lundi 25 février 2013

Qatar : 15 ans de prison pour un poème

Une cour d’appel du Qatar a réduit à 15 ans la peine de prison d’un poète, condamné en première instance à la perpétuité pour un poème souhaitant la chute du régime, a indiqué son avocat à l’AFP. Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib, avait été arrêté le 16 novembre 2011 pour un poème saluant l’avènement des révolutions du Printemps arabe et exprimant l’espoir qu’elles s’étendraient aux monarchies du Golfe.
Il a été condamné le 29 novembre 2012 en première instance à la prison à perpétuité pour "atteinte aux symboles de l’État et incitation à renverser le pouvoir". "La peine a été réduite aujourd’hui [lundi, NDLR] par la cour d’appel à 15 ans", a annoncé à l’AFP l’avocat et ancien ministre de la Justice, Mohammed Néjib al-Naïmi, qui a affirmé qu’il allait "porter l’affaire devant la cour de cassation", dont les jugements sont sans appel. Selon lui, le jugement de la cour d’appel est "politisé, comme celui du tribunal de première instance".
L’avocat a fait valoir dans sa plaidoirie qu’il n’y avait "aucune preuve que le poète ait prononcé en public le poème pour lequel il est jugé", indiquant qu’il l’avait simplement récité "dans son appartement au Caire".
Ce "poème du Jasmin" rend hommage à la révolution tunisienne et félicite le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi. Il exprime l’espoir que le changement touchera d’autres pays arabes, dans une allusion aux monarchies du Golfe, affirmant "nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive". Dans une référence au Qatar, qui abrite une importante base américaine, il ajoute : "J’espère que sera bientôt le tour des pays dont le dirigeant s’appuie sur les forces américaines."
La condamnation du poète à la prison à perpétuité avait été vivement dénoncée par l’ONU et plusieurs organisations des droits de l’homme, surtout que le Qatar se pose en champion des soulèvements antigouvernementaux, notamment par le biais de sa puissante chaîne satellitaire Al Jazeera.
L’avocat a indiqué qu’il rencontrait son client une fois par semaine, et que des représentants d’organisations de défense des droits de l’Homme arabes avaient assisté à la séance de lundi, à l’invitation de l’organisation qatarienne des droits de l’homme.

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