Yémen: Suspension des vols à l'aéroport d'Aden en raison de violences

Le trafic aérien à l'aéroport international d'Aden, principale ville du sud du Yémen, a été suspendu jeudi en raison de violences dans le secteur entre partisans et adversaires du président Abd Rabbo Mansour Hadi, a-t-on appris de source aéroportuaire.
"Le trafic aérien à l'aéroport d'Aden a été suspendu et des vols ont été annulés", a déclaré cette source à l'AFP, alors que des accrochages opposaient des unités des forces spéciales, dirigées par un officier rebelle, le général Abdel Hafedh al-Sakkaf, et des membres des "comités populaires", qui défendent le président Hadi.
Des incidents nocturnes ont aussi été signalés ailleurs dans Aden.
Un membre des forces spéciales a été tué et quatre blessés dans un affrontement avec des éléments des "comités populaires", qui ont déploré trois blessés, près d'un complexe de l'administration locale dans le centre-ville, selon un premier bilan de sources sécuritaires.
En outre, les "comités populaires" ont fait prisonniers 15 membres des forces spéciales, qui étaient en faction devant l'antenne locale de la Banque centrale du Yémen, a indiqué à l'AFP une source des forces spéciales.
Des voyageurs qui se rendaient tôt jeudi matin à l'aéroport international d'Aden ont indiqué à l'AFP avoir dû rebrousser chemin en raison de combats qui ont éclaté dans la nuit.
"Je ne pouvais pas avancer. Tous les accès à l'aéroport étaient tenus par des hommes en armes", a déclaré l'un d'eux.
La situation restait confuse sur le terrain. Selon des sources policière et aéroportuaire, des hommes loyaux au général rebelle Sakkaf ont réussi à prendre le contrôle des secteurs nord et est du périmètre de l'aéroport, dont la majeure partie, y compris la piste, reste aux mains des "comités populaires".
Les combats ont éclaté après le déploiement sur plusieurs axes routiers, y compris près de l'aéroport, d'unités des forces spéciales du général rebelle Sakkaf qui refuse un ordre de limogeage du président Hadi.
M. Hadi était arrivé le 21 février à Aden après avoir fui la capitale Sanaa où il était assigné à résidence par la milice chiite des Houthis, qui s'est emparée du pouvoir dans la capitale début février.
Le général rebelle Sakkaf est allié aux Houthis.
Des membres des "comités populaires", qui sont des supplétifs de l'armée, partisans de M. Hadi, ont réagi au déploiement des forces spéciales à Aden, provoquant des affrontements dans divers secteurs de la ville, théâtre de violences récurrentes, comme ailleurs dans d'autres régions du Yémen.