"Sous Ben Ali, il n'y avait pas de terrorisme." Cette idée
distillée par des nostalgiques du régime autocratique mis à bas
par une révolution populaire n'est rien de moins que simpliste.
Parce que la Tunisie est en train de réussir sa transition vers la
démocratie. Sans bain de sang, malgré la tragédie de mercredi.
Le terrorisme qui frappe Tunis et l'arrière-pays est le produit de
la déstabilisation de la région après la guerre du camp occidental
en Libye. Non pas que ce pays devait se satisfaire d'un dictateur
comme Kadhafi à sa tête, mais ceux qui ont décidé d'entrer en
guerre contre Tripoli n'ont prévu aucune alternative. Résultat, la
situation est anarchique en Libye où les armes prolifèrent et
débordent de ses frontières.
Certes, il paraît que les jeunes Tunisiens représentent le plus
gros contingent maghrébin de Daesh, mais là également la zone de
non-droit international qu'est devenu le Moyen-Orient attire les
aventuriers sanguinaires. Des Arabes tuent majoritairement
d'autres Arabes, quand ce ne sont pas les drones américains qui
finissent le travail, tuant femmes et enfants sans distinction.
Nous n'avons pas peur et nous n'aurons pas peur
On a tort d'analyser les conflits politiques à travers le prisme
de la religion. À la violence politique qu'est le terrorisme, il
faut répondre par la politique : ce n'est pas en prônant la
fermeture démocratique qu'on pourra sortir de cette spirale
infernale. Les moyens sécuritaires doivent mettre les terroristes
hors d'état de nuire en préservant la démocratie. C'est la
dictature qui produit la violence. Pas la démocratie.
Les régimes démocratiques occidentaux devraient cesser d'écouter
les va-t-en-guerre néo-cons et aider à la stabilisation des jeunes
démocraties. En investissant par exemple et en aidant à créer de
la richesse. Nous, citoyens français, avons aussi le pouvoir de
les affronter. Par exemple, en continuant à aller en Tunisie.
Notre présence leur montrera que nous n'avons pas peur et nous
n'aurons pas peur. Nous sommes une nation libre et la Tunisie a
montré qu'elle était aussi une nation libre. C'est ensemble qu'on
démontrera que leurs combats sont vains.
Franco-tunisienne, je suis profondément décidée à mener la lutte
pour combattre ces fous. J'irai en Tunisie et nous irons en
Tunisie. Tous autant que nous sommes. Français et étrangers. La
Tunisie appartient aux hommes et femmes libres, et pas aux
déséquilibrés mentaux et aux terroristes. Les Tunisiens sont forts
et la nation tunisienne est déjà réveillée pour assurer la liberté
!
(19-03-2015 - Par Sihem SOUID)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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