lundi 3 décembre 2012

Israël/Palestine : Les nouvelles colonies israéliennes, "coup presque fatal" à la paix, selon l’ONU

Le projet de nouvelles implantations israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie porterait un "coup presque fatal" au processus de paix israélo-palestinien censé établir deux Etats côte à côte, a affirmé dimanche le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
"Les colonisations sont illégales au regard du droit international et si (ce projet) venait à se concrétiser, cela porterait un coup presque fatal aux dernières chances de garantir une solution à deux Etats", a rappelé M. Ban, cité par son porte-parole Martin Nesirky dans un communiqué.
Israël a annoncé vendredi son intention de construire 3.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-est, au lendemain du vote à l’Assemblée générale de l’ONU accordant à la Palestine un statut d’Etat observateur non membre aux Nations unies.
Dans une déclaration au ton particulièrement sévère pour le gouvernement israélien, M. Ban souligne que ce projet "risque de couper totalement Jérusalem-est du reste de la Cisjordanie".
"C’est avec une grande inquiétude et une profonde déception que le secrétaire général a appris l’annonce par Israël" de ces nouvelles implantations, indique le communiqué.
Comme il l’avait fait juste avant le vote à l’ONU jeudi, M. Ban "appelle une nouvelle fois toutes les parties concernées à reprendre les négociations et à redoubler d’efforts pour obtenir une paix complète, juste et durable et (il) leur demande instamment de s’abstenir de toute action provocatrice".
"Dans l’intérêt de la paix", Israël doit "renoncer à son projet", conclut M. Ban.
La décision israélienne a suscité de vives critiques au sein de la communauté internationale, notamment de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne.
Le gouvernement israélien a aussi annoncé dimanche qu’il bloquait le transfert des taxes collectées par Israël au profit de l’Autorité palestinienne, toujours en représailles au vote de l’ONU sur la Palestine.

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Netanyahu balaie les condamnations, rejette le vote de l’Onu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté dimanche les condamnations internationales sur les projets d’expansion dans des implantations juives de Cisjordanie et à Jérusalem-Est annoncés après la reconnaissance à l’Onu du statut d’Etat non membre de l’Autorité palestinienne.
"Nous continuerons de construire à Jérusalem et dans tous les endroits qui figurent sur la carte des intérêts stratégiques d’Israël", a déclaré le chef du gouvernement israélien lors du conseil des ministres.
Les autorités israéliennes ont parallèlement annoncé dimanche qu’elles suspendaient ce mois-ci le versement des taxes qu’elles prélèvent au nom de l’Autorité palestinienne, soit une somme de 100 millions de dollars (près de 80 millions d’euros), au motif que les Palestiniens doivent 200 millions de dollars à la compagnie israélienne d’électricité.
L’Autorité palestinienne, qui exerce une souveraineté très limitée sur la Cisjordanie toujours occupée par Israël, dépend en grande partie de l’argent des taxes collectées pour payer ses fonctionnaires.
Dans le cadre de conventions de paix provisoires conclues entre Israël et les Palestiniens, l’Etat juif collecte une centaine de millions de dollars par mois de taxes et droits pour le compte de l’Autorité palestinienne et qu’elle lui rétrocède ensuite.
Pour Yasser Abed Rabbo, haut responsable de l’Autorité palestinienne, cette décision relève "de la piraterie et du vol".
Piqué au vif par la large majorité qui s’est formée jeudi à l’Assemblée générale des Nations unies pour accorder à l’Autorité palestinienne le statut d’Etat non-membre observateur, Israël a annoncé vendredi le projet de constructions de 3.000 logements neufs à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, notamment à Maale Adoumim.
Un responsable israélien a ajouté que le gouvernement avait également ordonné des "travaux préliminaires de zonage et de planification" dans le bloc E1, proche de Jérusalem.
Ces projets auraient pour conséquence de diviser en deux la Cisjordanie, entamant davantage encore la continuité territoriale qu’espèrent les Palestiniens, déjà coupés entre Cisjordanie et bande de Gaza.
En conseil des ministres, Benjamin Netanyahu a souligné que "l’initiative unilatérale prise par les Palestiniens à l’Onu constitue une grave violation des précédents accords signés avec Israël" dont le gouvernement, a-t-il ajouté, "rejette le vote de l’Assemblée générale".
L’annonce d’une nouvelle expansion dans les implantations juives a été condamnée par les Etats-Unis, l’Union européenne, la France et la Grande-Bretagne.
"La reconnaissance de la Palestine comme un Etat change beaucoup de réalités, et vise à en établir de nouvelles", a déclaré de son côté le président palestinien Mahmoud Abbas, de retour à Ramallah où une foule en liesse l’attendait.
"Mais nous devons reconnaître que notre victoire a provoqué les puissances de la colonisation, de la guerre et de l’occupation", a-t-il ajouté.

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Israël retient des fonds destinés à l’Autorité palestinienne
Israël a annoncé dimanche qu’elle conserverait les fonds qu’elle devait transmettre ce mois-ci à l’Autorité palestinienne, trois jours après la reconnaissance implicite d’un Etat palestinien souverain à l’Onu.
Dans le cadre de conventions de paix provisoires conclues entre Israël et les Palestiniens, l’Etat juif collecte une centaine de millions de dollars par mois (près de 80 millions d’euros) de taxes et droits pour le compte de l’Autorité palestinienne et qu’elle lui rétrocède ensuite.
Mais Israël affirme désormais qu’avec le vote de jeudi à l’Onu par lequel l’Autorité palestinienne a demandé de façon unilatérale le statut d’Etat observateur non membre, les conventions de transfert ont été violées.
En outre, dit-on de source autorisée en Israël, l’Autorité palestinienne doit 200 millions de dollars à la compagnie israélienne d’électricité, somme qui sera déduite des transferts prévus.
L’Autorité palestinienne, qui exerce une souveraineté très limitée sur la Cisjordanie toujours occupée par Israël, dépend en grande partie de l’argent des taxes collectées pour payer ses fonctionnaires.
Israël est coupable de "vol et de piratage" en refusant de rétrocéder les fonds, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo.
Israël a déjà eu recours au gel des versements lors de périodes de tensions diplomatiques accrues et suscité alors la réprobation de la communauté internationale. Cela a été le cas quand l’Unesco a accordé le statut de membre à part entière à l’Autorité palestinienne il y a un an.
"Je n’ai pas l’intention ce mois-ci de transférer les fonds aux Palestiniens. Dans la période qui vient, j’ai l’intention d’utiliser l’argent en déduction des dettes de l’Autorité palestinienne envers la Compagnie israélienne d’électricité et d’autres entités", a déclaré le ministre des Finances, Yuval Steinitz à la radio israélienne.
Quelques heures après le vote de l’Assemblée générale des Nations unies jeudi, Israël a annoncé l’autorisation de 3.000 nouvelles habitations de colons juifs en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Cette décision a été critiquée par les Etats-Unis, puis par la France et le Royaume-Uni.

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