Le gouvernement israélien restait largement silencieux jeudi après la
mise à l’écart par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed
Morsi.
Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a
donné pour consigne aux membres du gouvernement de ne pas faire le
moindre commentaire officiel pour le moment sur la crise en Egypte,
premier pays arabe à signer un traité de paix avec Israël, en 1979.
"Nous ne nous occupons pas pour le moment de ce qui se passe là-bas.
C’est un problème intérieur égyptien", a déclaré le ministre des
Transports Israël Katz, dans la première réaction d’un ministre
israélien à la situation en Egypte.
"Nous devons veiller à nos frontières et à nos intérêts. Je suis sûr que
c’est ce que nous faisons et ce que nous ferons", a ajouté Katz,
membre du Likoud, le parti de Netanyahu, interviewé par la radio
militaire.
"Le gouvernement suit de très près la situation en Egypte mais ne fait
pas de prévisions car les choses sont en train d’être décidées", a
déclaré à l’AFP un responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
"Il est important que le peuple égyptien puisse accéder à un niveau de
liberté et d’autogestion (...) mais la situation actuelle envoie des
ondes de choc dans tout le monde arabe, d’où une certaine inquiétude en
Israël", a-t-il ajouté.
"Israël fait attention d’éviter même l’apparence d’une interférence dans
les événements en Egypte", soulignait le spécialiste militaire du
quotidien Haaretz Amos Harel.
Israël et l’Egypte entretenaient des liens réguliers sous la présidence
de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire en
février 2011, notamment dans le domaine sécuritaire.
Alors que certains prédisaient une remise en question du traité de paix
avec la chute de Moubarak, des sources militaires, citées par les médias
israéliens, ont affirmé que le bon fonctionnement de la coopération
sécuritaire avait continué sous la présidence Morsi.
Selon ces sources, la proximité du mouvement islamiste palestinien
Hamas, au pouvoir à Gaza, avec les Frères musulmans, avait permis à
M. Morsi de lutter plus efficacement que son prédécesseur contre les
islamistes radicaux dans la péninsule égyptienne du Sinaï et contre les
tunnels de contrebande entre l’Egypte et la bande de Gaza.
Les commentateurs relevaient que les principales inquiétudes
israéliennes portent sur les risques d’instabilité accrue dans le Sinaï,
frontalier d’Israël et de la bande de Gaza.
"L’incertitude sur l’avenir de l’Egypte est très importante et il est
plus difficile pour l’Egypte, occupée par des problèmes intérieurs, de
régler des problèmes sécuritaires, et notamment des groupes terroristes
dans le Sinaï", a déclaré un responsable israélien non identifié, cité
par la radio militaire.
Le Sinaï connaît depuis 2011 une recrudescence d’activités des
mouvements islamistes radicaux, jihadistes et salafistes, avec une
multiplication d’enlèvements et d’attaques visant les forces de sécurité
égyptiennes.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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