Un mois après la victoire étriquée de sa liste aux élections
législatives, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu peine à
former une coalition, au point que la presse spécule sur le scénario,
encore improbable, d’un nouveau scrutin.
Si de nouvelles élections se tenaient aujourd’hui, la liste
Likoud-Israël Beiteinou (droite et droite nationaliste) menée par
M. Netanyahu, qui a remporté 32 sièges lors du vote du 22 janvier, soit
11 de moins que dans l’assemblée sortante, serait encore affaiblie avec
28 députés, selon une enquête publiée dans le quotidien Maariv.
Le parti centriste Yesh Atid (19 députés) de l’ex-vedette de télévision
Yaïr Lapid, surprise des élections, progresserait encore pour obtenir 24
sièges, et le parti nationaliste religieux Foyer Juif (13) gagnerait un
député, selon cette enquête assortie d’une marge d’erreur de 4,5
points.
Selon un autre sondage réalisé sur internet et publié par le site du
Yediot Aharonot, Yesh Atid pourrait même devenir le premier parti de la
Knesset avec 30 députés, devant le Likoud-Israël Beiteinou qui
reculerait à 22 députés. Mais la percée inattendue de Yesh Atid lors du
scrutin de janvier montre que les intentions de vote annoncées ne
représentaient pas des promesses de voix.
Selon les analystes politiques, les partenaires de coalition potentiels
de Netanyahu —Yesh Atid, devenu la deuxième force parlementaire, le
Foyer juif et le petit parti centriste Kadima (2 députés)— se sont
entendus pour obtenir le maximum de concessions en échange de leur
ralliement.
Ces trois formations totalisent 33 élus, ce qui, ajouté aux députés de
Likoud-Israël Beiteinou (31) et de HaTnouah (6), le mouvement dirigé par
l’ex-chef de la diplomatie Tzipi Livni, qui a accepté de rejoindre le
gouvernement, assurerait à Netanyahu une majorité de 70 députés sur
120.
Aux termes du pacte qu’elle a conclu mardi avec Netanyahu, Livni
obtient, en plus du portefeuille de la Justice, la direction d’une
équipe chargée des négociations avec les Palestiniens.
Son parti HaTnouah est pour l’instant le seul à avoir accepté de rejoindre le gouvernement en gestation de Netanyahu.
Mais selon les médias, le chef de file de Foyer Juif, Naftali Bennett,
très proche des colons, exige que Netanyahu renonce à sa promesse de
charger Livni du dossier palestinien.
"J’ai entendu que le Premier ministre avait dit que s’il ne parvenait
pas à former une coalition, il serait peut-être obligé de convoquer de
nouvelles élections", a déclaré Moshe Klughaft, un délégué du Foyer
juif, à la radio publique.
"Je suggère que dans l’esprit de Pourim, il (Netanyahu) ne lance pas des
menaces avec des serpentins, surtout si l’on en croit le sondages
publiés dans les journaux", a-t-il ironisé. La fête juive de Pourim,
traditionnellement l’occasion de défilés carnavalesques et de libations,
débute samedi.
Officiellement chargé le 2 février par le président Shimon Peres de
former le nouveau gouvernement, Netanyahu a cependant encore jusqu’au
2 mars pour présenter son équipe, et peut même demander le cas échéant
une prolongation de deux semaines.
En 2009, ce n’est qu’au cinquième jour de ce délai supplémentaire que Netanyahu s’était déclaré prêt à présenter un gouvernement en mesure
d’obtenir l’investiture du Parlement.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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