Les Etats-Unis ont annoncé vendredi le quasi doublement de leur
contingent en Irak, avec l'envoi de 1500 conseillers militaires
américains supplémentaires pour entraîner et assister les forces
irakiennes, y compris kurdes, dans la guerre contre l'organisation Etat
islamique (EI).
Mais ces troupes, qui commenceront à arriver dans les prochaines
semaines, "ne seront pas engagées dans les combats", a insisté Josh
Earnest, porte-parole de l'exécutif américain.
"Cela ne change pas la politique du président selon laquelle les soldats
américains ne participeront pas à des missions de combat en Irak", a
renchéri un haut responsable militaire.
La Maison Blanche rappelle que l'envoi de ces conseillers s'inscrit dans
une stratégie des Etats-Unis qui vise à "soutenir leurs partenaires sur
place", et ce "sans troupes combattantes (américaines) au sol", comme
le répète à l'envi M. Obama.
A la demande de son secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, le président
américain "a autorisé le déploiement de jusqu'à 1.500 conseillers
militaires supplémentaires dans un rôle non combattant pour entraîner,
conseiller, et assister les forces de sécurité irakiennes, y compris les
forces kurdes", précise la Maison Blanche dans un communiqué.
Des soldats seront ainsi déployés en dehors de Bagdad et Erbil, la
capitale du Kurdistan irakien (nord du pays), où ils se trouvent
actuellement.
Environ
1.400 soldats américains sont aujourd'hui déployés en Irak, dont 600
conseillers militaires à Bagdad et Erbil, ainsi que 800 soldats qui
assurent la sécurité de l'ambassade des Etats-Unis et de l'aéroport de
Bagdad.
L'envoi de ces 1.600 militaires supplémentaires portera le contingent américain dans ce pays à 3.100 soldats.
Certains de ces conseillers seront notamment envoyés dans la province
d'Al-Anbar (ouest), où l'armée irakienne avait dû battre en retraite cet
été face à l'offensive des jihadistes du groupe EI, et où le Pentagone
réclamait des troupes, a précisé à l'AFP un responsable militaire.
Le Pentagone avait jugé fin octobre "nécessaire" l'envoi de conseillers
dans cette province, où les jihadistes ont récemment exécuté plus de 200
membres d'une même tribu en une dizaine de jours.
- Rallonge budgétaire -
Pour ce faire, M. Obama va demander au Congrès une rallonge budgétaire
de 5,6 milliards de dollars, qui financeront aussi la campagne de
bombardements aériens dans laquelle les Etats-Unis sont engagés depuis
le 8 août en Irak, mais aussi en Syrie.
Cette demande de financement supplémentaire prendra la forme d'un
amendement au budget du Fonds pour les opérations d'urgence à l'étranger
(Overseas Contingency Operations, OCO), qui finance surtout les
opérations en Irak et en Afghanistan.
Certains de ces nouveaux conseillers militaires aideront l'armée
irakienne à planifier ses opérations, tandis que d'autres militaires
seront déployés à travers tout le pays.Les soldats américains
vont notamment entraîner 12 brigades irakiennes, 9 au sein de l'armée
régulière et 3 issues des rangs des peshmergas (les forces combattantes
kurdes), a précisé le Pentagone dans un communiqué.
Ces forces locales seront entraînées dans le nord, l'ouest et le sud de
l'Irak, où les pays de la coalition internationale contre l'EI
"rejoindront le personnel américain", selon le Pentagone.
Les Etats-Unis et les pays de la coalition évalueront les besoins sur ces sites d'entraînement.
M. Obama s'était opposé au début de son mandat à ce que les Etats-Unis
gardent des soldats en Irak, désireux de mettre fin à la présence
américaine dans ce pays, depuis l'invasion en 2003 jusqu'à fin de
l'occupation en 2011.
Les responsables américains avaient essayé de laisser plusieurs milliers
de soldats en Irak après 2011 mais n'avaient pas pu obtenir l'accord du
gouvernement irakien, alors dirigé par Nouri al-Maliki. Washington
réclamait l'immunité pour ses soldats.
Avec ce nouveau contingent, Obama déploie en Irak presque autant de soldats que ce qui avait été envisagé en 2011.
Sur le terrain, un général de la police irakienne a été tué vendredi
dans un attentat suicide au camion piégé à Baïji, une ville au nord de
Bagdad où les forces de sécurité gagnent du terrain face aux jihadistes,
ont indiqué des responsables.
(07-11-2014)
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