vendredi 14 novembre 2014

Israël/Palestine : Face à face à Amman

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le président palestinien Mahmud Abbas, le 13 novembre 2014 à Amman, en Jordanie.
(Photo par Yousef Allan)

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Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé jeudi à Amman que des "engagements fermes" avaient été pris pour faire baisser les tensions à Jérusalem-Est, après une réunion avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au sujet de l'esplanade des Mosquées.
Cette rencontre a eu lieu alors que de nouveaux affrontements ont opposé dans la journée à Jérusalem-Est de jeunes Palestiniens masqués et armés de pierres aux soldats israéliens.
"Des engagements fermes" ont été pris pour maintenir le statu quo dans les lieux saints de Jérusalem-Est", a dit M. Kerry à la presse à l'issue d'une réunion au palais royal avec Netanyahu et le roi Abdallah II consacrée à l'escalade des violences à Jérusalem-Est. Il n'a pas détaillé les engagements en question.
M. Kerry, qui avait rencontré plus tôt le président palestinien Mahmud Abbas, a indiqué que l'Etat hébreu et la Jordanie, qui contrôle la fondation islamique gérant l'esplanade des Mosquées, avaient convenu de prendre des mesures pour "faire baisser la tension" à Jérusalem et "rétablir la confiance".
Le roi Abdallah II, hôte de cette réunion, avait auparavant appelé l'Etat hébreu à cesser ses "agressions répétées" à Jérusalem.
Les Palestiniens et les musulmans s'inquiètent des revendications de plus en plus pressantes d'une minorité juive extrémiste qui réclame le droit de prier sur l'esplanade. Ils craignent que Netanyahu ne cède à la pression bien que ce dernier ait répété n'avoir aucune intention de modifier le statu quo.
Les Palestiniens accusent Israël de profanations répétées du lieu avec les restrictions d'accès imposées aux musulmans, l'entrée des policiers dans la révérée mosquée Al-Aqsa et même la fermeture complète de l'esplanade le 30 octobre pour la première fois depuis des années.
De nouveaux heurts ont opposé dans la matinée à Jérusalem-Est de jeunes Palestiniens masqués et armés de pierres aux soldats israéliens qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, des projectiles en caoutchouc et des grenades assourdissantes.
Un enfant palestinien a été hospitalisé en urgence après avoir été atteint au visage par un projectile en caoutchouc tiré par la police dans le quartier d'Essaouiya.
Les policiers sont déployés en masse à Jérusalem, agité par des violences qui se sont intensifiées ces dernières semaines et qui ont provoqué la mort de dix personnes depuis l'été, dont quatre dans deux attentats à la voiture bélier.
L'escalade a gagné le reste du pays et fait redouter une troisième Intifada, du nom des deux soulèvements populaires palestiniens ayant fait des milliers de morts de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005.
Un homme a été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi avec un grand couteau et un tournevis en Cisjordanie près d'une colonie, a indiqué la police. Il a dit aux policiers qu'il essayait de se rendre à Jérusalem pour poignarder un chauffeur de bus.
Deux Israéliens avaient été mortellement poignardés par des Palestiniens lundi à Tel-Aviv et près d'une colonie en Cisjordanie.
Au cours de son entretien avec M. Kerry, le roi Abdallah a affirmé que la Jordanie allait poursuivre "ses tractations et consultations" pour "relancer les négociations de paix sur le statut final" des territoires palestiniens, selon un communiqué du palais royal.
Mais cela nécessite une action "véritable et sincère" dans ce sens de la part d'Israël, a insisté le roi.
Réagissant au feu vert d'Israël cette semaine à la construction de 200 nouveaux logements à Jérusalem-Est, la France a estimé que cette mesure "vient à nouveau directement menacer la solution des deux Etats" israélien et palestinien, et a appelé l'Etat hébreu à revenir sur sa décision.
L'occupation, la poursuite de la colonisation israélienne, les arrestations par centaines depuis l'été, le chômage et le désespoir expliquent l'exaspération des Palestiniens.
Les passions autour de l'esplanade des Mosquées, qui est à la fois le troisième lieu saint pour les Musulmans, et le plus haut lieu saint pour les Juifs, catalysent cette colère.
Au risque de toucher une corde extrêmement sensible, le ministre israélien de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch a annoncé mercredi son intention d'augmenter "la supervision des gens se rendant sur l'esplanade" en installant des détecteurs de métaux et des dispositifs d'identification faciale.

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