après l’admission à l’ONU comme état non membre. La position israélienne envers cette initiative n’a jamais été sincère, puis des faits nouveaux sont intervenus. Abu Mazen a déclaré dans son discours « c’est la dernière chance pour sauver la solution de deux Etats ». En réalité, c’est le sommet de ce qui est proposé sur le plan international, avec l’approbation sioniste. Si la solution des deux Etats n’est pas appliquée, c’est alors la solution d’un seul Etat (que nous refusons par ailleurs pour diverses considérations) obtenu par la voie pacifique qui devra être appliqué, ce que refuse nettement l’ennemi sioniste à cause des considérations démographiques.
Le secrétaire général du Jihad islamique a ajouté que cette solution (les deux Etats) fermait la porte à toutes les autres solutions et réservait une place à la solution des deux Etats en attendant l’application de la vision sioniste. « L’ONU a reconnu en 1974 l’OLP comme membre observateur, c’est-à-dire il y a plus de trente ans. Nous devons attendre trente autres années, pour un Etat observateur, pour qu’il y ait la solution à deux Etats, selon la vision sioniste. C’est le fondement de la position sioniste, dont le seul souci est d’entériner « Israël en tant qu’Etat juif ». L’Etat sioniste sait également que l’Autorité palestinienne est en train de vendre une nouvelle illusion au peuple palestinien. Israël le savait, mais il y a une autre raison au changement de langage des sionistes. Israël, l’occident et le monde ont lu la guerre de Gaza qui a signifié : Netanyahu, si tu refuses la solution à deux Etats, attends la solution accumulée par la résistance et le peuple palestinien, qui vont de victoire en victoire, depuis une décennie. Mahmoud Abbas s’est plaint disant que le monde ne ressentait pas qu’un Etat manque dans le monde. En réalité, le monde ressent qu’il y a un Etat de trop dans le monde, c’est Israël. La personne qui a présenté Abou Mazen à l’ONU a déclaré qu’il ne faut pas occuper la terre des autres par la force, mais est-ce qu’Israël a pris la Palestine selon un processus électoral, ou dans un bulletin de Loto ? La Palestine a été violentée par la force des armes. C’est cet Etat de trop qui doit disparaître pour que revienne la Palestine. Parlant des droits palestiniens, Abu Mazen a déclaré que le peuple palestinien n’abandonnera pas ses droits nationaux, tels que les ont définis les Nations-Unies. Qui a déclaré que les Nations-Unies peuvent définir les droits d’un peuple ? Moi, je refuse la résolution du partage, où nous avions 45% de la Palestine, et aujourd’hui, ils te donnent moins de la moitié des 45%. Pourquoi protestes-tu ? Il dit : nous ne sommes pas venus pour supprimer la légitimité d’un Etat existant, nous venons demander la légitimité de la Palestine, comme des aveugles au cimetière. Pourquoi ? Celui qui sort d’une guerre comme celle qui s’est déroulée à Gaza, est-il obligé de venir confirmer la légitimité de l’Etat d’Israël ? Avant, ils reconnaissaient Israël comme un fait accompli, aujourd’hui ils disent qu’Israël a une légitimité. Ils ont renié toute la littérature palestinienne, ils ont tout jeté à la mer. Abu Mazen a de plus parlé des réfugiés, disant qu’ils seraient heureux d’obtenir une justice. Mais ces réfugiés, vont-ils retourner dans leurs villes ou villages, ou bien à Ramallah ou au camp d’al-Jalazon ? Je voudrai conclure en un mot : lorsque les accords d’Oslo ont été signés, le peuple palestinien a organisé les réjouissances dans toutes les rues et les villes, pour célébrer « la réconciliation historique ». Ce jour-là, la chaîne CNN avait accueilli le frère Nabil Shaath, et lui avait demandé que ressentait-il à la vue des réjouissances organisées à la Maison Blanche. Il avait dit (et personne ne s’y attendait) : aujourd’hui, je viens de réaliser que 80% de la terre palestinienne est perdue à jamais. Aujourd’hui, ils nous disent : voilà, vous le peuple palestinien, c’est la limite de vos revendications en Palestine. »
Dr. Ramadan a poursuivi, se demandant si cette solution pouvait ramener les fils de Haïfa, de Yafa ou Safad à leurs villes ou villages dans la terre palestinienne occupée en 1948, affirmant que ce qui se passe sert en réalité à donner du souffle au processus de règlement qui était à l’agonie. « Les Etats-Unis et les Européens ont pris peur de ce qui s’est passé à Gaza. Le climat et l’état d’esprit qui ont dominé au cours et après la guerre de Gaza, au sein du peuple palestinien, devaient être combattus et balayés par un geste qui donne du souffle au processus de règlement, pour abattre ce que la bataille de Gaza a insufflé. C’est de nouveau compter sur une illusion, un mirage ».

La bataille de Gaza et la victoire de la résistance
Pour le dr. Ramadan Abdallah Shallah, la résistance a remporté une victoire dans la bande de Gaza parce qu’elle a surpris l’ennemi par ses capacités et sa pratique sur le terrain, et elle a mis en échec les buts que s’étaient fixés les Israéliens lors de la guerre contre le territoire de la bande de Gaza en Palestine, qui a duré 8 jours. « L’ennemi a déclaré vouloir détruire l’infrastructure de la résistance, sa puissance et ses fusées, mais jusqu’à la dernière minute de la guerre, lorsque les dirigeants sionistes tenaient une conférence de presse, les fusées tombaient sur les territoires occupés. Il a dit vouloir revenir à sa puissance de dissuasion, mais de quelle dissuasion parle-t-il ? Nous avons frappé au cœur de Tel Aviv. Il y a quelques années, ils discutaient de la défense de la colonie Sderot qu’on pouvait atteindre par des fusées de courte portée, de 10 à 20 km., et aujourd’hui ? Ils ne pouvaient supporter qu’un million de colons descendent dans les abris, aujourd’hui, ce sont trois millions qui sont accourus dans les abris. Il voulait également instaurer un état de fait consistant à séparer la bande de Gaza de la Cisjordanie, pour la remettre à l’Egypte. Mais l’ennemi a échoué sur tous ces plans. »
Pour ceux qui doutent de la victoire de la résistance dans la bataille de Gaza, dr. Ramadan Abdallah a indiqué les derniers sondages à l’intérieur de l’entité sioniste, dont celui fait par la chaîne 10, qui a affirmé que 34% des Israéliens pensent que Gaza a remporté la victoire, alors que 26% ont jugé que les « deux parties » sont à égalité, ce qui est en soi une victoire de la résistance, car le fait de considérer que l’entité qui possède toute cette puissance militaire puisse être à égalité avec le mouvement du Jihad islamique et le Hamas et les autres formations de la résistance, signifie qu’aujourd’hui, la victime a remporté la victoire sur le bourreau.
Dr. Ramadan a rappelé les scènes de panique au sein des colons, qui accouraient vers les abris, et à leur tête les dirigeants de la guerre, comme Netanyahu et Barak. Rien que ce genre de scènes entérine la défaite pour les sionistes.
« L’ennemi a cru que l’occasion était venue pour frapper Gaza. Il a visé le martyr dirigeant Ahmad Jaabari, et envisageait l’assassinat d’autres dirigeants, et terminer la bataille comme il le voulait. Il croyait qu’il allait réaliser de grands acquis, pouvant lui assurer des gains électoraux, au détriment du sang palestinien. Netanyahu voulait attirer le soutien et le feu vert américains pour relever sa popularité, mais il n’a acquis que la déception, la défaite et la honte à cause de la frappe de Tel Aviv et d’autres villes occupées par les fusées de la résistance. Ces fusées ont continué à frapper les villes occupées malgré le bombardement sioniste et le déluge de feu qui s’abattait sur la bande de Gaza. Pour la première fois dans l’histoire du conflit, les fusées de la résistance ont atteint le cœur de l’entité, Tel Aviv qui représente pour lui « la vache sacrée », ce qui confirme la détérioration de ce qui s’appelle la force de dissuasion sioniste. ». Pour lui, « Israël n’est plus protégé, et la puissance de la force sioniste qui a attaqué et bombardé des Etats arabes comme le Soudan ou autres n’est plus ce qu’elle était, et ce qui est considéré comme la puissance de dissuasion s’est détérioré à une grande échelle ».
Concernant la victoire à Gaza, dr. Ramadan a affirmé qu’il faut rester modeste, car cette victoire est due à l’aide divine d’abord, puis aux sacrifices des combattants et de notre peuple. « Nous n’acceptons cependant pas les voix de ceux qui minimisent son importance. Le fait de douter de la victoire signifie que le défaitisme s’est enraciné dans les cœurs de ceux-là au point de devenir un roc insoluble ». Il a ajouté que ce qui s’est déroulé à Gaza est une véritable guerre et non une confrontation limitée, si l’on considère le niveau de l’ennemi sioniste, ses buts et ses bombardements, mais aussi comment la résistance a fait face, comment elle a réussi à frapper Tel Aviv, affirmant que la résistance a pris la décision de mener cette guerre pour défendre notre peuple. « Ce n’est sûrement pas une guerre décisive, puisque pour les Israéliens, la guerre décisive signifie la suppression du peuple palestinien. Rabin voulait voir Gaza sous la mer. Pour nous, la guerre décisive est celle qui supprime l’Etat sioniste de la carte et donne naissance à la Palestine toute entière ».
Il a indiqué par ailleurs que beaucoup de choses ont distingué cette guerre des précédentes. La guerre de 2008 a eu des résultats modestes et limités. Avant, la guerre de 2006 contre le Liban était d’une grande envergure. Aujourd’hui, cette guerre se tient au même rang que celle de la guerre de juillet 2006, elle pourrait même la dépasser, selon deux caractéristiques : « d’abord, nous sommes arrivés à frapper Tel Aviv (ce que pouvait faire la résistance au Liban car ce n’est pas par faiblesse qu’elle ne l’a pas fait, mais pour des considérations différentes) et ensuite, cette guerre se déroule à partir de la Palestine ».
Concernant la trêve, dr. Ramadan Shallah a expliqué que « les Israéliens voulaient nous imposer leurs conditions, c’est-à-dire un cessez-le-feu entre les deux parties. Nous avions refusé et avions insisté pour réaliser des acquis pour notre peuple assiégé. C’est ce que nous pouvons appeler l’aspect politique, qui est en fait un aspect lié à la vie des gens. C’est ce qui s’est réellement passé, du fait de la volonté de la résistance et de la volonté de notre peuple en lutte. La trêve comprend l’arrêt des assassinats, des agressions et des tirs,d’une part, et d’autre part, l’ouverture des voies de passage, la reprise des terres frontalières, l’arrêt des tirs contre les pêcheurs et autres. Ce sont des acquis pour notre peuple. Mais pour Israël, il s’agissait d’obtenir des gains politiques en contrepartie, consistant à séparer politiquement la bande de Gaza de la Cisjordanie, et de la Palestine. Il voulait inclure un accord politique de ce genre dans la trêve. Avec le Hamas, nous étions conscients de cela et nous étions d’accord pour empêcher que l’accord de trêve ne revête un aspect politique comme l’ont souhaité les Israéliens. Concernant la trêve, elle comprend deux parties, la première est le cessez-le-feu immédiat, et la seconde concerne les voies de passage, la mer, la bande frontalière, etc… Pour cette seconde partie, des délégations du gouvernement palestinien à Gaza se rendent en Egypte pour discuter des mécanismes et du suivi avec la partie égyptienne en vue de son application sur le terrain. »
Dr. Ramadan a avoué que ni la résistance ni notre peuple ne font confiance à l’occupant, et c’est pourquoi nous avons dit au cours de la conférence de presse : « nous tiendrons notre engagement envers la trêve tant que l’occupant s’y tient ». Il a cependant précisé que la trêve ne peut être « volontaire et à durée indéterminée », en comparaison avec la situation qui prévaut en Cisjordanie, où la « coordination sécuritaire » est au plus haut point avec l’occupant. A Gaza, a-t-il ajouté, il n’y a pas de « coordination sécuritaire » puisqu’il n’y a pas d’accord avec l’occupant. « Mais nous ne pouvons nous taire quand l’ennemi rompt la trêve, comme il l’a fait au printemps dernier lorsqu’il a assassiné Abou Ibrahim, le secrétaire général des Comités Populaires. Nous, les Saraya al-Qods, avons riposté car la trêve a été rompue. Si nous ne le faisons pas, nous n’avons qu’à abandonner les armes et à nous transformer en association de bienfaisance. Aujourd’hui, cette trêve revêt un aspect exécutif, il s’agit de séparer entre deux adversaires après une guerre où la résistance a obtenu des acquis. Il n’y a rien de plus. Toute rupture de la trêve nous donne le droit de riposter. Tout comme Il y a eu une différence qualitative entre les guerres de 2008 et 2012, et nous disons, par la permission de Dieu, qu’il y aura une différence nouvelle et importante entre 2012 et la prochaine bataille.

Il faut remercier l’Iran
Concernant les Etats qui soutiennent la résistance en Palestine, dr. Ramadan a affirmé que les organisations de la résistance ne peuvent que remercier ceux qui les ont soutenues, et quiconque ne remercie pas l’humain ne remercie pas le Créateur. Il a apprécié le rôle de l’Iran qui a apporté son soutien à la résistance en livrant les armes et l’argent et le soutien politique. Il a mis en garde contre certaines voix qui essaient de fabriquer un nouvel ennemi dans la région qui serait l’Iran, alors que le seul ennemi reste l’Etat sioniste, jusqu’à sa disparition « Il n’est pas du tout de notre intérêt de tranquilliser l’Etat sioniste en s’éloignant de l’Iran ou en la critiquant, même en cas de divergences politiques avec ce pays ». Refusant les critiques qui furent adressées à ceux qui s’appuyent sur l’Iran pour combattre l’Etat sioniste, il s’est demandé comment de grands ulémas pouvaient faire appel à l’OTAN pour renverser ce qu’ils ont nommé la tyrannie dans leur pays alors que la résistance palestinienne ne pouvait pas s’appuyer sur l’Iran pour combattre Israël, disant « comment avons-nous admis cela et selon quelle logique, quelle raison, quelle religion ou quelle jurisprudence il ne nous est pas autorisé d’accepter l’aide de l’Iran, Etat islamique, contre l’occupant sioniste en Palestine ? »

La réconciliation
Dr. Shallah a abordé la question de la réconciliation interpalestinienne, qui est un des principaux sujets de discussion, après la victoire de Gaza, puisque des voix affirment que la réconciliation serait pour bientôt. Mais le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine l’a formellement nié : « la réconciliation n’est pas à l’ordre du jour. Rien n’a changé dans les convictions des parties de la réconciliation. Il y a une tentative de fuite de la réalité, lorsqu’elles parlent de réconciliation. Il y a un grand fossé entre deux projets en Palestine, celui du règlement (nous avons entendu son expression aux Nations-Unies, nous voulons un Etat aux côtés d’Israël), et celui de la résistance à Israël, qui a lutté et sacrifié tout ce qu’il peut sacrifier. Lorsque le mouvement Hamas a emprunté la voie de l’action politique aux côtés de la résistance, il espérait convaincre l’autre partie (Abu Mazen et le Fateh) qu’il est possible de mener la résistance en même temps que l’action politique, mais ceci est absolument refusé par l’autre partie. Nous avions pensé, en tant que mouvement du Jihad islamique, qu’on pouvait sortir de l’impasse en réanimant l’OLP, mais les discussions furent stoppées à ce niveau.
Concernant l’OLP, dr. Ramadan a expliqué que si toutes les forces politiques et combattantes du peuple palestinien y étaient incluses, elles devraient respecter le programme qui serait proposé et voté par tous. Aucune force palestinienne ne pourrait imposer sa ligne sur l’ensemble du peuple palestinien, au contraire de ce qui se passe aujourd’hui, où une seule force politique impose à l’ensemble du peuple palestinien et de ses forces politiques et combattantes et à toute la nation, une ligne précise disant que le choix du peuple palestinien est celui du règlement. « Le monde entier sait que l’OLP, qu’on présente comme représentant légal et unique du peuple palestinien, n’inclut ni le Jihad ni le Hamas, ni d’autres formations. Comment peut-être être représentant légal et unique alors que d’importantes forces n’y adhèrent pas ? »

Les Etats arabes, et la nouvelle Egypte
Le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine a également abordé, au cours de cette interview, la place de la Palestine au sein des Etats et peuples arabes, notamment en Egypte. Il a affirmé que le rôle de médiation de l’Egypte était, au cours de la récente guerre, totalement différent de celui qu’elle tenait avant la révolution. L’Egypte a joué un rôle positif et son rôle de médiation était entièrement différent du passé. « Un changement s’est opéré dans la position égyptienne, mais nous ne sommes qu’au début. Cela n’est pas suffisant. Netanyahu a voulu couper la route entre nous et l’Egypte. Mais nous espérons arriver à une situation où l’Egypte pourra jouer un rôle décisif dans la dissuasion contre Israël et pourra faire entendre que dans cette région, il y a une force importante qui dise non à Israël ».
« Nous en tant que mouvement de libération, nous ne pouvons que nous réjouir du réveil des peuples de la région qui réclament la liberté, car la bataille pour la libération des humains est celle qui nous conduira à la libération de la terre et des patries, et en premier lieu la Palestine. Mais nous apercevons que l’agenda des peuples du « printemps arabe » plonge plutôt dans les détails de la vie quotidienne (ce qui est du droit des gens de s’occuper de leurs problèmes et de régler leurs affaires intérieures) et que la Palestine est du domaine de l’affection, et n’est pas posée dans l’agenda politique, alors qu’au même moment, il y a une insistance à affirmer que les accords signés avec Israël ne seront pas remis en cause, et ceci est dangereux. Il ne faut pas rassurer l’occupation. Nous ne demandons à personne de lancer demain une guerre contre Israël, nous comprenons la situation, mais nous disons, comme nous le peuple palestinien opprimé et écrasé, assiégé et poursuivi, avons effectué les préparatifs en vue de frapper Tel Aviv, de gêner cette entité, de casser son prestige, tous ces Etats et régimes peuvent, s’ils le veulent, mener ces préparatifs et de se tenir prêts pour l’instant de la confrontation.
Il a finalement espéré que les (fausses) réjouissances actuelles pour le vote à l’ONU ne se substituent pas à la vraie joie suscitée par la dernière victoire de la résistance à Gaza, car c’est cette joie basée sur le sang des martyrs et des sacrifices du peuple palestinien qui fondera la véritable joie lors de la libération de la Palestine.

(01 Décembre 2012 - Baladi)

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