Les Egyptiens sont descendus en masse dans les rues du Caire et en
province dimanche, premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du
président Mohamed Morsi, pour l’accuser de gouverner au seul profit des
islamistes et réclamer sa démission.
Des centaines de milliers de personnes manifestaient en début de soirée
dans la capitale, ont indiqué à l’AFP de sources des services de police,
en scandant "dégage" ou "le peuple veut la chute du régime".
Le quartier général des Frères musulmans, la formation dont est issu le
président Mohamed Morsi, a été attaqué avec des cocktails molotov dans
la soirée, ont indiqué le mouvement islamiste et des sources de
sécurité.
Environ 150 "voyous non identifiés" ont attaqué le bâtiment dans le
quartier du Moqqatam en lançant des cocktails molotov et des pierres,
ainsi que des tirs de chevrotine, a indiqué un porte parole de la
confrérie Gehad al-Haddad. La télévision a également montré des images
du bâtiment attaqué par des dizaines de personnes.
Des manifestations avaient également lieu dans plusieurs villes de
province pour ce qui apparaît comme les plus grands rassemblements
depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011.
L’opposition a appelé les manifestants à rester dans la rue jusqu’au départ du président Morsi.
Sur la place Tahrir dans le centre du Caire, site emblématique de la
révolte contre M. Moubarak puis de nombreux autres rassemblements
politiques, la foule a afflué en brandissant des cartons rouges à
l’adresse du président, issu du mouvement des Frères musulmans.
"C’est une deuxième révolution, et Tahrir en est le symbole", affirmait
Ibrahim Hammouda, un charpentier venu de Damiette (nord).
Les manifestants ont également commencé à se rassembler en début de
soirée aux abords du palais présidentiel, dans le quartier d’Héliopolis,
et sur d’autres places de la capitale, survolée par des hélicoptères de
l’armée.
Des manifestations anti-Morsi ont aussi lieu à Alexandrie (nord),
deuxième ville du pays, à Menouf et Mahallah, dans le delta du Nil,
ainsi qu’à Port-Saïd et Suez, sur le canal du même nom, ou encore dans
la ville natale de M. Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire.
La présidence a réagi en affirmant que "le dialogue est la seule façon
pour parvenir à une entente" et qu’elle était "ouverte pour lancer un
véritable et sérieux dialogue national".
L’opposition a déjà ces derniers jours rejeté des offres identiques, estimant qu’elles étaient de pure façade.
Ehab Fahmy, un porte-parole de la présidence, a par ailleurs exhorté les
manifestants à maintenir la "nature pacifique" de leur mouvement.
Redoutant de graves troubles, l’armée et la police se sont déployées à
travers le pays pour renforcer la protection des installations vitales,
notamment le canal de Suez.
Alors que des heurts entre pro et anti-Morsi ont fait huit morts cette
semaine, dont un Américain, les militaires se sont dit prêts à
intervenir si le climat dégénérait.
Non loin du palais présidentiel, dans le quartier de Nasr City, des
militants islamistes campent depuis vendredi pour défendre la
"légitimité" du premier chef de l’Etat égyptien librement élu.
Ils étaient des milliers rassemblés là dimanche soir, mais leur
manifestation semblait éclipsée par la foule beaucoup plus nombreuse des
opposants.
Cette journée constitue le point d’orgue de la campagne Tamarrod
(rébellion en arabe), le mouvement à l’origine des appels à manifester
massivement pour réclamer le départ de M. Morsi le jour même de
l’anniversaire de son investiture.
Tamarrod, soutenu par de nombreuses personnalités et mouvement de
l’opposition laïque, libérale ou de gauche, assure avoir collecté plus
de 22 millions de signatures pour une présidentielle anticipée, soit
plus que le nombre d’électeurs de M. Morsi en juin 2012 (13,23
millions).
Après un an d’une présidence mouvementée, déjà marquée par plusieurs
crises, M. Morsi vit son "Jour du jugement", titraient dimanche certains
journaux.
L’instabilité persistante en Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe
avec plus de 80 millions d’habitants, pèse lourdement sur une économie
marquée par une inflation et un chômage en hausse, et une chute de sa
monnaie.
Les adversaires de M. Morsi dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir
destinée à instaurer un régime dominé par les islamistes, ainsi que son
incapacité à relancer l’économie.
Ses partisans en revanche soulignent qu’il puise sa légitimité dans la
première élection présidentielle libre de l’histoire de l’Egypte. Ils
accusent l’opposition laïque de faire le jeu des nostalgiques de
l’ancien régime.
Samedi, le président américain Barack Obama demandait à M. Morsi et à
l’opposition d’engager un dialogue "plus constructif".
Craignant des dérapages violents, le département d’Etat a annoncé le
départ d’une partie de son personnel diplomatique et conseillé aux
Américains de différer tout voyage non-indispensable en Egypte.
Plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont diffusé des consignes de prudence à leurs ressortissants.
La crainte d’une aggravation de la crise provoque en outre depuis
plusieurs jours une ruée des automobilistes sur les stations service, et
pousse de nombreux Egyptiens à stocker des vivres.
Dimanche, premier jour de travail de la semaine, de nombreuses entreprises et bureaux étaient fermés par mesure de sécurité.
(30-06-2013)
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"جبهة الإنقاذ" تعلن في "بيان الثورة رقم1" عن سقوط مرسي و"الإخوان"
أعلنت "جبهة الإنقاذ الوطني" في مصر "باسم الشعب المصري بكل طوائفه، عن مصادقة الجماهير على سقوط نظام محمد مرسي وجماعة الإخوان".
وأشارت الجبهة في "بيان الثورة رقم 1"، إلى أن "الشعب المصري مستمر في
استكمال ثورته، وسيفرض إرادته التي وضحت بجلاء في جميع ميادين تحرير مصر".
وأعربت عن ثقتها بأن "الشعب المصري سيحمي ثورته حتى يتم الإنتقال السلمى
للسلطة"، وأهابت بجميع القوى الثورية وجميع المواطنين أن "يبقوا في جميع
الميادين والشوارع والقرى"، داعية إياهم إلى "الإمتناع عن التعامل مع
الحكومة الإخوانية الساقطة حتى سقوط آخر معاقل هذا التنظيم المستبد".
"اليوم السابع")
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