dimanche 9 novembre 2014

Yémen: les rebelles chiites rejettent le nouveau gouvernement

Les rebelles chiites ont rejeté samedi le nouveau gouvernement yéménite formé dans le cadre d'un accord de paix, exigeant un remaniement pour évincer des ministres qu'ils jugent incompétents ou corrompus.
Ils ont aussi dénoncé les sanctions imposées vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU à deux chefs de la rébellion et à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, contraint de démissionner sous la pression de la rue en 2012 et vu aujourd'hui comme le principal soutien aux insurgés chiites.
Le gouvernement formé vendredi, et salué par Washington, constitue "une violation de l'accord de paix (...) et une obstruction évidente du processus politique en faveur d'intérêts privés", ont dénoncé dans un communiqué les rebelles chiites.
Les insurgés, dont la branche politique est appelée Ansarullah, ont exigé que le gouvernement soit remanié pour "évincer ceux qui ne remplissent pas les critères" édictés par l'accord de paix conclu le 21 septembre, jour où les rebelles ont pris le contrôle de la capitale yéménite.
Les rebelles chiites et leurs rivaux s'étaient ensuite mis d'accord le 1er novembre pour que le gouvernement soit composé de technocrates.
Ces critères incluent "principalement les compétences, l'intégrité et la neutralité dans la gestion du pays", ont-ils ajouté, en soulignant que le remaniement devrait notamment conduire à l'éviction de personnes accusées de corruption.
Le nouveau gouvernement était prévu dans le cadre d'un accord de paix conclu sous l'égide de l'ONU, et prévoyant le retrait des rebelles de Sanaa, ce que ces derniers ont refusé de faire pour le moment.
Concernant les sanctions imposées par le Conseil de sécurité à deux chefs de la rébellion et à M. Saleh, Ansarullah a estimé qu'il s'agissait d'une "provocation flagrante" envers les Yéménites.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont affirmé décrété que l'ancien président Saleh était "allé au-delà de la simple tentative de semer le chaos à travers le Yémen" en utilisant les rebelles chiites, dits houthis, non seulement pour "décrédibiliser le gouvernement mais aussi pour créer un climat d'instabilité propice à un coup d'Etat".

(08-11-2014)

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