dimanche 14 octobre 2012

Egypte : le procureur général reste à son poste après un accord avec Morsi

Le président égyptien Mohamed Morsi et le procureur général se sont mis d’accord samedi pour que ce dernier conserve son poste, mettant fin à la crise qui a éclaté après la décision du président de le nommer ambassadeur au Vatican, selon le procureur général adjoint Adel Saïd.
La rencontre entre les deux hommes samedi a abouti à un accord pour que "le procureur général reste à son poste", a affirmé M. Saïd évoquant "un malentendu à propos de la nomination (du procureur général Abdel Meguid Mahmud) au poste d’ambassadeur d’Egypte au Vatican".
Le président Morsi avait démis jeudi M. Mahmud de ses fonctions, le nommant ambassadeur au Vatican.
Mais le procureur général a déclaré qu’il restait à son poste, affirmant que "selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif".
Ce limogeage est intervenu au lendemain de l’acquittement d’anciens responsables de l’ère Moubarak qui étaient accusés d’être impliqués dans des violences pendant la révolte en février 2011.
M. Mahmud avait affirmé vendredi dans un communiqué avoir reçu des "menaces directes et indirectes" de hauts responsables le poussant à accepter son limogeage.
Dans ce communiqué, il affirmait que le ministre de la Justice Ahmed Mekki et le président de l’assemblée constituante, Hossam el-Ghariani, l’avaient mis en garde contre une éventuelle agression dont il pourrait être l’objet s’il refusait d’obéir au décret présidentiel ordonnant son limogeage.
M. Mahmud est accusé par plusieurs militants de la révolte de 2011 de continuer à soutenir le régime du président déchu Hosni Moubarak et d’avoir été à l’origine de l’insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès des anciens responsables.
La décision de limoger le procureur général est un nouvel épisode dans l’épreuve de force entre les juges nommés sous Moubarak, et le président Morsi, issu des Frères musulmans, qui a tenté en vain de rétablir le Parlement dominé par les islamistes mais dissous à la suite d’une décision de justice.
D’influents juges ont apporté leur soutien au procureur général.
L’institution judiciaire s’est rangée aux côtés de M. Mahmud au nom de "la souveraineté de la Loi et du principe de séparation des pouvoirs", a expliqué Ahmed al-Zind, à la tête du Club des juges, selon le quotidien Al-Ahram de vendredi.
Le Club des juges s’était vivement opposé à l’élection en juin de M. Morsi, qui avait appelé à rejuger Moubarak et les responsables de son régime pour la mort de près de 850 personnes lors du soulèvement de janvier-février 2011.
Moubarak et son ministre de l’Intérieur Habib al-Adly ont été condamnés à la prison à vie en juin, mais six hauts responsables de la sécurité ainsi que de nombreux policiers ont été acquittés.
Des partisans du président Morsi ont manifesté vendredi place Tahrir au Caire. Des heurts les ont opposés à des militants laïques qui réclamaient, eux, la formation d’une nouvelle commission constituante, actuellement dominée par les islamistes.

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