Les rebelles chiites ont rejeté samedi le nouveau gouvernement yéménite
formé dans le cadre d'un accord de paix, exigeant un remaniement pour
évincer des ministres qu'ils jugent incompétents ou corrompus.
Ils ont aussi dénoncé les sanctions imposées vendredi par le Conseil de
sécurité de l'ONU à deux chefs de la rébellion et à l'ancien président
Ali Abdallah Saleh, contraint de démissionner sous la pression de la rue
en 2012 et vu aujourd'hui comme le principal soutien aux insurgés
chiites.
Le gouvernement formé vendredi, et salué par Washington, constitue "une
violation de l'accord de paix (...) et une obstruction évidente du
processus politique en faveur d'intérêts privés", ont dénoncé dans un
communiqué les rebelles chiites.
Les insurgés, dont la branche politique est appelée Ansarullah, ont
exigé que le gouvernement soit remanié pour "évincer ceux qui ne
remplissent pas les critères" édictés par l'accord de paix conclu le 21
septembre, jour où les rebelles ont pris le contrôle de la capitale
yéménite.
Les rebelles chiites et leurs rivaux s'étaient ensuite mis d'accord le
1er novembre pour que le gouvernement soit composé de technocrates.
Ces critères incluent "principalement les compétences, l'intégrité et la
neutralité dans la gestion du pays", ont-ils ajouté, en soulignant que
le remaniement devrait notamment conduire à l'éviction de personnes
accusées de corruption.
Le nouveau gouvernement était prévu dans le cadre d'un accord de paix
conclu sous l'égide de l'ONU, et prévoyant le retrait des rebelles de
Sanaa, ce que ces derniers ont refusé de faire pour le moment.
Concernant les sanctions imposées par le Conseil de sécurité à deux
chefs de la rébellion et à M. Saleh, Ansarullah a estimé qu'il
s'agissait d'une "provocation flagrante" envers les Yéménites.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont
affirmé décrété que l'ancien président Saleh était "allé au-delà de la
simple tentative de semer le chaos à travers le Yémen" en utilisant les
rebelles chiites, dits houthis, non seulement pour "décrédibiliser le
gouvernement mais aussi pour créer un climat d'instabilité propice à un
coup d'Etat".
(08-11-2014)
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