Le discours mardi du Premier ministre Benjamin Netanyahu devant le
Congrès américain consacré au dossier nucléaire iranien a divisé les
Israéliens, deux semaines avant les élections générales.
Certains Israéliens interrogés par l'AFP ont apporté leur soutien à ce
discours controversé et très attendu, mais d'autres l'ont critiqué en se
disant hostiles à une telle interférence dans les affaires américaines.
Au Congrès, M. Netanyahu a dénoncé l'accord en cours de négociations
entre les grandes puissances dont les Etats-Unis et l'Iran, qui vise à
garantir la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire
iranien en échange d'une levée des sanctions internationales.
Si le parti de centre-gauche Union sioniste, principal adversaire de M.
Netanyahu, a dénoncé son discours qui "met à mal les relations entre
Israël et les Etats-Unis", la vox populi dans les cafés de Jérusalem
était elle assez enthousiaste.
"C'est important qu'il fasse comprendre au monde la situation et ce que
l'Iran pense vraiment des Etats-Unis", affirmait Shoa Horowitz, un
vendeur de fromages, qui juge "faussées" les négociations
américano-iraniennes.
Pour David Elmaliakh, la cinquantaine, "Netanyahu a eu raison de ne pas
céder aux pressions et de maintenir son discours", qui a été retransmis
en direct sur toutes les chaînes de télévision israéliennes.
"C'est l'endroit où le monde entier peut entendre notre position",
ajoutait-il attablé à un restaurant du centre-ville de Jérusalem. "C'est
un fait, regardez comment ils le respectent", affirmait-il, en
désignant les membres du Congrès applaudissant debout les paroles de M.
Netanyahu.
Mais ce discours a été dénoncé par certains comme une manoeuvre électorale.
Boris Dolin, un jeune homme attablé dans un café, jugeait ainsi que "si
Netanyahu a raison de tenir un tel discours, le fait de le prononcer
avant les élections est controversé".
"C'est un mauvais timing pour ce discours", soulignait-il. Les élections anticipées sont prévues le 17 mars.
L'une des principales critiques contre le Premier ministre israélien est
celle d'avoir mis à mal la relation privilégiée avec les Etats-Unis.
Dans un clip électoral, le parti Union sioniste présente ce discours
comme marquant le début de la fin de l'amitié israélo-américaine.
"Son attitude est arrogante envers les Américains et nous en paierons le
prix", jugeait un autre habitant de Jérusalem, Avi Marziano, devant son
écran.
Avec ce discours, M. Netanyahu a en effet défié le président Barack
Obama, au moment où Washington et Téhéran négocient en Suisse pour
trouver d'ici fin mars un règlement définitif au programme nucléaire
iranien.
"Un accord avec l'Iran ne l'empêchera pas de produire des bombes
atomiques. Il est même presque certain que l'Iran produirait ces armes
nucléaires, beaucoup d'entre elles", a martelé M. Netanyahu.
Les derniers sondages publiés avant le discours au Congrès donnaient
entre 2 et 3 sièges d'avance au parti Union sioniste sur le Likoud
(droite) de M. Netanyahu.
Néanmoins, les chances de l'actuel Premier ministre de former une
nouvelle coalition après les élections restent élevées, le nombre de
sièges pour les partis de droite et partis religieux restant élevé.
(03-03-2015
- Assawra avec les agences de presse)
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