Le Yémen s'est doté vendredi d'un nouveau gouvernement de 36 membres,
censé aider le pays à sortir de sa grave crise politique, a annoncé
l'agence officielle Saba.
La formation du nouveau cabinet --prévu par l'accord de paix conclu le
21 septembre, le jour de la prise de Sanaa par la rébellion chiite-- a
pris du retard en raison des tiraillements entre ces insurgés et ses
rivaux politiques.
Dans le nouveau gouvernement, qui compte quatre femmes dont l'une s'est
vue attribuer le ministère de l'Information et une autre la Culture,
quatre membres du cabinet sortant ont été reconduits dans leurs
fonctions et trois autres ont changé de portefeuille.
En revanche, un diplomate de carrière, Abdallah al-Saïdi, a été nommé
ministre des Affaires étrangères, alors que le nouveau ministre de la
Défense, le général Mahmoud al-Soubaïhi, était jusqu'à sa nomination
commandant de la 4e région militaire, et celui de l'Intérieur, le
général Jalal al-Rouichène, était chef de la police politique.
La formation du nouveau cabinet a pris du retard en raison des tiraillements entre la rébellion chiite et ses rivaux politiques.
Mais le 1er novembre, les principales formations politiques ont signé un
nouvel accord, parrainé par l'émissaire de l'ONU pour le Yémen Jamal
Benomar, pour la formation d'un gouvernement de technocrates.
En vertu de cet accord, des représentants d'Ansaruallah et de leurs
rivaux, dont le parti islamiste sunnite Al-Islah, ont "mandaté le
président Abd Rabbo Mansour Hadi et le Premier ministre Khaled Bahah
pour former un gouvernement de compétences", qu'ils se sont "engagés à
soutenir".
"C'est un compromis convenu pour surmonter la question du partage des
portefeuilles ministériels entre les différentes formations politiques",
à l'origine du blocage politique dans le pays, avait déclaré à l'AFP
l'un des signataires, Abdel Aziz Jubari, secrétaire général de la
Justice et de la construction (libéral).
Au lendemain de ce nouvel accord, l'émissaire de l'ONU avait averti,
dans un entretien à l'AFP, que faute de la mise en place rapide d'un
gouvernement, les tensions entre chiites et sunnites risquaient
d'augmenter et le pays de s'enfoncer davantage dans la crise.
A l'exception de la nomination le 13 octobre de M. Bahah pour former un
gouvernement, l'accord du 21 septembre est resté lettre morte. Il
prévoit notamment le retrait des milices armées d'Ansaruallah de Sanaa
et des autres provinces.
Mais les rebelles chiites affirment remplir le vide laissé par les
forces de sécurité et aider à lutter contre le réseau extrémiste
d'Al-Qaïda, bien implanté au Yémen.
Ansaruallah, qui a profité de l'affaiblissement du pouvoir central à
Sanaa et de l'instabilité chronique dans le pays depuis le soulèvement
de 2011 contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, a fait monter la
pression sur M. Hadi en organisant le 31 octobre un rassemblement tribal
à Sanaa.
Lors de ce rassemblement, un chef tribal de la rébellion chiite a
prévenu M. Hadi qu'il devait former un nouveau gouvernement dans les dix
jours, faute de quoi "un Conseil de salut national" serait mis en
place.
l'annonce du nouveau cabinet a été faite quelques heures après une
manifestation organisée à Sanaa par des milliers de rebelles chiites et
partisans d'Ali Abdallah Saleh contre de possibles sanctions de l'ONU
envers l'ancien homme fort du pays.
L'ex-président est vu comme le principal soutien des rebelles chiites
qui se sont emparés de la capitale Sanaa et d'autres zones du pays
depuis septembre.
(07-11-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire