vendredi 5 juillet 2013

Tunisie : arrivée du président français sur fond de crise en Egypte

Le président français François Hollande est arrivé jeudi en Tunisie, berceau des Printemps arabes, pour une visite de deux jours qui intervient au lendemain d’un coup d’Etat militaire en Egypte, a constaté un journaliste de l’AFP. L’avion de M. Hollande a atterri peu avant 12H30 GMT (13H30 locale) et le président français a été accueilli avec les honneurs militaires par son homologue Moncef Marzouki dont le pays peine à se stabiliser depuis la révolution de janvier 2011. Au cours de ce déplacement, le président français entend adresser un "message d’encouragement" aux forces politiques tunisiennes qui deux ans et demi après la révolution n’ont pas réussi à doter le pays de structures politiques pérennes. Il devrait aussi s’exprimer sur la situation en Egypte et dans les autres pays du Printemps arabe, la Syrie et la Libye. Pour l’heure, la diplomatie française s’est contentée de "prendre acte" de la situation au Caire, où le président élu Mohamed Morsi a été renversé par l’armée sur fond de contestation populaire. M. Hollande doit s’entretenir d’abord avec son homologue, un laïc allié aux islamistes d’Ennahda qui dirigent le gouvernement, avant de retrouver dans l’après-midi de jeudi le Premier ministre Ali Larayedh. Il s’agit de la première visite d’un président français en Tunisie depuis la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011 alors que la France, dirigée à l’époque par Nicolas Sarkozy, a été accusée d’avoir soutenu jusqu’au bout le régime déchu.
(04-07-2013 - Avec les agences de presse)

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France-Tunisie : ouvrir un nouveau chapitre (PCF)
Le voyage de François Hollande en Tunisie les 4 et 5 juillet doit constituer une avancée dans les rapports entre la France et la Tunisie en faveur de la démocratie et d’une véritable coopération entre nos deux pays.
La Tunisie traverse une période de grande tension. De plus en plus de libertés sont mises en cause. La répression et la justice s’acharnent contre toute expression d’opposition à la politique du régime actuel.
Par contre, des groupes islamistes violents échappent toujours à la justice et l’enquête sur l’assassinat de Chokri Belaïd piétine.
C’est dans ce contexte que se déroule le débat sur la future Constitution, qui ne manque pas d’inquiéter les démocrates tunisiens.
Par ailleurs, la situation économique et sociale exige des gestes forts pour alléger le fardeau des contraintes financières imposées par le FMI et l’UE à la Tunisie. La lutte contre le chômage et la pauvreté est à ce prix comme celle du développement des services publics de la santé et de l’éducation.
La France devrait ainsi annuler la dette tunisienne, soutenir la demande d’un audit, et ré-examiner le contenu du futur accord de libre-échange dit «  complet et approfondi » avec l’Union européenne afin de ne pas imposer à la Tunisie de nouveaux dispositifs commerciaux et financiers dont elle a déjà tant souffert.
Tourner la page des relations entre l’ancien régime et les gouvernements français précédents, c’est rompre avec les politiques dominatrices et de prédation. Ouvrir un nouveau chapitre des relations entre les deux pays, c’est les construire sur la base du respect mutuel, du dialogue, de la coopération et du soutien aux forces qui oeuvrent en faveur d’une transition démocratique et sociale, conforme aux aspirations du peuple tunisien. Le Parti communiste français réaffirme à cette occasion son soutien et sa solidarité aux forces sociales et politiques de progrès en Tunisie.

Parti communiste français
Paris, le 3 juillet 2013.

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