mardi 24 mars 2015

Yémen: Les forces hostiles au président resserrent l'étau sur Aden

Les forces hostiles au président yéménite tentaient mardi de resserrer l'étau sur Aden, grande ville du sud où est retranché le chef de l'Etat, dont les partisans se mobilisaient pour enrayer leur progression.
Des combats à l'arme lourde se déroulaient en milieu de journée dans les provinces de Dhaleh et de Lahej, proches de celle d'Aden, ont indiqué des sources militaires et de sécurité.
Les forces favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi pilonnaient des positions des miliciens chiites Houthis qui ont réussi à prendre le contrôle du complexe de l'administration locale à Dhaleh, chef-lieu de la province du même nom, selon les mêmes sources.
Alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, les Houthis ont progressé dans la ville, au prix de violents affrontements, après avoir été stoppés dans la région de Sanah, au nord-est de Dhaleh, par des combattants d'un groupe sudiste, ont ajouté ces sources.
Simultanément, dans la région de Karch, dans la province de Lahej, des accrochages opposaient des forces pro-Hadi à des troupes conduites par des Houthis, ont indiqué les mêmes sources.
Les Houthis, qui cherchent à étendre leur influence vers le sud du Yémen après s'être emparés de la capitale Sanaa, progressent ainsi sur les axes de Dhaleh et de Lahej avec l'aide de forces pro-Saleh qui, selon ces sources, ont acheminé des hommes et des chars de combat.
Le ministre de la Défense, le général Mahmoud al-Soubeihi, fidèle à M. Hadi, avait exhorté lundi ses hommes à renforcer leurs positions pour "contrer toute avancée des Houthis".
A Taëz, ville qui commande la voie vers Aden, au moins cinq manifestants ont été tués et plus de 80 blessés mardi lorsque des miliciens houthis ont tenté de disperser une foule hostile, d'après des sources médicales et des responsables locaux.
Le chef de la police de Taëz a démenti lundi soir la prise par les Houthis de l'aéroport ou d'autres installations publiques. Le trafic aérien à Taëz est "normal", a affirmé le général Mutahar al-Shaybi, cité par l'agence officielle Saba, contrôlée par les Houthis.
Par ailleurs, selon des sources tribales, les Houthis combattent depuis lundi soir des tribus sunnites favorables au président Hadi dans la province d'Al-Baïda (centre). Neuf combattants tribaux et quinze miliciens Houthis ont été tués.
Les hommes des tribus ont déminé deux maisons servant de bases aux Houthis et à leurs alliés et tendu des embuscades à plusieurs de leurs patrouilles, ont ajouté ces sources.
Plus au nord, dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, des tribus sunnites ont repoussé lundi soir un convoi des Houthis au prix de violents combats qui ont fait "des dizaines de morts", dont six membres de tribus, selon des sources tribales.
Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante.
Les belligérants continuaient mardi de mobiliser leurs troupes, malgré des appels internationaux à la désescalade et la mise en garde de l'ONU contre une guerre civile dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Signe des difficultés de M. Hadi, considéré comme le chef de l'Etat légitime du Yémen par les Nations unies, ses lieutenants multiplient les appels à l'aide.
Dans des déclarations diffusées lundi par la chaîne de télévision Al-Hadath, le ministre par intérim des Affaires étrangères Ryad Yassin a demandé aux monarchies sunnites du Golfe d'intervenir militairement pour "stopper l'expansion des Houthis", soupçonnés d'être proches de l'Iran.
"Le Yémen a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne sur les aéroports contrôlés par les Houthis", a-t-il dit.
A la question de savoir si Ryad pourrait aider militairement le président Hadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, a répondu que si aucune solution politique n'était trouvée, les pays de la région prendraient les "mesures" nécessaires pour "protéger" leurs intérêts face à "l'agression".

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