samedi 23 février 2013

Israël : un mois après les élections, Netanyahu peine à former sa coalition

Un mois après la victoire étriquée de sa liste aux élections législatives, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu peine à former une coalition, au point que la presse spécule sur le scénario, encore improbable, d’un nouveau scrutin.
Si de nouvelles élections se tenaient aujourd’hui, la liste Likoud-Israël Beiteinou (droite et droite nationaliste) menée par M. Netanyahu, qui a remporté 32 sièges lors du vote du 22 janvier, soit 11 de moins que dans l’assemblée sortante, serait encore affaiblie avec 28 députés, selon une enquête publiée dans le quotidien Maariv.
Le parti centriste Yesh Atid (19 députés) de l’ex-vedette de télévision Yaïr Lapid, surprise des élections, progresserait encore pour obtenir 24 sièges, et le parti nationaliste religieux Foyer Juif (13) gagnerait un député, selon cette enquête assortie d’une marge d’erreur de 4,5 points.
Selon un autre sondage réalisé sur internet et publié par le site du Yediot Aharonot, Yesh Atid pourrait même devenir le premier parti de la Knesset avec 30 députés, devant le Likoud-Israël Beiteinou qui reculerait à 22 députés. Mais la percée inattendue de Yesh Atid lors du scrutin de janvier montre que les intentions de vote annoncées ne représentaient pas des promesses de voix.
Selon les analystes politiques, les partenaires de coalition potentiels de Netanyahu —Yesh Atid, devenu la deuxième force parlementaire, le Foyer juif et le petit parti centriste Kadima (2 députés)— se sont entendus pour obtenir le maximum de concessions en échange de leur ralliement.
Ces trois formations totalisent 33 élus, ce qui, ajouté aux députés de Likoud-Israël Beiteinou (31) et de HaTnouah (6), le mouvement dirigé par l’ex-chef de la diplomatie Tzipi Livni, qui a accepté de rejoindre le gouvernement, assurerait à Netanyahu une majorité de 70 députés sur 120.
Aux termes du pacte qu’elle a conclu mardi avec Netanyahu, Livni obtient, en plus du portefeuille de la Justice, la direction d’une équipe chargée des négociations avec les Palestiniens.
Son parti HaTnouah est pour l’instant le seul à avoir accepté de rejoindre le gouvernement en gestation de Netanyahu.
Mais selon les médias, le chef de file de Foyer Juif, Naftali Bennett, très proche des colons, exige que Netanyahu renonce à sa promesse de charger Livni du dossier palestinien.
"J’ai entendu que le Premier ministre avait dit que s’il ne parvenait pas à former une coalition, il serait peut-être obligé de convoquer de nouvelles élections", a déclaré Moshe Klughaft, un délégué du Foyer juif, à la radio publique.
"Je suggère que dans l’esprit de Pourim, il (Netanyahu) ne lance pas des menaces avec des serpentins, surtout si l’on en croit le sondages publiés dans les journaux", a-t-il ironisé. La fête juive de Pourim, traditionnellement l’occasion de défilés carnavalesques et de libations, débute samedi.
Officiellement chargé le 2 février par le président Shimon Peres de former le nouveau gouvernement, Netanyahu a cependant encore jusqu’au 2 mars pour présenter son équipe, et peut même demander le cas échéant une prolongation de deux semaines.
En 2009, ce n’est qu’au cinquième jour de ce délai supplémentaire que Netanyahu s’était déclaré prêt à présenter un gouvernement en mesure d’obtenir l’investiture du Parlement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire