lundi 18 février 2013

Tunisie : Ennahda persiste dans son rejet d’un gouvernement de technocrates

Le parti islamiste Ennahda, au pouvoir en Tunisie, a réaffirmé lundi son rejet d’un gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre Hamadi Jebali, numéro deux du parti, comme moyen de sortir le pays de sa crise.
"Nous restons attachés à la formation d’un gouvernement politique et de coalition qui tire sa légitimité des élections du 23 octobre 2011 et qui serait ouvert à des compétences nationales engagées à réaliser les objectifs de la révolution", a affirmé le Conseil consultatif du parti dans un communiqué.
Ennahda souligne que le prochain gouvernement devra travailler sur la base d’"un programme politique portant sur la réalisation d’une transition, la rédaction rapide de la Constitution et l’organisation d’élections démocratiques".
"Le Conseil estime que l’initiative d’un gouvernement de technocrates ne répond pas aux besoins de la période actuelle", insiste le communiqué.
Le Premier ministre doit reprendre lundi ses consultations avec les partis politiques sur sa proposition.
Selon la presse lundi, le Conseil consultatif d’Ennahda s’est réuni samedi et dimanche à Hammamet, station balnéaire à 60 km au sud de Tunis, et M. Jebali a assisté à une partie de ses travaux.
Le Premier ministre s’est heurté, dès qu’il a lancé sa proposition le 6 février, le jour de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, au rejet de son parti de l’idée d’un gouvernement apolitique.
M. Jebali a menacé de démissionner si son idée, bien accueillie par l’opposition laïque et l’opinion publique, était rejetée.
Ennahda a organisé samedi une manifestation dans le centre de Tunis pour défendre son droit à gouverner et son chef, Rached Ghannouchi, a affirmé devant la foule que le parti, vainqueur des élections de 2011, ne cèderait pas le pouvoir tant qu’il avait la légitimité des urnes.

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