Damas et l’opposition étaient soumis mercredi à d’intenses pressions de
la communauté internationale pour entamer des négociations en vue de
mettre fin à deux ans de conflit, à la veille de la réunion des Amis du
peuple syrien à Rome.
En attendant un éventuel dialogue, l’opposition doit élire ce week-end à
Istanbul le chef du premier gouvernement provisoire en territoire
rebelle, dans une volonté de s’implanter politiquement sur le terrain
face au régime de Bashar al-Assad qui se maintient en place alors que le
conflit va entrer dans sa troisième année.
Opposés depuis le début de la révolte en mars 2011 sur la crise,
Washington et Moscou ont tenté un rapprochement mardi lors d’une
rencontre à Berlin entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son
homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le
régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé cette semaine
l’opposition et le régime d’entamer un dialogue pour mettre fin à une
guerre civile qui a tué plus de 70.000 personnes selon l’ONU.
Qualifiant les discussions avec son homologue américain de
"constructives", M. Lavrov a dit "compter" sur l’opposition "pour se
déclarer aussi en faveur du dialogue" lors de la réunion mercredi à Rome
des Amis du peuple syrien, qui rassemble 11 pays soutenant
l’opposition.
Damas s’est dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit.
Mais l’opposition politique soutient que tout dialogue doit
nécessairement aboutir au départ du président Assad, dont le clan dirige
la Syrie depuis 40 ans.
Dans le cadre d’une tournée en Europe et au Moyen-Orient, le nouveau
chef de la diplomatie américaine poursuivra de son côté mercredi ses
entretiens sur la Syrie avec le président François Hollande et son
homologue français Laurent Fabius.
Face à la poursuite du bain de sang, la Coalition avait d’abord annoncé
son boycottage de la réunion de Rome avant de revenir sur sa décision à
la suite de promesses internationales d’"aides spécifiques pour soulager
la souffrance de (son) peuple".
M. Kerry s’est voulu rassurant, affirmant que les participants ne
viendront "pas à Rome simplement pour parler" mais "pour prendre une
décision sur les prochaines étapes".
Les Etats-Unis s’en tiennent à une aide "non létale" à la rébellion,
craignant que des armes fournis aux insurgés ne tombent entre les mains
de groupes liés à Al-Qaïda.
Pour pousser une communauté internationale à la soutenir de manière plus
efficace, l’opposition a décidé de former un gouvernement pour
administrer les larges territoires qui échappent au contrôle de Damas
dans le nord et l’est du pays.
Samedi, à Istanbul, elle désignera le chef de ce cabinet provisoire lors
d’une élection à bulletin secret, une première depuis l’éclatement de
la révolte.
Les noms d’au moins cinq candidats circulent déjà, dont Burhan Ghalioun,
ex-chef du Conseil national syrien (CNS), noyau dur de la Coalition, et
opposant de longue date, l’économiste Oussama Kadi, ou encore comme
l’ex-Premier ministre Riad Hijab, qui avait fait défection à l’été 2012.
Sur le terrain, les belligérants semblaient sourds à cette activité
diplomatiques, combats et bombardements faisant encore des dizaines de
morts quotidiennement.
Mercredi, des combats ont fait rage entre rebelles et troupes loyalistes
dans plusieurs localités la province de Damas : Zamalka, Daraya et
Zabadani, l’armée envoyant des nouveaux renforts vers la zone, selon
l’Observatoire syrien des droits de droits de l’Homme (OSDH).
Mardi, une bataille a éclaté dans l’enceinte de la grande Mosquée des
Omeyyades à Alep (nord), joyau historique de la deuxième ville du pays.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire