lundi 25 février 2013

Émirats arabes unis : Un universitaire refoulé des Émirats pour avoir critiqué le régime de Bahreïn

Refoulé parce que trop critique vis-à-vis de la politique de Bahreïn. Un universitaire occidental s’est vu interdire l’entrée sur le territoire des Émirats arabes unis, voisin de la monarchie du Golfe. L’universitaire Kristian Coates Ulrichsen a été refoulé vendredi alors qu’il devait s’adresser à une conférence régionale sur Bahreïn, co-organisée par l’université américaine de Charjah, membre de la fédération des Émirats, et son institut, London School of Economics and Politics (LSE), a précisé le ministère des Affaires étrangères.
En conséquence, la LSE s’est retirée de la conférence, placée sous le thème "Le nouveau Moyen-Orient : la transition dans le monde arabe", qui a été finalement annulée. "Les Émirats soutiennent pleinement les efforts du gouvernement de Bahreïn et des groupes de l’opposition pour régler la situation par le dialogue pacifique", a affirmé le ministère dans un communiqué publié par l’agence officielle Wam. Or, a-t-il poursuivi, "Ulrichsen a constamment exprimé des points de vue mettant en cause la légitimité de la monarchie à Bahreïn".
"Les Émirats ont estimé qu’à ce stade extrêmement sensible du dialogue national à Bahreïn, il serait inutile de permettre à des idées non constructives sur la situation à Bahreïn de s’exprimer depuis un autre pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)", selon le communiqué. M. Ulrichsen a indiqué samedi sur Twitter qu’il était rentré à Londres après avoir été refoulé des Émirats où on lui a fait savoir que son nom figurait sur "une liste noire". Cette interdiction a suscité sur les réseaux sociaux un débat sur l’annulation par le LSE de sa participation à la conférence, en signe de protestation.
"Bravo LSE pour (cette) position de principe", a écrit Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient. M. Ulrichsen a écrit l’an dernier une étude intitulée "Après le Printemps arabe, changement de pouvoir au Moyen-Orient : une révolution avortée à Bahreïn". Les forces bahreïnies, soutenues par des troupes du Golfe, notamment d’Arabie saoudite, ont maté à la mi-mars 2011 un mois de contestation, animé par des chiites, majoritaires à Bahreïn, qui revendiquent une monarchie constitutionnelle dans ce pays dirigé par une dynastie sunnite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire