L'aviation et la marine égyptiennes participent à l'intervention
militaire arabe en soutien au président du Yémen face à l'avancée des
rebelles chiites Houthis, a indiqué jeudi la présidence dans un
communiqué.
Le gouvernement avait auparavant indiqué que l'Egypte était également
prête à envoyer des troupes au sol si cela s'avérait nécessaire.
"Il était nécessaire pour l'Egypte de prendre ses responsabilités (...)
avec la participation d'éléments des forces armées égyptiennes de
l'aviation et de la marine", a détaillé la présidence.
La participation de l'Egypte intervient en réponse à l'appel "de la
nation yéménite pour le retour de la stabilité" et pour "préserver son
identité arabe", précise le communiqué, alors que l'Iran est accusé de
soutenir les rebelles Houthis.
Un responsable militaire égyptien a confirmé à l'AFP que l'"Egypte participait à l'opération en cours".
Yémen : la grande peur de l'Arabie saoudite
La hantise de l'enfermement est souvent facteur d'interventionnisme pour
les pays qui se rêvent en puissances régionales. C'est le cas du
Pakistan, qui tente depuis longtemps de satelliser l'Afghanistan, de
peur qu'il ne tombe dans l'orbite indienne. Ça l'est également de
l'Arabie saoudite, engagée depuis plusieurs années dans une lutte
d'influence à la fois géopolitique et religieuse avec l'Iran,
aujourd'hui motif de son intervention au Yémen.
Ces deux pays ne sont pas seulement les uniques puissances régionales,
l'Irak et la Syrie étant livrés au chaos ou à la guerre civile ; ils
sont également les porte-étendard des deux grandes subdivisions de
l'islam : sunnite pour l'Arabie saoudite, chiite pour l'Iran. Or le vent
de l'histoire souffle en ce moment dans le sens du chiisme, pourtant
minoritaire dans le monde musulman, et de Téhéran, qui a déjà des
obligés à Bagdad, Damas, Beyrouth, d'où la nervosité dont Riyad fait
preuve ces derniers temps.
Dès 2009, l'armée saoudienne était intervenue sur la frontière yéménite
(voire un peu au-delà) pour éviter une extension de la guérilla chiite
qui commençait à s'y développer. Deux ans plus tard, c'est encore elle
qui a ramené l'ordre à Bahreïn, où la majorité chiite contestait le
pouvoir sunnite. Et ce, toujours par peur de la contagion : le
micro-État est voisin des champs pétroliers saoudiens... sur lesquels
vit une importante communauté chiite.
En prenant cette fois la tête d'une coalition internationale afin de
mettre un coup d'arrêt à la prise de contrôle du Yémen par la rébellion
houthie, les autorités saoudiennes poursuivent toujours le même but.
Concrètement, l'objectif est double. D'une part, éviter que l'Arabie
saoudite soit prise en tenaille entre l'Iran et ses alliés. De l'autre,
faire en sorte que le détroit de Bal-el-Mandeb, qui commande l'accès à
la mer Rouge et, au-delà, au Canal de Suez, passe sous leur contrôle au
même titre que le Détroit d'Ormuz. En d'autres termes, s'assurer que
Téhéran ne puisse bloquer un deuxième point de passage par lequel
transite une partie du pétrole mondial.
À en juger par l'ampleur de la force d'intervention qui rassemble une
dizaine d'autres pays avec la bénédiction des États-Unis, les Saoudiens
ne sont pas les seuls à nourrir cette inquiétude.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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